Chapitre 2 - Une mission pour débutants ? Pas si sûr

Le ciel, sombres, d’immenses arbres.

Un soleil écrasant, mais le ciel était gris.

« Vous êtes là ?; débuta une ermite en retard. La voix semblait s’infiltrer dans le conduit auditif de la brune et résonna dans son cerveau, sonnant une alarme, affolant chacune des cellules qui la composaient. La mission, ce n’était pas une blague. Elle se retourna lentement.

« Sensei…il n’y a pas un jour sans que vous ne soyez pas en retard, râla la brune dans une moue faussement vexée.

- Elle n’a pas tort…, avoua Sakae qui se relevait derrière elle.

- Encore occupé à faire la cour à des femmes sans doute…, termina Ryûzaki, en croisant les bras et en détournant le regard de son sensei.

- Mais non, hahaha ! Ne dites pas de bêtises… !, lâcha Jiraya, j’étais simplement en train de discuter avec le Hokage… Bien…On peut débuter notre première mission !, cria-t-il le poing en l’air. J’espère que vous avez acheté ce qu’il vous manquait, le sensei leur servit son sourire le plus ravageur.


- Oui !, acquiesça le groupe, en chœur.

- Bien, cette mission consiste à se rendre au village de Kiri pour leur livrer un colis top secret !

- Top secret ?, répété Sakae, en haussant les sourcils.

- T'as très bien entendu; petite ! Je compte sur vous!

- Voyons...Même l'épreuve des clochettes était plus complexe..., râla Ryûzaki.

- Ne sous-estimez pas les missions attribuées par le Hokage, reprit plus sérieusement l'ermite d'un air dubitatif.




Autour d’elle, un monde improbable, le paysage défile devant ses yeux tandis qu’elle se presse pour être au même niveau que le groupe. Planquée derrière son masque, ses vêtements sont encore collants, elle force le pas, n’aspirant plus qu’à trouver le repos auquel elle devrait bientôt pouvoir goûter. Très bientôt, espéra-t-elle.

Ils marchaient depuis un bout de temps, Sunaika peinait à rester debout. Elle n’avait pas beaucoup dormi la nuit dernière, et cette mission s’avérait plus compliquée que prévu. Elle se mit à bailler de toutes ses forces, au point que quelques larmes de sommeil viennent se coincer au creux de ses yeux. Ça faisait trop longtemps qu’elle n’avait pas dormi correctement.

Malgré tout elle persiste à se déplacer à vive allure entre les petits massifs rocheux et la route qu’ils avaient prit pour itinéraire. Pourvu qu’ils ne rencontrent pas d’ennemies en route…Un petit rictus se dessine sur son visage, cette situation lamentable lui donnait presque envie de mourir de rie.
En se balançant au rythme des pas de la brune, le contenu du sac qu’elle portait en bandoulière lui rappelait l’importance de la mission.

«  Allez, action !, finit par lâcher le vieux sensei, qui à l’aide d’une concentration de chakra grimpa furtivement en haut d’un promontoire rocheux afin d’observer les alentours. A première vue…nous ne sommes pas suivi. Bien.


Le groupe s’était aventuré à quelques heures maintenant de Konoha, dehors, le vent balayait la terre sèche des plaines agricoles les entourant, sifflant entre les tuiles et faisant craquer le bois du bâtiment abandonné où ils avaient trouvé refuge pour se reposer et passer la nuit. Il s’agissait de l’une de ces nuits de missions où les ninjas comptaient les heures qu’ils pouvaient se permettre de fermer les yeux.

L’air qui entrait dans les poumons de la brune lui brûla la gorge, alors qu’elle se réveilla en sursaut. Des… crampes remontaient le long des tendons de ses mains, à force de les crisper sur les draps. Elle se força rapidement à respirer calmement, elle ne devait pas faire de bruit. Cela faisait des mois qu’elle ne faisait plus de cauchemars, pourquoi fallait-il que ça reprenne maintenant. Pourquoi tout était lié à ce type ? Pourquoi fallait-il qu’elle soit si terrifiée ?

Elle jeta un coup d’œil par la fenêtre, la pleine lune blanchissait le lac. Elle enfila sa chemise, et ouvra la porte délicatement, remerciant le ciel que le vieux bâtiment soit en bon état malgré son âge. Elle se coula dehors, elle voulait voir la lune. Elle grimaça quand elle dû traverser le gravier : essayez de marcher sans bruit quand des centaines de petits cailloux essayent de se frayer un chemin à travers vos pieds nus.

Elle soupira quand ses pieds s’enfoncèrent dans l’herbe humide. Elle fut tentée de hausser les épaules et de rentrer se coucher mais quelque chose l'interpellait. L’herbe devant elle était écrasée, comme par un passage de pieds.

Caché plus loin, la silhouette dissimulée sous une cape noire, un homme ne pouvait détacher les yeux de son adorable cible. Il la dévorait des yeux.

De sa gorge monta un grognement plus animal qu’humain, la rage commençait à le submerger. Ses poings se crispèrent, et ses phalanges se mirent à saigner pendant que ses ongles poussaient à une vitesse incroyable, formant ainsi des griffes. Griffes qui tranchèrent ses paumes sans que la douleur ne lui fasse effet. Dans sa bouche entrouverte, des crocs firent leur apparition, luisants de salive, pointant sur son menton. Surprenants et angoissants.

L’animal commençait visiblement à haleter en voyant l’arrêt de la jeune femme. Le voile rouge de l’excitation obscurci ses yeux. Il était temps d’agir…

D’un rapide mouvement, il se retrouva face à elle ; qu’il regardait depuis maintenant un bon bout de temps, et la regarda dans les yeux, découvrant une mine éteinte. Sa longue cape cachait ses traits, et l’homme s’accroupit face à elle, levant une main aiguisée pour caresser de son pouce, son menton.


« Sunaika !, une voix résonna derrière la jeune femme, et d’un mouvement gracieux, l’homme capuché de sa main pourvue de griffes, baissa sa cape, la faisant tomber d’un geste lent, découvrant une masse de cheveux noirs qui dégringola sur ses épaules larges.

Son regard de glace, allongé comme celui d’un animal, plongea dans celui de la jeune femme, laissant un sourire sauvage dans une rangées de crocs.

« Sunaika ! » s’écria Sakae, qui ne dormait que d’un œil à cause du stress, voyant la scène au loin.


Une sorte de bête sauvage humanoïde accroupie faisait face à sa coéquipière, l’intimidant de son regard profond. Il portait une étrange tenue d’aristocrate, un chapeau, une cape et possédait à première vue un corps… plutôt robuste.

Au même moment de l’autre côté, une ombre filait à toute vitesse en faisant flotter l’herbe autour lors de son passage.

Des yeux turquoises brillants perçants même les ténèbres de la nuit, un large kimono et une longue lame aiguisée portée en bout de bras… Ryûzaki avait fendu le bord du lac tel le souffle d’une brise une nuit d’hiver.

(Je ne sais pas si elle a fait ça stratégiquement pour détourner son attention pendant que je le prenais à revers… mais bien joué, Sakae.) pensa-t-il dans les airs, sabre porté à deux mains au-dessus de lui… avant de l’abattre, en plein dans le dos de leur ennemi !

Hyôrinmaru traversa la cape et frotta la peau incroyablement dure de la bête, qui sursauta tout de même au contact du sabre, bondissant plus loin par réflexe.

« Grmblgh… Vermine ! » grogna le monstre dans un timbre de voix semblant tout bonnement inhumain.

