Mishima Kazuya

• Age de votre personnage : 14 ans
• Clan : Mishima
• Village d'Origine : Kumo
• Rang : C
• Grade : Genin

• Style de Combat : Corps-à-corps, à mi-distance pour créer des ouvertures
• Capacités : Pouvoir Spécial : Kekkei Genkai. Spécialités : Taijutsu / Ninjutsu
• Affinité primaire : Raiton
• Caractéristiques : Force : A / Vitesse : C / Intelligence : C / Constitution : D / Chakra : D

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Pour son âge, il se révèle être assez musclé, bien que très sec malgré son alimentation particulièrement riche, probablement parce que son entraînement lui demande beaucoup d'énergie. Il est de taille moyenne pour un jeune adolescent mais il se distingue des autres par sa couleur de peau, rappelant sans équivoques ses origines. Il est habituellement vêtu de bleu et porte fièrement le bandeau de son village sur le front. En mission ou à l'entraînement, il porte également des bandages sur le buste, sur les bras jusqu'aux poignets et sur les jambes jusqu'aux chevilles, résultat d'une vieille superstition héritée de son père.


Il n'est pas vraiment extraverti, mais converser avec des connaissances lui convient très bien, en particulier s'il s'agit de personnes hors du clan, lui permettant d'oublier un instant la tâche qui l'attend. En revanche, il n'a que très peu d'amis, statut qu'il accorde aux gens qui, à ses yeux, méritent son respect et avec qui il apprécie passer du temps. La notion de respect lui est très chère, et obtenir le sien est chose de hardie, puisqu'il a hérité de la définition qu'en avait son père. Toutefois, quiconque parvient à l'acquérir y trouve un allié fidèle et serviable. Cependant, la moindre trahison a pour effet de convertir sa sympathie en haine, qu'il n'hésite pas à manifester avec ses pieds et ses poings.

La coopération est quelque chose qu'il voit d'un bon œil, en particulier si le partenaire dispose de capacités drastiquement différentes des siennes. En revanche, il se montre plus réservé à travailler avec quelqu'un qui viendrait empiéter sur son domaine de prédilection. Il aime briller dans ce qu'il fait et n'aime pas qu'on lui fasse de l'ombre.

De nature assez calme et douce autrefois, il est devenu légèrement arrogant et particulièrement susceptible suite à un événement particulier de son histoire qui marqua son destin. Ce même événement lui forgea un esprit sûr de lui et volontiers bagarreur. Toutefois, le poids qui pèse sur ses épaules est toujours source d'une grande anxiété.

Au-delà de l'art du combat, la passion qu'il affectionne par-dessus tout est la cuisine, surpassée de près par la dégustation de ce qu'il a cuisiné. Il apprit très jeune l'activité pacifique que pouvait réaliser ses mains avec sa chère Grand-Mère.


I - Le Clan Mishima

Le clan Mishima était autrefois affilié au village de Kumo, d'où il était originaire. Il n'était pas particulièrement réputé ni craint, mais servait les intérêts du village et du Pays de la Foudre avec ferveur. Néanmoins, la Troisième Grande Guerre Shinobi conduisit à la destruction d'une grande partie des forces du clan, qui n'était déjà pas bien grande. Il s'en suivit une lutte interne pour la succession, condamnant la frange perdante à l'exil, les concernés devinrent alors pour la plupart des protecteurs de caravanes ou des bandits de petits chemins. Toutefois, les quelques vainqueurs perdirent le peu d'influence et de biens qu'ils avaient encore au sein du village, devenant au même titre que les exilés, de simples vestiges du passé de Kumo.

Kazuya fait parti des descendants d'exilés et grandit dans un petit village du Pays du Feu avec sa famille proche, sa très chère grand-mère, ses parents et quelques oncles, tantes et cousins. Ils y entretenaient de petits commerces, principalement liés à la construction et des restaurants. C'est en aidant sa famille qu'il acquit son goût prononcé pour la bonne nourriture et pour les épreuves de force. Son éducation du très jeune âge était réalisée par sa grand-mère, pour laquelle il vouait un amour inconditionnel. Quant à son entraînement martial, c'est son père, Heihachi, qui s'y adonnait, lorsque ce dernier passait du temps au village.