Du liquide vert coulait alors le long du sabre…

(Quelle résistance ! Et son son sang… il est vert ?) s’étonna Ryûzaki en l’observant, sourcils froncés.

La brune ne bougeait même plus, semblant paralysée sur place.

« Sunaika ! Ne reste pas plantée là, fuis ! » lui cria le Hôzen tout en continuant sa ruée sur le monstre pour ne pas lui laisser le temps de s’en prendre à elle.

Au même moment, Sakae s’était retrouvée au bord de l’eau, ayant visiblement profité de ce temps pour courir jusque-là.

Elle entama plusieurs signes de la main avant de les tendre devant elle…

Spoiler:

Combinant le lac avec sa technique, elle déversa tout un torrent d’eau écrasant l’herbe à leurs pieds avant d’emporter le monstre… et ses deux coéquipiers avec.

« Mince… Je ne m’attendais pas à une telle puissance ! » s’écria-t-elle, agacée.

Mais la bête reprit rapidement l’équilibre sur ses jambes, tandis que les deux autres ninjas furent repoussés plusieurs mètres plus loin jusqu’à où l’eau cessait de couler.

Après quelques secondes, le Hôzen avait repris ses esprits… et avait pu se relever, sans tenir compte de la maladresse de sa coéquipière tant il était concentré sur son adversaire.

(Où est-il ?!)

Au même moment, une ombre apparût juste devant lui.

« Tu me cherchais ? »

Juste avant de lui asséner un coup de griffes qu’il para au dernier moment avec sa lame, ses pieds frottant contre le sol sous la force du coup.

(Cette force !) s’étonna Ryûzaki, les yeux grands ouverts.

(Et cette voix… elle sonne beaucoup plus humaine, désormais. Il a aussi changé d’apparence, on dirait… Bon sang, qu’est-ce qu’il est ?!) s’écriait-il intérieurement, encore stupéfait par la chose qui se trouvait devant lui.

« Bons réflexes... » murmura son adversaire en marchant d’un pas tranquille vers lui… avant de disparaître.

Spoiler:

Lui avait-il susurré en réapparaissant juste derrière lui…

Sous la panique, Ryûzaki donna aussitôt un coup de lame en se retournant… que son adversaire esquiva d’un pas en arrière, sans difficulté.

« Ne stresse pas. Tes mouvements deviennent trop amples ! » lui conseilla le monstre tout en lui adressant un coup de poing éclair ! Mais il parvint à le parer in extremis à l’aide de son avant-bras qui trembla à l’impact.

Son adversaire ne lui laissa pas le temps de se reposer, et enchaîna directement avec un coup de pied surgi de côté ! Ryûzaki para une nouvelle fois avec son avant-bras, qui cogna violemment contre sa tempe sous la puissance du coup qui le fit tituber !

(Argh… Quelle force…) se dit-il en serrant des dents sous la douleur, reprenant l'équilibre. (… Mais tu vas voir !) ajouta-t-il en rangeant sa lame dans son fourreau.

« Tiens, tu comptes te battre sans ton sabre ? Dans ce cas, j’espère que ton ninjutsu sera-»

Ryûzaki lui envoya alors un coup de pied sans lui laisser le temps de finir… que son adversaire bloqua d’une main.

« … Du taijutsu ?!» s'étonnait-il, étant donné qu'il avait pourtant largement l'avantage dans ce domaine.

« Ryû Style… »

Aussitôt, le Hôzen prit appui au sol avec ses deux mains, la jambe toujours en l’air, afin de pivoter très rapidement sur lui-même… lui décochant un nouveau coup de pied instantanément de l’autre côté, renforcé par la vitesse de la rotation !

« … La tornade inversée ! » s’écria-t-il tandis que la bave de son adversaire flottait dans les airs, sous la force du coup qui l’avait percuté en pleine joue !

Très vite, ce dernier reprit son équilibre en se rattrapant avec sa jambe.

Une égratignure était gravée sur sa joue, tandis que du sang vert coulait le long de sa bouche…

« Grmblgh… Misérable impertinent ! » s’écria-t-il en fonçant sur Ryûzaki, les griffes de nouveau visibles !

Il donna un premier coup que le Hôzen esquiva gracieusement d'un pas de côté, ripostant sec avec un coup de pied retourné d'où son talon le percuta en plein visage !

(En effet... je suis bien plus rapide sans mon sabre. J'en avais tellement l'habitude que je n'avais même pas remarqué à quel point il me ralentissait...) remarqua le Hôzen, constatant son adversaire tituber sous la puissance de son coup, son chapeau tombé au sol... laissant découvrir sa chevelure sombre et son teint étonnamment pâle.

Grinçant des dents sous la frustration, la bête revint à la charge avec plusieurs attaques que le jeune garçon esquivait avec tout de même quelques difficultés, le tranchant des griffes le frôlant à plusieurs reprises.

« Ne stresse pas. Tes mouvements deviennent trop amples… » lui railla le Hôzen, sourire confiant aux lèvres. Ce qui ne manqua pas d’enrager son adversaire.


« Rrraaah ! Ne joue pas au plus malin ! »

La bête se mit cette fois à quatre pattes… et bondit à toute vitesse en direction du jeune garçon !

Ryûzaki esquiva in extremis d’un pas de côté… avant qu’une entaille apparaisse sur sa joue et sur son torse !

(Sa vitesse… elle a augmenté !)

Immédiatement, son adversaire poursuivit avec un nouveau bond d’où son genou le percuta en plein ventre !

Le Hôzen cracha un filet de salive en titubant en arrière, les yeux écarquillés par la douleur.

(Impossible… !) pensait-il, encore stupéfait par la puissance de cet humanoïde indescriptible.

A peine eut-il le temps de s'en remettre qu'il se prit un nouveau coup dans le dos qui le projeta violemment au sol !

(Qu'est-ce que ?!) s'écria-t-il en s'écrasant par terre.

« Et maintenant le coup de grâce ! » s’écria son adversaire en bondissant sur Ryûzaki, impuissant !

C’est alors qu’une boule de feu apparût, brûlant l’herbe sur son passage avant d’exploser au contact du monstre !

Sunaika se trouvait à quelques mètres de là, les mains encore jointes par son jutsu.

« Que tu t’en prennes à lui, passe encore… Mais que tu me prennes pour ton gibier ?! » s’écria la brune sourcils froncés, visiblement heurtée par les propos de la bête.

« Sakae, va vite réveiller le Sensei ! » cria-t-elle ensuite à sa coéquipière, qui venait d’arriver à leur hauteur.

« J’ai déjà vérifié, il n’est pas dans sa chambre… » déclara amèrement Sakae, goutte de sueur coulant le long de sa joue.

« C’est… une blague… C-Comment on va faire... Hein... Sakae...? » mumura Sunaika, les yeux écarquillés… découvrant au même moment la silhouette de leur ennemi derrière la fumée qui se dissipait peu à peu…

« Je... Je ne sais pas. Il est beaucoup trop fort au corps-à-corps, il n'y a que Ryûzaki qui puisse le tenir... Et encore... » répondit la fille aux cheveux pourpres, le regard tristement posé sur leur coéquipier à présent dans un sale état...

« Ryûzaki... » susurra la brune, constant elle aussi son état déplorable.

Le Hôzen était mal en point, haletant sous l’effort et la douleur qu’il subissait. Il n'avait pas encaissé énormément de coups, mais leur puissance couplé à sa faible constitution avaient suffi à grandement l'affaiblir.



« Haha… Hahahahahaha ! »

Un rire démoniaque retentit… et la fumée disparût, montrant leur adversaire ayant repris sa forme humaine au costume à peine taché, la joue néanmoins toujours égratignée.

« Une équipe laissée à l’abandon… et deux proies de qualité… quelle aubaine... Je vais me régaler ! » s’écria-t-il en écartant les bras, grand sourire aux lèvres.

(Deux proies de qualité… Il parle… de dévorer les filles ?!) pensa Ryûzaki, les globes oculaires grands ouverts sous le choc de la révélation.



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Spoiler:

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De douloureux souvenirs lui revenaient tandis qu’il attrapait sa tête avec ses mains, serrant des dents sous la vision d’horreur qu’il revoyait...

(Kyria... Non… Je ne peux pas… pas encore !) s'écriait-il intérieurement.

« Inutile de t’en faire, ton tour viendra. Je suppose que tu es le plus fort ici... non ? Si je m’en prends à tes coéquipières, ça ne durera pas bien longtemps… »

Le Hôzen écarquilla les yeux, reprenant conscience sur ces paroles.

Elles n’ont aucune chance contre lui. Sa vitesse et sa force sont incomparables… Et Jiraya était absent. La situation était… totalement désespérée.

« Sakae ! Sunaika ! » cria-t-il suffisamment fort pour être entendu à une centaine de mètres à la ronde.

« Ryûzaki ! T’as un plan ?! » lui demanda la brune, désespérée.

Spoiler:

Il avait hurlé à s’en arracher les cordes vocales, surprenant ses deux coéquipières.

(Ryûzaki… C’est la première fois que je le vois dans un tel état !) frissonna la brune.

« Non… Il doit y avoir un autre moyen… On ne peut pas le laisser… ! » s’écria quant à elle Sakae.

L’humanoïde ricana devant cette tentative désespérée.

« Haha, pauvre idiot ! Si tu crois que je vais leur laisser le temps de-»

Au même moment, le Hôzen apparût soudainement juste au-dessus de lui… sabre tendu vers le haut, le regard enragé.

« Ça n’arrivera plus… Jamais ! » cria-t-il en abattant sa lame sur son adversaire, lui tranchant le torse !

Une flopée de sang vert éclaboussa l’herbe au sol, sous le regard stupéfait de la bête qui tituba en arrière.

« T'as encore gagné en vitesse...?! Espèce de sale avorton... ! » montrant ses dents aiguisées sous la rage, sa blessure visible à travers son costume à présent déchiré.


(Il a baissé sa garde, il semblerait qu’il soit bien moins résistant sous cette forme… Il faut que j’en profite !)


« Partez chercher le Sensei pendant que je le retiens ! » ordonna-t-il fermement à ses coéquipières, encore figées comme des statues sous la panique et l’incompréhension qui s’emparaient d’elles.

Les ténèbres engloutissaient cette clarté lunaire qui éclairait seulement leur champ de bataille, qui était le bord du lac jonché d'herbes et de galets au sol face à cette bête assoiffée de sang à la force surhumaine... Une vision horrifique qui en figerait plus d'un.

Mais pas Ryûzaki.

Pas cette fois.

Spoiler:

Tard dans la nuit, au cœur des ténèbres se détachait une ombre. Des prunelles turquoise, impossible de discerner la silhouette qui se déplaçait à une vitesse surhumaine. De l’autre côté, la seule chose qui n’ait pas été engloutie par l’obscurité fut ses yeux, deux lanternes à la flamme oscillantes qui guidait son âme perdue : errantes dans ce voile, ses yeux d’un rouge feu, d’un rouge flamme, seuls se détachaient de l’opacité de la nuit.

Malheureusement pour eux, la nuit, espiègle et inconnue : indomptable, elle, dissimulait le sourire malveillant et bestial de l’homme-bête face à eux. Le chapeau était retiré, mais ses yeux n’étaient jamais éteints. Son visage demeurait dissimulé derrière ses boucles noires dont seules ses sphères rouges se détachaient. Il s’était métamorphosé en créature nocturne, esclave difforme de la nuit devant ses yeux et ça, elle ne l’aurait jamais cru.

Pourtant…

Pourtant, ce malheureux personnage était un assemblage savant de rumeurs et superstitions que lui racontait souvent sa mère, et qu'elle voyait parfois dans les livres. Cette légende avait pris corps devant ses prunelles : une fois la lune haute dans le ciel, là où les ténèbres étaient les plus denses, elle avait entendu siffler un air mélancolique et un rire rauque qui lui glaça le sang.

Il était vrai que la jeune brune était une femme de la nuit, et souvent on redoutait la brune aux yeux de chat qui aimait revendiquer son droit sur la nuit.

« T'as encore gagné en vitesse...?! Espèce de sale avorton... ! » montrant ses dents aiguisées sous la rage, sa blessure visible à travers son costume à présent déchiré.

Son rire diabolique qui semblait cousu sur son visage et sa colère noire, produirent une expérience maléfique, un sourire tordu et démoniaque que la brune n'avait jamais vu jusqu'à maintenant.

Sunaika se demanda pour qui se prenait ce satané cabot dont l’ombre chassait la faible lumière qu’ils arrivèrent à produire, lui qui avait l’audace de se proclamer le roi de la nuit. Amant de la lune, déserteur de la lumière… Elle qui pensait l’avoir à elle seule.

« Partez chercher le Sensei pendant que je le retiens ! » ordonna fermement le jeune Ryûzaki à ses coéquipières, encore figées comme des statues sous la panique et l’incompréhension qui s’emparaient d’elles.

Elle, partir…maintenant ? Partir

Encore ?

Une sueur froide et aigre glissa le long de sa joue, et s’ajouta à cela son mauvais sommeil.

« Moi, partir ? Je ne te laisserai pas l’affronter tout seul… et avoir la gloire à toi seul. La brune afficha un sourire ironique. Tu as besoin d’aide, Ryûzaki! Sakae...Le sensei ne doit pas être très loin, cours et essaye de le ramener à temps je compte sur toi!

- Sunaika, fait attention à toi !!, et c'est ni une ni deux, que la jeune femme aux cheveux pourpre s'élança dans une course endiablée à travers la forêt noire.

Le jeune Ryûzaki quant à lui, ses deux immense yeux turquoise étudièrent la jeune femme, d’un bleu merveilleux, si prodigieux qu’ils mettaient mal à l’aise la brune. Mal à l’aise non pas d’être épiée, mais la puissance qu’elle y sentait retenue simplement à l’intérieur fit courir un frisson vers sa nuque.

« Toi…, débuta le jeune Hôzen qui souleva vaguement un sourcil. Et et puis...toi, ne pars pas seu-...déglutit Ryûzaki en se tournant vers Sakae qui disparaissait à travers la forêt.

Ne le laissant pas le temps de terminer sa phrase, la brune bondit jusqu’à une branche plus haute, le souffle court, dérapant un instant su l’écorce qui s’écaillait, elle poursuivit sa route, grimpant, sautant, risquant à chaque seconde de tomber tant le rythme de ses pas étaient précipité et les battements de son cœur disproportionnés.

Se réceptionnant plus bas, elle se retourna pour atterrir souplement accroupi au sol, elle posa une main au sol pour rétablir son équilibre. Ses pupilles parcouraient rapidement les recoins de son environnement, la respiration hachée.

- Eh, le cabot !