Il était le seul de la famille à perpétuer l'art guerrier ancestral de son clan en protégeant les marchands itinérants, les autres avaient préféré s'investir dans les affaires. Son vœu le plus cher était de pouvoir redorer le blason de son clan dont l'auto-destruction avait été vécu comme une profonde humiliation. Lui-même était loin d'être un guerrier de légende, mais il était lucide et savait qu'il ne réaliserait pas son objectif. Ainsi, son fils unique se devait de devenir le héraut de tous les Mishima et être l'instigateur de la refondation du clan. Il lui imposa donc un entraînement des plus draconiens dont il se chargeait lui-même lorsqu'il était là, et dont il confiait la surveillance aux oncles de Kazuya lorsqu'il était absent.

Le destin de la famille changea du tout au tout lorsque Kyûbi détruisit une grande partie du village où ils vivaient, provoquant par la même occasion la mort de Heihachi. Ne laissant que des ruines derrière eux, les Mishima survivants s'installèrent alors à Totsuka avec ce qu'ils avaient pu récupérer dans les décombres, dans l'espoir que Kazuya puisse y poursuivre une éducation de qualité pour accomplir sa mission. Ils y reprirent leurs activités commerçantes, toute en continuant de veiller à l'éducation de leur petit protégé, le jeune Kazuya.

II – Une enfance éprouvante

Kazuya n'appréciait pas particulièrement son père, qu'il trouvait, à juste titre, trop sévère, toutefois il le respectait pour sa droiture d'esprit et pour son code moral implacable. Malgré sa grande famille, la seule personne pour laquelle il éprouvait un profond amour était celle qu'il appelait grand-mère, et qui n'était finalement rien d'autre qu'une vieille femme du clan qui n'avait jamais eu d'enfants. Elle comblait le manque affectif que lui imposait son rang au sein du clan. Elle jouait aussi bien pour lui le rôle de grand-mère, de mère et d'amie. C'est elle qui est à l'origine de son amour pour la cuisine, en l'ayant placé très tôt derrière les fourneaux du petit restaurant familial. Kazuya en rigolait souvent avec elle, en disant que s'il venait à échouer dans sa quête, il pourrait toujours reprendre le restaurant et en faire le plus réputé de tout le Pays du Feu.

Alors qu'il avait cinq ans, Kazuya fut réveillé en pleine nuit par son père, Heihachi. Ils sortirent de leur petite maison et marchèrent le long de la route principale du village en direction de la forêt un peu plus loin. Ils s'assirent tous les deux au bord d'un grand chêne et Heihachi prit de longues bandes blanches de tissu dans son sac avec lesquelles il enroba le buste, les bras et les jambes de son jeune fils. Il se leva et s'approcha alors d'un arbre qu'il tapa d'un coup sec du rebord externe de la main gauche faisant tomber quelques feuilles, puis poursuivit en assénant un coup de poing droit direct au milieu du tronc, ce qui suffit pour le faire vaciller. Il demanda alors à Kazuya de répéter l'enchaînement, et simultanément, il sortit un petit bâton de se besace. Le jeune fils se prenant au jeu, tenta de reproduire ce qu'il avait vu. Le résultat était celui à attendre d'un enfant de son âge. Heihachi saisit fortement le bâton de la main droite et frappa légèrement à différents endroits sur les bandes qu'il avait installé à son fils. C'était les nombreuses parties du corps qui n'avaient pas effectué le mouvement correctement. Une fois cette drôle de chorégraphie réalisée, il précisa d'un ton effrayant qu'il s'agissait de la dernière fois qu'il utiliserait son bâton avec autant de douceur, et que puisque la rigueur et efficacité sont synonymes, il frappera autant de fois que nécessaires les parties de son corps qui ne correspondent pas à ses attentes.

C'est ainsi que débuta l'entraînement de Taïjutsu de Kazuya, selon la plus pure tradition de l'école Mishima. Elle puisait son efficacité dans la simplicité de ses gestes, et trouvait sa difficulté dans la recherche du mouvement le plus épuré possible, exempt du moindre défaut, ce qui ne manqua pas de rendre le corps de Kazuya régulièrement bleu par le bâton.

Son père étant souvent absent et l'art du combat s'étant perdu chez la plupart des femmes, se furent ses oncles qui se chargèrent de son éducation martiale la majeure partie du temps. Néanmoins, ils étaient bien moins sévères que Heihachi et Kazuya le savait bien. Croyant dur comme fer dans la méthode de son père, il demandait fréquemment à ses aînés de ne pas retenir leurs coups, les sermonnant sur le fait qu'ils ne respectaient par les principes de la méthode ancestrale. Face à de tels affronts, ils n'entendirent ces remarques qu'une seule fois et ne se firent plus jamais prier. Le jeune héritier était satisfait, puisque ses entraînements redoublaient ainsi d'efficacité.