Un genou au sol, la brune devait tenter le tout pour le tout. Elle n'avait utilisé cette technique qu'une seule fois, il y a fort longtemps. Mais elle ne voulait pas se souvenir, alors dans une succession d'enchaînement rapide de signes de mains, elle rapprocha son indexe et son majeur à ses lèvres rose :

Spoiler:

L'énorme quantité de chakra qui était malaxé dans le corps de la brune se changea en une énorme boule de feu à la forme d'une tête de dragon qui fonça directement à toute vitesse sur la bête qui s'empressa d'esquiver. Mais cela ne suffisait pas, la boule de feu éclaté derrière lui mais ne manqua pas de le brûler dans le dos. L'animal fronça les sourcils, et lâcha un grognement bestial. Ses vêtements étaient déchirés et brûlés par endroits.

D’une pression sur ses jambes, elle poursuivit, une sensation de danger vint délicieusement s’emparer de ses tripes, violemment. Elle adorait cette sensation qu’elle ne ressentait que très rarement.
S’approchant de la bête, elle esquiva rapidement d’un bon pas en retrait sur le côté, et ne sentit que le souffle du coup qu’il avait essayé de lui porter.

L’ombre se détacha de l’obscurité, le corps enveloppé dans son costume à présent abîmé. Elle avait attendu cette confrontation, désirée, sa poitrine s’agitait alors qu’il se rapprochait.

Entre eux, quatre ou trois mètres seulement les séparaient, assez pour bondir sur lui, trop pour ne pas avoir le temps de riposter. Juste suffisamment pour qu’en une seconde, ils puissent se toucher. Dans un tintement métallique, les griffes aiguisées du premier furent succinctement bloquées par le kunai de Sunaika. Ses coups étaient précis et réfléchis, au sol les feuilles se décollaient, se soulevaient, prises dans le vent du mouvement des corps qui se tournaient autour, des coups parés et esquivés. La brune serra les dents.


Son cri était sorti tout seul et c’était l’infime instant qui avait permit au kunai de venir menacer directement la gorge du monstre. Il recula mais l’arme l’accompagna, suivant la chair de son cou, lui rappelant péniblement à cet instant à quel point ils pouvaient être menaçants.

L’homme-bête butta contre un arbre, il dut stopper là son retrait et sentit le tranchant du kunai pénétrer sa chair, lorsque la première goutte de sang s’y forma.

Spoiler:

Vivement, les épaules de Sunaika se soulevaient, témoins de sa respiration saccadée. Ses mains tremblaient, ses points se serraient et se relâchaient. Dans un geste de défi, elle lança son deuxième kunai qu’elle tenait à terre, le plantant profondément dans le sol, et releva son menton pour exposer son regard plus nettement.

« Et encore…t’as rien vu !, trancha l’héritier du clan Hôzen, la voix déterminée dans ce dernier mot, et son incapacité à agir comme il le voulait l’éprouvait nerveusement.

Il s’avança si rapidement qu’il eut presque l’illusion d’avoir disparu, l’homme-bête leva les yeux vers lui et un sentiment d’effroi lui parcourut l’échine. Il était clair qu’il trouvait que le jeune Hôzen était effroyablement rapide, mais ça, il ne s’y attendait pas.

Le garçon se baissa presque à genoux, il concentra le peu de chakra qu’il lui restait sur sa main, et c’est avec une force qui le surprenait lui-même qu’il fit remonter son poing contre le menton du loup, tout en se relevant. Il le savait, il était en train de perdre ses moyens et l’adrénaline était bien trop présente dans ses veines pour qu'il abandonne maintenant.


La vitesse et la force du coup porté par le jeune garçon fit arquer un sourcil à l’homme-bête qui s’écrasa contre un tronc en gémissant. Sa vitesse lui avait fait traversé celui-ci et il laissa un large impact dans l’arbre suivant, contre lequel il s’était rattrapé avec ses griffes aiguisées. Il se releva, et d’un revers de main dépoussiéra ce qu’il restait de son costume.

Un rire sinistre éclata depuis le lac.

« Ça fait bien longtemps que je ne m’étais pas autant amusé. On devrait faire ça plus souvent, railla le démon.

Spoiler:

La voix de l’homme grogna de colère alors que son aura grandissait, faisant pâlir les deux enfants. Son corps doubla non, tripla de taille. Un sourire sauvage laissait découvrir les crocs de la bête qui ne ressemblait plus à un homme à présent, lui qui avait l’habitude de sourire avec bonté et classe.

Une pluie fine commençait à tomber sur eux.

La bouche de la brune s’ouvrit et se referma plusieurs fois, incapable d’émettre un son. Que lui était-il arrivé ? Ryûzaki quant à lui se figea, le regard élargi, il vit le monstre poser une main sur l’épaule de Sunaika, la faisant se lever docilement devant lui. La brune sentit une de ses côtes se briser net, la faisant haleter et cracher du sang alors que le bête la tenait, l’obligeant à le regarder droit dans les yeux.

« - As-tu mal, petite ? Sens-tu cette douleur sourde ? Comment la contrôles-tu ? Difficilement, n’est-ce pas ?

Les larmes remplissaient doucement les yeux noirs de la jeune femme alors que ses mots résonnaient dans sa tête. Le silence était pesant, seul les quelques sanglots de Sunaika se faisaient entendre, doux et pourtant si poignants.

Le regard de la jeune femme se rabattit en haut des arbres, Sakae se tenait juste en haut du monstre. La brune secoua la tête, la respiration douloureuse.

Une explosion se fit entendre, les faisant sursauter ; le monstre y compris et alors qu’ils levaient les yeux sur l’immense arbre à leur droite,

Spoiler:

Sakae sautait de branches en branches, la pluie rendait les branches glissantes, elle était désorientée, la peur de tomber d'un arbre, ne de pas trouver son Sensei, elle se questionna :

"Ais-je bien fait de les laisser ? Bien sûr que j'ai bien fait ! Il s'agit de Ryûzaki et Sunaika quand même .. Avec leur techniques et une bonne coordination, ils devraient pouvoir tenir jusqu'à mon retour !"

Elle observait l'endroit de haut, espérant voir son Sensei, elle regarda derrière elle, ne les voyant quasiment plus, elle dit à voix basse :

- Tenez bon ..

Elle se déplaçait de plus en plus vite :

- C'est pas vrai ! Où est-ce qu'il peut être ? Comme si c'était le moment de disparaître .. J’espère vraiment qu’il n’est pas en train de draguer je ne sais qui ..

Après quelques sauts, elle le trouva enfin :

- Sensei !   Cria-t-elle du haut de son arbre tout en descendant

- Sakae ? Qu’est-ce tu fais ici ?

- C’est .. Ryûzaki .. et .. et .. Sunaika .. ils .. ils .. ont besoin d’aide .. Dit-elle essoufflée, les mains sur les genoux, la tête penchée vers le sol

Jiraya lui tendit une bouteille d’eau puis lui dit :

- Tiens bois, parle plus fort et articule !

- .. Merci ..

Elle but le quart de la bouteille puis reprit :

- Ryûzaki et Sunaika font face à un ennemi il faut y aller !

- Quoi ? Et moi qui était venu vérifier les alentours .. Ne perdons pas de temps, allons-y !

Ils se mirent à courir ..

- J’espère qui ne leur ait rien arrivé de grave .. Dit la jeune fille sur un ton inquiet.  

- Ne t’inquiète pas, je suis sur qu’ils vont bien, tu les connais, ils ne sont pas du genre à se laisser faire .. La rassura-t-il en souriant

(S'il vous plaît tenez bon, on arrive bientôt ..) Pensa-t-elle

Elle regarda l'Ermite, se dernier ne montrait aucune inquiétude et semblait tout à fait serein.

(Il est quand même relativement calme pour quelqu'un dont les élèves sont en danger, c'en est presque suspect ..)

Ils arrivèrent sur le champs de bataille, Sunaîka à 50 cm du sol, les pieds dans le vide, essayant tant bien que mal de se débattre de la bête .. Ryûzaki quant à lui, était figé, il ne bougeait plus ..

*COUPER OST*

Sakae était abasourdit par cette scène, elle ne pouvait dire si ce qui coulait sur son visage était des larmes ou de des gouttes de pluie.

(Oh non, ces idiots ont voulu la jouer perso, ils ont encore fait n'importe quoi, je n'aurai pas dû les surestimer .. )

- Sunaika ! Ryû ! Cria-t-elle les yeux humides

Jiraya balaya la scène, Ryûzaki balafré sur la joue, du sang sur les vêtement de Sunaika, le monstre presque affamée .. Jiraya soupira puis dit :

Spoiler:

Sakae regarda son Sensei avec des yeux ronds ..

(Hein ? Un test ? Voilà pourquoi il semblait suspect tout à l'heure, je n'arrive pas à croire que l'on se soit fait si facilement berner .. )

Elle se tourna son regard se tourna vers le fameux monstre

(Et ce monstre qui jouait la comédie .. Il jouais un peu trop bien même, on aurait dit qu'il voulait réellement nous tuer, qui sait ce qu'il serait arriver si on avait mis plus de temps .. Est-ce qu'il sait vraiment se contrôler ? Et qu'est-ce qu'il est au juste ? Un loup-garou ? .. )


Ce dernier posa Sunaika puis répondit à Jiraya :

Spoiler:

A ce moment, comme une parfaite coïncidence, la pluie cessa et un timide soleil commença à apparaître.

Le monstre semblait beaucoup plus humain tout à coup, son visage s'était adoucis et son sourire paraissait sincère et chaleureux, c'est à se demander si c'était la même personne qu'il y a quelques secondes..

Les trois genins se regardèrent, encore sous le choque de la situation ..

- Ceci était un test ! Je vous présente Keijirō, il s'agit d'un ami de longue date ! S'exclama l'Ermite  

- Vous n'étiez pas parti vérifier les alentours, vous aviez disparu exprès .. Lui fit remarquer Sakae

Son interlocuteur acquiesça.

La jeune fille aux cheveux pourpre resta muette mais bouillonnait intérieurement :

(Comment a-t-il osé ? J'ai cru les avoir perdu .. Au moment où je décide de me reprendre en main en arrêtant de me focaliser sur un décès ce clown nous sort cette farce ? Pittoresque coïncidence .. )

Ryûzaki qui avait enfin bougé, resta sans voix, il n'en revenait pas, regarda son Sensei les yeux pleins d'incompréhension, il ne savait que dire.

A contrario, sa camarade brune, savait très bien quoi dire, elle se tourna vers son Sensei :  

- Vous vous moquer de nous ? J'aurai pu mourir là ! Et dire qu'on à pris le risque d'envoyer Sakae à votre recherche .. Sans parler de Ryûzaki, il n'a pas dit un mot depuis tout à l'heure, regardez- le ! Vous l'avez déjà vu dans cet état ? Cria-t-elle pleine de sanglots.

Sakae lâcha un léger sourire en coin, sa camarade avait dit tout haut ce qu'elle pensait tout bas.

- Désolé les enfants mais cela fait partie du rôle de ninja, vous devez savoir vous adapter à toute situation, je ne serais pas toujours là pour vous aider, ne vous sous estimez pas, vous avez un haut niveau pour de simple genins

(Un haut niveau, tu parles .. J'ai couru à sa rescousse au lieu de trouver une solution ..) Pensa tristement Sakae

- Il dit vrai, d'autres n'auraient pas été capable de me faire face aussi longtemps, tu as là une bonne équipe très cher ! Dit Keijirō en s'adressant à Jiraya


Suite à cela, Ryûzaki se mit enfin à parler :

- J'ai perçu votre regard.. Vous étiez dans l'optique de nous décimer ..

- Ne t'inquiète pas mon garçon, je n'aurais jamais franchit cette limite voyons ..

Ryûzaki resta septique, il n'avait toujours pas confiance en cet homme.

- Mon Sensei vous a éventuellement accordé sa confiance mais ne pensez en aucun cas que je ferais de même !

(Tu n'est pas le seul ..) Se dit la jeune fille aux cheveux pourpre.

- Tiens ce comportement me rappelle quelqu'un .. Ricana Jiraya en déviant son regard vers son ami

Ce dernier lui sourit en guise acquisition, puis Jiraya se tourna vers ses élèves :  

- Bon retournons au campement avant qu'il ne se remette à pleuvoir, sans oublier que vous devez vous reposer, une longue journée nous attends demain ..

Leur Sensei soigna leur blessure puis les envoya se reposer, quant à lui et son compagnon, ils montèrent la garde devant le campement.

A quelques pas d'eux, les enfants s'étaient endormi en peu de temps qu'il ne faut pour le dire .. Tous les enfants ? Non pas tous, l'un d'entre eux était éveillé, ses pupilles bleues regardaient à l'extérieur du campement. Ce dernier ne pouvait dormir dans ces conditions, d'une oreille curieuse il écoutait la conversation entre les deux adultes..

« Pitoyable »

Voilà le mot qui décrit à la perfection comment Ryûzaki se sentait à ce moment-là.

Il dormait dans une chambre séparée de ses deux coéquipières, qui se trouvaient à côté de la sienne.

La pluie battait de son plein tandis qu'il méditait sur ce qui venait de lui arriver...

Ce moment où ce monstre tenait par le cou sa coéquipière…

« - As-tu mal, petite ? Sens-tu cette douleur sourde ? Comment la contrôles-tu ? Difficilement, n’est-ce pas ? »

Le Hôzen était figé sur place. Non pas par la peur… Mais par la paralysie musculaire.

Son corps ne répondait plus, il avait trop donné.

Et c’est justement ce qui suscita l’effroi par lequel il fut pris, ses globes oculaires ouverts jusqu’à presque sortir de leurs cavités.

Il était dans un état lamentable. Diverses entailles sur tout le corps, le kimono déchiré par des coups de griffes, les muscles endoloris par la puissance des coups encaissés…



Non, ce type ne faisait clairement pas semblant. S’en prendre ainsi à de simples Genins inexpérimentés…

Ce regard empli de pulsions meurtrières. Ryûzaki en avait déjà connu un similaire par le passé. Bien que cette fois-là, c’était bien plus effrayant…

Spoiler:

Ces souvenirs envahissaient ses pensées alors qu’il se trouvait allongé sur son lit, divers bandages sur tout le corps.

Une fois encore, il avait été impuissant. Impuissant face à l’adversité.

A ce moment-là, il s’en est encore rendu compte…

Spoiler:

Cette pensée seule suffisait à lui arracher le cœur jusqu'aux entrailles.

(Tous ces entraînements... Toute cette douleur éprouvée... Pour que je continue à échouer...?)


Il frappa son poing au sol, les yeux cachés par sa chevelure cendrée.

Spoiler:

Depuis tout ce temps... Rien n'avait changé. Rien...

Le sort de ses coéquipières l'intéressait peu en soi. Mais c'était plus fort que lui... Il ne put contrôler ses émotions à ce moment-là. Il lui fallait les protéger, coûte que coûte au péril de sa vie...