La mort inattendue du chef de famille Heihachi posa de nombreux problèmes quant à la poursuite de l'entraînement du jeune Kazuya. Il fut alors décidé qu'il intégrerait l'académie de Totsuka, où ils venaient tous d'emménager.

III – Le combat d'un clan

Il lui arrivait régulièrement de s'entraîner avec Wakasa, un de ses cousins de quelques années son aîné. Il était assez brillant, et considéré comme un successeur potentiel si Kazuya ne parvenait pas à la mission qui lui avait été attribué. Néanmoins, cette position ne plaisait guère à Wakasa, qui voyait en son cousin un rival. Avec les années, cette frustration avait fait de lui quelqu'un de cruel et particulièrement colérique, chose assez surprenante pour quelqu'un d'aussi jeune. Cela se voyait facilement à l'entraînement. La tradition veut que les combats à but éducatif soient réalistes et se réalisent donc sans retenue. Toutefois, Wakasa se distinguait des autres par son zèle en la matière et blessait régulièrement ses partenaires.

Suite à un caprice de Wakasa, soutenu par son père, il fut décidé qu'un conseil de famille aurait lieu pour parler de l'avenir du clan. L'atmosphère ambiante rappelait aux plus anciens l'époque qui les avait condamnés à l'errance. Après quelques heures de débats, le clan fut encore une fois divisé, une nouvelle fois sur la question de la succession. Une bonne moitié soutenait Wakasa, qui était l'incarnation même de la force qui devait apporter gloire et prospérité au clan. Les autres soutenaient Kazuya, parfait représentant de la technique, mais surtout de l'esprit ancestral des Mishima. Afin d'éviter une nouvelle scission, il fut décidé qu'un combat aurait lieu entre les deux jeunes pour déterminer qui prendrait la tête du clan. Les règles étaient très simples : aucune arme n'est autorisée, seuls le corps et l'esprit doivent être utilisés. Le vainqueur sera, de façon incontestée et incontestable le nouveau chef et le perdant se verra interdit de s'entraîner ad vitam æternam. Une fois l'accord réalisé, il fut décidé que le combat aurait lieu dans deux semaines.



Une fois la date fatidique arrivée, le clan tout entier ferma ses commerces pour la journée en vue de préparer le combat. Lorsque le Soleil était au zénith, les deux protagonistes se rejoignirent au lieu de rendez-vous, l'un à chaque bout d'une petite clairière à l'abri des regards des villageois indiscrets. Ils saluèrent tous deux les anciens puis le reste du clan.

La tension était à son comble, et malgré leur détermination, l'angoisse était palpable dans les deux camps. Le lancement du combat relâcha totalement la pression, paradoxalement étant donné les circonstances graves qui avaient conduit à cet événement.

Les deux jeunes se rejoignirent en quelques secondes au centre de la clairière et se mirent en garde, faisant face l'un à l'autre, observés très attentivement par les autres du clan qui étaient restés à la lisière du bois.

« Cela fait tellement longtemps que j'attends ce moment Kazuya, je vais enfin démontrer l'imposteur que tu es et prendre ce qui me revient de droit ! »

Ces mots faisaient l'effet d'un violent coup de poignard, le déstabilisant suffisamment, faisant en sorte qu'il ne voit pas le poing droit de Wakasa lui arriver en plein torse. Sa naïveté l'aveuglait et l'empêchait de comprendre le vicieux stratagème de son cousin. Il fut alors projeté en arrière et manqua de peu de tomber. La douleur était vive et avec la force du coup, il ne saisissait pas lui-même comment il tenait encore debout.

« Quelle surprise ! Tu n'es toujours pas à terre ? »



Kazuya bouillait de l'intérieur, à tel point que cela fit rougir sa peau basanée. Cette fois-ci, il vit arriver l'attaque qui érafla son épaule gauche et manqua de peu de lui écraser trachée et œsophage s'il n'avait pas réagi à temps. Ce déplacement latéral lui offrit une ouverture en or, alors que son adversaire était emporté par la puissance de son coup, Kazuya frappa du rebord de la main d'un coup sec et précis dans les côtes avant de prendre de la distance. Bien que d'une force inférieure, la précision de ses frappes le rendait très dangereux. Pris d'une arrogance mal placée, il commença alors à railler son ennemi.

« Cerner son adversaire, te rappelles-tu au moins des principes de notre art ? »

Wakasa eut le souffle coupé un instant, mais s'en remis sans le moindre problème, ce qui fit l'effet d'un choc pour Kazuya. Son attaque pourtant si parfaite n'avait pas eu le moindre effet visible sur son adversaire.