Pourquoi ? Qu'est-ce que ça pouvait bien lui apporter ?

Peut-être espérait-il se rattraper de ses erreurs passées de cette façon ?

Il se releva en poussant sa porte, donnant lieu sur l'immense prairie qui bordait le lac sous cette pluie majestueuse... et s'assied au bord de la pièce.

Les gouttelettes tombaient sur le sommet de son crâne, pour continuer leur course jusqu'au bout de ses mèches... avant de tomber au sol, disparaissant dans une flaque transparente.

Non... Pas vraiment.

« Ne pars pas à la recherche de ta sœur tant que tu seras faible. »

Ce message gravé dans sa mémoire, il ne pouvait l'oublier.

S'il était incapable de protéger ses coéquipières aujourd'hui, comment pourrait-il protéger sa sœur demain ?

Ryûzaki pensa que c'était cela, la véritable leçon délivrée par ce message. Cette limite entre force et faiblesse...

(Où bien... est-ce celles que je protège qui me rendent faibles ?)

Cette pensée lui traversa alors l'esprit comme un électrochoc. Il n'entendait même plus le son de la pluie qui coulait le long de son visage stupéfait, le regard vide.

Sunaika... Sakae... si elles n'étaient pas là, il aurait pu combattre au maximum de ses capacités sans avoir à se soucier de quoi que ce soit. Surtout que la brune avait été plus embêtante qu'autre chose... Incapable de suivre les ordres du Hôzen.

Peut-être... devrait-il cesser de penser aux plus faibles. Retirer de son crâne cette philosophie qu'on lui avait inculquée.

Spoiler:

Mais pourquoi ? A quoi rimait tout ce cirque ? N'y avait-il pas d'autres choses plus importantes à protéger ? Pourquoi sa sœur en particulier ? Et lui, alors ? Ne pouvait-il pas être présent pour elle ? Pourquoi confier cette immense responsabilité à son grand frère, pourtant si faible ?

Ryûzaki serrait des dents tandis que des larmes se mêlaient aux gouttelettes qui coulaient le long de ses joues...

Père... Tu as détruit nos vies...

Ses mains agrippaient ses cuisses tout en les tirant de plus en plus fort...

Tout cela... C'est ridicule... Je suis bien trop faible pour protéger quoi que ce soit... Et il a fallu que par ta faute... Je perde tout ce que j'avais... se lamentait-il, les yeux humides portés vers le sol.

Il finit par essuyer ses larmes, se rendant soudainement compte d'à quel point il s'était laissé aller, avant de vérifier à sa droite puis à sa gauche que personne ne l'avait aperçu...

C'est à ce moment qu'une voix retentit depuis la pièce d'à côté.

Les murs étaient fins, il entendait donc les murmures qui en venaient…

« C'est une plutôt bonne équipe que tu as là, Jiraya… »

« Oh… Tu penses ? »

Leur Maître semblait discuter avec son fameux « ami »…


« Ils ont failli me pousser dans mes derniers retranchements. Surtout ce Ryûzaki… Il est aussi intéressant que ce que tu m’en avais dit. »

« C’est un Hôzen. Il était évident qu’il allait te donner du fil à retordre. »

« Je comprends mieux, désormais… Ryûdan a bien effectué son travail on dirait. La force et la vitesse de ce garçon sont exceptionnels pour quelqu’un de son rang. S’il l’avait gardé plus longtemps, il en aurait fait une véritable machine à tuer… »

« C’est possible, mais peu probable. Ryûzaki est différent de son père. »

« Vraiment ? Et sur quels points ? »

« N’as-tu pas remarqué, son regard ? »

« C’est vrai. Il y a une certaine étincelle dans son regard… Contrairement à son père, qui ne semble même pas avoir de réelles émotions. »

« Tout juste. C’est pourquoi je pense qu’il est promis à un avenir plus radieux… Leur humanité les différencie. »

« En même temps… Il est plutôt bien entouré. Sa coéquipière n’a pas hésité avant de se jeter sur moi, alors même qu’il lui disait de fuir. Quant à l’autre, elle comprit très vite qu’un 3 contre 1 aurait pu se retourner contre eux en raison de leur manque de coordination, sans même savoir si c’était suffisant pour me vaincre. Il faut également beaucoup de courage pour abandonner ses coéquipiers de la sorte… »

« Tu t’es bien amusé avec eux, tout de même. Un peu trop, je dirais. Tu as de la chance que personne ne soit réellement blessé. » commenta cette fois Jiraya d’un air bien plus sérieux.

« Ça faisait longtemps que je m’étais pas battu contre des enfants. Et leur force m’a fait parfois oublié qui ils étaient vraiment… Je suis vraiment désolé pour cet incident. Il semblerait que j’ai pris la chose trop au cœur. » répondit Keijirô avec un sourire léger.

« C’est bien ça ton problème. Incapable de doser ton excitation lorsque tu combats, hein… »

« Mon excitation ? Ils semblaient presque autant excités que moi, ces deux-là ! »

« Et tu as donc jugé préférable de leur laisser de nombreuses ouvertures pour qu’ils puissent aussi profiter du combat et leur donner espoir ? Ta perfidie ne cessera jamais de me surprendre. »

« Que veux-tu ! Si j’y étais allé franco, tu sais bien que ça n’aurait pas duré longtemps pour ce Hôzen. Encore pire pour la Zetsu, qui est venu m’affronter au corps-à-corps… J’ai été plutôt surpris à ce moment-là. »

« Quelle tête de mule. C’était sûrement pour montrer à Ryûzaki qu’elle était tout autant capable que lui… »

« Que veux-tu ! Ce sont des enfants. »

« Sans doute est-elle perdue dans son style de combat… Il faudra que je mette les choses au clair à ce sujet. Sakae aussi n’a pas l’air bien sûre d’elle. »

« Tu devrais, oui. Cette erreur aurait pu leur coûter très cher… Ryûzaki qui tentait tant bien que mal de les protéger en connaissant leur faiblesse au corps-à-corps, et Sunaika qui vient faire exactement ce qu’il ne voulait pas qu’elle fasse… J’avoue m’être retenu de rire à ce moment-là. »

« La folie de la jeunesse ! On peut leur permettre ces erreurs en les mettant sur le compte de leur manque d’expérience… Pour l’instant. »

« Comment comptes-tu faire, pour resserrer l’étau ? »

« Pas grand-chose, à vrai dire. Tu sais bien que ce n’est pas mon genre de gronder sévèrement mes élèves. Je compte plutôt sur la petite Sakae pour réunir l’équipe. Au vu des différentes décisions qu’elle a pu prendre, elle semble assez mature pour avoir du recul sur des situations complexes. Ça avait également bien marché lors de la première épreuve, même si Gamabunta a été beaucoup plus mou que prévu. Lui non plus, il ne sait décidément pas doser ! »

« Au moins, ça leur a permis d’être en confiance. Disons que j’ai servi de leçon pour qu’ils prennent conscience de la réalité des choses… Quoi qu’il en soit, ils sont tous intéressants à leur manière. Sous ta tutelle, il est clair qu’ils feront un ravage lors de l’examen… Les autres Instructeurs doivent craindre pour leurs élèves ! »

« Ne nous avançons pas trop vite… Et à priori, personne n’est au courant de leurs capacités. Ce ne sont que de simples Genins… »

« En es-tu vraiment sûr ? J’ai entendu dire que Ryûzaki avait fait forte impression à Konoha. »

« Ah oui, j’en ai également entendu parler… Diverses rumeurs circulent à son sujet entre instructeurs depuis, je préfère ne pas m’en mêler ! Déjà qu’ils en reviennent pas que j’ai décidé d’instruire, moi aussi… »

« C’est vrai que c’est étonnant. Tu disais bien que « tout ça, c’est fini » il y a de cela quelques temps… »

« Que veux-tu… Il y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, non ? »

Keijirô replaça son chapeau sur la tête, avant d’ouvrir la porte.

« Mh. Ta gentillesse te perdra… »

Spoiler:

« Ne crois pas que tu peux cacher tout ce que tu veux… Tout finit par se savoir. »

« Allons, ne prends pas cet air… »

« Je dis ça pour toi, tu connais les risques que tu prends. Pas vrai ? »

« Evidemment. »

« Bien, dans ce cas. Je te laisse… Inutile de préciser qu’ils ont réussi l’épreuve. »

Spoiler:

Spoiler:

Plus loin, au pays des vagues…

Deux jeunes ninjas se faisaient face, le corps égratignés par leur combat.

Spoiler:

Encore plus loin…

Deux autres ninjas étaient confrontés, couverts d’égratignures et les vêtements tachés de sang.

L’un était masqué par des bandeaux, immobilisé par des chiens jaillis de sous terre, le prenant en tenaille par tous ses membres. L’autre, également masqué, se tenait face à lui, une coupe de cheveux décoiffée de couleur grise, détenant un œil rouge qui le perçait de son regard…

Spoiler:

« Tu ne me laisses pas le choix… » déclara le ninja aux cheveux gris, avant de composer des mudras rapidement avec ses main… puis de l’énergie bleutée jaillit de sa paume gantée.

Spoiler:

« Son chakra… il s’est matérialisé ?! » s’étonna son adversaire, toujours entravé tandis qu’il contemplait cette technique qui semblait avoir créé littéralement un éclair au creux de sa main.

Le son émis par le jutsu était strident, rappelant un éclair grondant venu d’un ciel orageux…

« C’est trop tard, désormais… Meurs ! » s’écria-t-il avant de se lancer dans une course effrénée jusqu’à lui…

C’en était fini.

Jusqu’à ce que…

Spoiler:

Le son de l’éclair qui se tenait dans sa main disparaissait peu à peu…

Spoiler:

Un regard perçant… des yeux brillants d’une teinte bleutée… des mèches grises qui lui tombaient sur le visage… C’était…

Spoiler:

Un colosse à la musculature très développée vêtu d’un kimono avait jailli de nulle part, attrapant le bras du ninja attaquant juste avant l’impact.

Spoiler:

Susurra-t-il, l’avant-bras fermement tenu par la puissante poigne de ce nouvel arrivé…

« M… Maître Ryûdan… » susurra fébrilement le ninja qui venait d’être visiblement sauvé.

« Kakashi… « Le Ninja copieur » ou encore « Kakashi au Sharingan », comme on l’appelle. L'un des plus puissants shinobis de Konoha. Ce n'est certes, pas n'importe qui, mais... tout de même. » déclara-t-il en serrant son avant-bras de plus en plus fort, jusqu’à littéralement le broyer.

Au même moment, le corps de ce Kakashi disparût dans un amas d’électricité…

« … Un clone. » remarqua-t-il, sourcils froncés.

Son adversaire s’était replié plusieurs mètres plus loin, haletant sous la fatigue.

(Quelle force... J’ai bien failli y rester… Bon sang ! Qu’est-ce que le Chef de la famille d’assassins Hôzen fait ici ?!)

« Hum. Je n'ai hélas pas de temps à perdre avec toi. »

Déclara sèchement Ryûdan en retournant ensuite vers Zabuza… avant d’enchaîner avec une rafale de coups imperceptibles à l’œil nu !

Les chiens qui le tenait furent tous propulsés plusieurs mètres plus loin, avant de disparaître dans un nuage de fumée.

Le masqué couvert de bandages se redressa difficilement, le corps couvert de blessures.

« Je suis venu pile à temps on dirait. Toi et Hakû n’avaient plus besoin de vous battre, j’ai rompu votre contrat. »

« .. Celui avec Gatô ? Mais comment ?! »

« Je l’ai tué. Lui, ainsi que tous ses hommes de mains. Il projetait d’en finir avec vous une fois la mission terminée… Quelle grossière erreur de sa part. Nous nous accaparerons de toute sa fortune, désormais. Nous passons au plan B. »

Son regard pointa alors vers sa droite, prenant un air soudainement bien plus sérieux… avant de disparaître.

(Les rumeurs à son sujet sont visiblement bel et bien fondées. Dans mon état, impossible de lui faire face... Mais où est-il passé ?!) s’étonna Kakashi, qui scrutait pourtant la scène avec son sharingan.

Un peu plus loin…

« Yaaaaaaah ! »

Le jeune ninja en combinaison orange courait kunaï à la main vers son adversaire qui s’était visiblement rendu, attendant sa mort.

Le poing vers le haut, il l’abattit…

*CLING*

Un bout de métal s’envola, jusqu’à atterrir au sol plusieurs mètres plus loin.

Naruto observa avec stupeur son Kunai à moitié cassé, comme s’il avait visé un bloc de pierre…

Mais non, c’était une véritable armoire à glace qui s’était soudainement dressée face à lui, contre lequel il avait finalement porté son attaque.

« M… Maître Ryûdan ?! » s’étonna Hakû, bouche entrouverte sous la surprise.

« Mon kunaÏ.. ?! Bon sang… C’est qui lui encore… ? » susurra quant à lui Naruto, reculant de quelques pas sous la crainte de l’imposant adversaire qui venait de lui faire face.

« Kyûbi… Tu as encore beaucoup de chemin à faire. » déclara-t-il dans l’indifférence la plus totale, avant de faire un signe à Hakû.

« Changement de plan. Nous allons poursuivre les choses autrement. Suis-moi. »

« Bien ! »

Il se retourna à nouveau vers Naruto, le regard sévère.


« La prochaine fois que tu veux achever un adversaire... mets-y au moins l'intention de le tuer. »


Et ils disparurent tous deux dans l’ombre de l’épaisse brume déployée sur les lieux, sous les yeux écarquillés du jeune ninja en combinaison orange qui avait du mal à réaliser ce qui venait de se passer.

Spoiler:

Lui cria Zabuza avant de disparaître lui aussi dans la brume...

(...Il est seulement intervenu pour les sauver ? Mais pourquoi ? S'il l'avait voulu, il nous aurait tous éliminés ici même... Zabuza et Hakû sont également des assassins du pays de l’eau... Une coopération entre eux et la famille Hôzen n’annoncerait vraiment rien de bon... Serait-ce lié à lui...?) se questionnait-il, alors qu'il venait tout juste de se faire aisément dominé par ce colosse, goutte de sueur coulant le long de son front...

Mais qui était ce Ryûdan, et était-il fort au point que Kakashi lui-même ne puisse rien faire face à lui ?

Quoi qu'il en soit, il semblerait que les événements prenaient une toute autre tournure, qui bien qu'encore inconnue risquerait bien de poser problème pour l'avenir...

Jiraya était remarquablement remarquable. Non pas qu’il soit appelé Remarquable, mais il était remarquable dans tout ce qu’il entreprenait. Mais il était bien trop attiré par les femmes. Quelle erreur fatale pour un homme aussi parfait !