« Cerner son adversaire … et lui infliger en un coup une mort certaine. Comment peux-tu être si prétentieux et oser citer nos maîtres ainsi ? »

Il se retourna alors pour asséner un coup qui serait fatal à son rival si celui-ci le prenait de plein fouet mais s'arrêta net en le voyant à une bonne dizaine de mètres de distance. Wakasa fonça alors tête baissée, emporté par la rage, dans l'espoir de toucher sa cible une dernière fois. Alors que la distance les séparant était maintenant de l'ordre d'un bon mètre, Kazuya s'écarta sur le côté, manquant de peu d'être embroché, et asséna une nouvelle frappe, cette fois-ci avec le poing, dans la région qu'il avait touché précédemment. Un bruit très caractéristique s'en suivit, celui de la fracture. Wakasa s'effondra alors, sous le poids de la douleur que lui infligeaient ses côtes brisées.

Kazuya, tremblant, se détourna de son cousin qu'il venait de terrasser et de condamner au triste sort du perdant. Les spectateurs ne furent qu'à moitié surpris en réalité, il était reconnu de tous que Wakasa était assez idiot, et que sa seule véritable qualité était sa force. Néanmoins, ce fut une défaite particulièrement amère pour ses plus proches partisans, incluant son père, mais ils respectèrent leur parole. Ainsi, Wakasa fut forcé de mettre sa force au profit de la scierie familiale.

IV - Premières difficultés 

La vie reprit son cours au sein du clan, chacun retournant à ses occupations habituelles. N'ayant intégré l'académie qu'assez tard, Kazuya présentait des lacunes assez importantes concernant la maîtrise de son chakra. Il fut obligé de diminuer le temps qu'il accordait à son entraînement physique, sous peine d'accumuler un retard vis-à-vis de ses camarades, retard qu'il ne pourrait jamais rattraper.

Chose importante à savoir, de tout temps, le clan Mishima n'exploitait les capacités du chakra presque exclusivement à des fins purement martiales, c'est-à-dire qu'elles servaient très majoritairement à justifier la puissance et la qualité de leurs frappes, et qu'étant donné l'aspect très fermé de l'éducation des jeunes du clan, ces derniers apprenaient très rarement dans leur jeune âge les autres utilités du chakra. C'est en partie pour cette raison qu'ils ne furent qu'un clan très mineur à travers l'histoire de Kumo, tant leurs lacunes dans le simple déplacement étaient flagrantes.

Néanmoins, Kazuya eut la chance de recevoir une éducation de qualité au sein de l'académie de Totsuka, et ainsi, il découvrit en partie les incroyables possibilités que pouvaient offrir le chakra, finalement si peu exploité au sein de sa propre famille. Il s'agissait à la fois d'une fierté, que son clan soit tout de même capable de se défendre avec si peu de connaissances au sujet de cette énergie, que d'une honte, que ce même clan si brave ne soit pas capable de marcher sur l'eau ou sur un arbre.

Au sein de Totsuka, la majorité des gens ne connaissaient le clan que par la grande qualité de leur cuisine à travers leurs restaurants. Par l'intermédiaire d'une fin de soirée un peu trop arrosée, un des membres de la famille, qui était probablement serveur à ce moment-là, ne devait pas tarir d'éloges sur les exploits très lointains du clan, et ce qui faisait de ce dernier aujourd'hui, presque un clan ridicule, tant sa prétendue renommée passée était écrasante face à la honte qu'il incarnait aujourd'hui. Ce même Mishima un peu éméché avait suffit à faire éclater de rire le restaurant soirée avec ses propos, puisqu'il affirmait que marcher sur l'eau était un prodige au sein du clan. Nul ne pouvait le croire.

Kazuya fut examiné peu de temps après son combat contre Wakasa, ce cousin qu'il n'aimait guère par son comportement, mais qu'il aimait tant par son sang. Le Shunin qui l'examina fut quelqu'un de très avisé, et très au courant des potins, puisqu'il mit en place une épreuve qui ne dérangerait aucun aspirant Genin, sauf peut-être un membre du clan Mishima. En effet, Kazuya reçut sa convocation, et vit qu'elle était au bord d'un fameux lac qu'il connaissait bien. Inspiré par une forme d'insouciance guère surprenante lorsqu'on le connaît, il était certain qu'on l'examinerait sur sa capacité à briser des troncs d'arbres juvéniles ou à faire différentes cabrioles avec son corps, peut-être adaptée au milieu du cirque, mais très peu au monde ninja. Sa surprise fut bien grande lorsqu'il comprit l'ampleur de l'embuscade qu'on lui avait tendu.

« Qu'attendez-vous de moi au juste ? Je ne vois aucune brique, aucun arbre je pourrais briser ici. »

« Prends ces sceaux d'eau et transporte-les jusqu'à l'autre rive, je n'accepterai aucune forme de tricherie. »

« Très bien … je vous ferai tout de même remarquer qu'il n'y a aucune barque dans le coin, vous voulez que je les transporte comment de l'autre côté ? Si je puis me permettre, contourner une étendue d'eau n'est pas digne d'un Genin. »

« Et donc transporter un sceau dans une embarcation le serait peut-être ? Non, tu ne vas rien contourner aujourd'hui et je vais te prier de marcher à travers le lac et me montrer si tu es digne du titre auquel tu prétends. Je te rappelle tout de même que ce sont des fondamentaux, et que tous jusqu'à présent, ont été capables de le faire sans problèmes. »

Kazuya venait de comprendre le traquenard dans lequel il avait été entraîné. Il devait cette situation particulièrement gênante à quelqu'un qui parlait trop de sujets qui ne devaient jamais être abordés. Il était en même temps déçu, parce qu'il avait entendu parlé d'élèves qui devaient se battre contre des Shunin, et que c'est ce qu'il aurait voulu par-dessus tout. Néanmoins, sa mission était particulièrement simple (pour les autres tout du moins ), et qu'elle était en même temps une véritable épreuve pour lui, parce que comme il a déjà été dit, cette « maîtrise du chakra » qui lui était demandé lui semblait bien étrangère.

Il s'approcha donc lentement des deux sceaux d'eau qui l'attendaient sur la berge de ce maudit lac. Au moment où il vint les saisir, le Shunin lui rappela que s'il perdait plus de quatre-vingt-dix pour cent du contenu, il devrait revenir saisir sa « chance » une prochaine fois.

Néanmoins, il ne perdit pas le nord et prit ces deux sceaux d'une poignée ferme et déterminée. Il s'approcha ensuite très doucement de l'eau. Le climat était en sa faveur et il en était bien heureux. Le vent ne soufflait pas et il ne pleuvait pas. Il se rappela les conseils qu'on lui avait donné, de se concentrer, de sentier le chakra descendre dans ses pieds. Il fut lui même très surpris de voir son pied droit se poser sur le drap translucide que représentait le lac, cette étendue de quelques dizaines de mètres qui lui paraissait des kilomètres. Le pied gauche n'en fit pas de même et s'enfonça de quelques centimètres, ce qui suffit à lui faire en partie perdre l'équilibre, mais, dans un sursaut de lucidité, il parvint à conserver le contenu des récipients. Néanmoins, la position qu'il avait adoptée en conséquence était particulièrement humiliante et ridicule, et lui-même en avait bien conscience, lui qui était pourtant si peu portée sur ce genre de choses. Toutefois, il parvint à poursuivre son chemin, en partie grâce à la chance, mais également et surtout par sa détermination pour la réussite de cet examen.

En finalité, il parvint à rejoindre l'autre rive, après une très problématique marche qui dura une trentaine de minutes au lieu de quelques, néanmoins il ne savait pas exactement à quoi s'élevait ses pertes, puisqu'il n'avait pas regardé le contenu des sceaux en arrivant. Il préférait entendre de but en blanc les résultats de son examinateur qui avait été si pervers avec lui.

La chance semblait définitivement avec lui, puisqu'il lui restait, à peu de choses près, ce qu'il lui fallait, c'est-à-dire qu'il n'avait perdu qu'un peu moins de dix pour cent, probablement lorsque son premier pas du pied gauche s'enfonça légèrement dans l'eau du lac. Sa réaction fut celle de quelqu'un de très réservé, lorsqu'il apprit de la bouche du Shunin qu'il était reçu, mais en réalité, il en était particulièrement fier. Il savait lui-même que s'il voulait conserver un semblant de dignité, il ne pouvait pas se permettre une effusion de joie. Ce n'est pas qu'il ne voulait pas, c'est qu'il ne pouvait pas, tant une telle réaction serait ridicule aux yeux de tous. Malgré cela, il savait qu'avec un tel examen, il ne serait pas considéré comme un prodige de la maîtrise du chakra aux yeux de Totsuka, mais qu'il le serait aux yeux de son clan. Avant de quitter son examinateur, il ne put se retenir de lui lancer un léger rictus emprunt d'arrogance, probablement déplacée comme à son habitude, parce que ce dernier avec voulu le piéger, mais qu'il n'y était pas parvenu grâce à ses récents efforts et à sa détermination à toute épreuve de réussir la mission, presque divine, que lui avait confié son père Heihachi.