La mission qui a été attribuée par son supérieur, le Grand Hokage du Pays du Feu, d’aller dans un village, celui reculé, celui qui s’appellait Kiri, afin d’y livrer un colis secret : un parchemin dont le vieillard ne savait même pas la contenance. Beaucoup se seraient rués sur cette mission mais seul lui avait été sélectionné finalement. S’il arrivait à résoudre cette situation incongrue, cela apporterait un palmarès inégalé à sa carrière professionnelle en tant…qu’enseignant désormais.

La vielle ermite regarda par-delà la fenêtre du vieux bâtiment et vit que les gouttes avaient cessées de tomber, ce qui signifiait que la pluie s’était définitivement arrêtée. Soupirant lourdement, il regarda le ciel s’épanouir dans du bleu clair rougi – si une telle couleur pouvait exister. Il lui était impossible d’observer le lever du soleil à cette hauteur, puisque les arbres lui cachaient la vue, mais il pouvait deviner sans nul doute à la lumière ambiante, qu’il était au moins une heure en retard dans son programme.



Son humeur devint mi-amusée, mi-agacé à propos de cette situation. Jusqu’à présent, il avait essayé d’équilibrer ça avec de l’humour mais sa patiente n’était pas sans limites après tout, il n’était qu’un Homme. Il s’assoupit sur un vieux siège qui menaçait de céder sous son poids.
Alors que les enfants entrèrent dans la pièce, l’ermite laissa un râle rauque s’échapper de sa gorge. Il entrouvrit ses paupières et les referma aussitôt, éblouit par la frêle lumière du soleil qui se levait. Alors que l’équipe était finalement au complet, ils ne dirent rien, se contentant de prendre conscience de la situation actuelle.

« - Et s’il vous était arrivé quelque chose, je veux dire ; pour de vrai ?, commença le Sensei, Qu’est-ce que j’aurais dit au Hokage, moi ?

Sunaika leva les yeux vers Sakae, qui s’était enfoncée dans un mutisme profond.

« - Toi, le vieillard pointa le jeune Hôzen du doigt. Pourquoi tu voulais à tout prix combattre seul ? N’aurais-tu pas compris le principe même de cette épreuve ?, Se battre en équipe, E-Q-U-I-P-E, articula-t-il de façon exagérée.

Elle ne faisait simplement pas le po...,débuta Ryûzaki, les sourcils haussés, apparemment scié par les remarques de son sensei.

Je ne t’ai pas manqué. Tu as furieusement refusé toute aide, repoussant tous ceux qui tentaient de te venir en aide ! C’est comme ça que tu comptes devenir un grand ninja ?, Jiraya s’arrêta un moment, sentant sa voix s’élever.

Un silence pesant s’installa.

« - Sensei…Il voulait sûrement bien faire…, la voix de Sakae était fêlée, presque inaunible. Le ninja balaya la supplication d’un reniflement.

« Sakae. Toi qui est, il me semble, la plus intelligente du trio, comment as-tu pu exécuter les ordres de Ryûzaki alors que, j’en suis sûre, tu trouvais ça complètement ridicule ?

Je.., dégluti la jeune femme.

« De plus, tu devrais travailler sur tes techniques de combat. Vous avez, avec Sunaika un grand retard avec Ryûzaki. »

Le plus dur pour Sunaika était qu’il ne l’avait même pas encore regardée dans les yeux.

Elle se sentait comme une gamine punie par son tuteur.

« Mais ce n’était pas le pire…,continua le Sensei qui avait visiblement encore une liste de choses à dire.

« Si lui n’a pas voulu d’aide toi, tu as sauté dans la gueule du loup !, Comment peux-tu être aussi inconsciente ? En corps à corps, s’il n’était pas mon ami tu aurais été réduite en chair à pâté.

Les mots, bien que banaux, étaient agressifs. Presque corrosifs : Sunaika sentait que l’on venait de l’asperger avec de l’acide.
« Je pensais…, débuta la brune.

Bien faire ? Alors c’est raté. Si tu ne t’améliores pas tu ne pourra pas survivre. Je veux que tu réfléchisses dans quoi tu souhaites orienter tes techniques d’attaque.

La voix de la jeune femme fut réduite à néant.

Il pencha une nouvelle fois la tête, laissant la brune interdite.

« Le soleil va bientôt se lever, quelque chose me dit que de l’entraînement ne vous fera pas de mal.


Il se leva enfin, s’éloignant de quelques mètres avant de se figer.

« Oh, et tâchez de travailler sur vos défauts. Il me semble que, les autres équipes contrairement à vous, n’avaient pas beaucoup de mal à travailler en équipe. »



***



Alors que le groupe s’était éloigné jusque un terrain dense et plat pour s’entraîner, des chuchotements se firent entendre…

Une sphère noire apparut, faisant déformer l’espace tout entier, elle se comprima, et se compressa encore plus, avant d’éclater dans une pluie de fragment. Deux silhouettes se révélèrent, l’une était une figure féminine, enveloppée d’une cape bordeaux et...d'une énorme poitrine. Ses cheveux roux cascadaient sa nuque. Son voisin lui avait un crâne muni de petites cornes, qui étaient presque proportionnels à sa taille. D’un air vif, il jeta un œil aux alentours, sa main au niveau de ses sourcils.

« W….Wow ! Eh, Nami, tu nous as fait atterrir où là !

La rousse releva la tête, et dévisagea les alentours. La lumière du jour qui s’était levé depuis un bon bout de temps maintenant faillit l’aveugler par son intensité. Elle lâcha quelques jurons avant de s’y acclimater, la main copia la posture de son camarade. Elle scruta son environnement avec méfiance. Une plaine, de la végétation, et…trois petites crottes vivantes.

L’homme cornu se massa le menton et eut un moment de réflexion.

« Tu veux que…J’aille inspecter les environs ?, c’est que des mômes…

Attends !, s’affola la rousse. Tu es fou ?, si tu commences à faire des folies tu risques d’attirer je-ne-sais-quoi sur nous !

Il afficha une mine espiègle. Il avait toujours trouvé sa camarade charmante quand elle se retrouvait dans des situations inattendues.

« A vos ordres, m’dame !

Il la vit se masser le front en se mordant la lèvres, éprise d’une intense nervosité.

« Tu veux mourir… ?, va vite vérifier !



L’homme cornu se décida et, tout en essayant de se cacher, s’approcha du duo en pleine action…

Il alla aussitôt proche de l’arbre qu’elle avait pointé trois mètres plus loin, devant l’équipe en pleine action.

« - Il faut que…je trouve…ma technique d’attaque à moi…lâcha Sunaika entre plusieurs coups de pieds qu’elle enchainait sur un pauvre arbre qui voyait ses écorces s’abimer au fil des coups.

- Moi aussi…C’est ce que le sensei nous a demandé de faire…, affirma Sakae qui s’était arrêté dans son entraînement de lancers de kunais.

- Aaah, on se sent mieux après quelques heures d’entraînement… Ca faisait si longtemps. S’étira le jeune Hôzen, un sourire fier collé au minois.

- Ca fait seulement une journée que tu t’es pas entraîné…Râla Sunaika.

- C’est vrai ça…Tu es vraiment loin devant nous, rigola Sakae en dédiant un clin d’œil à sa camarade. Pourquoi se comparer d’entrée de jeu ?

Quelque chose l’interrompra. Un petit homme cornu apparût au milieu du trio, la silhouette aux oreilles qui pointaient vers le haut tourna les yeux vers eux. Deux secondes plus tard, le cornu était déjà à terre en train d’agoniser, l’écume à la bouche.


- Qui es-tu… ?, le jeune Hôzen avait un pied posé sur le torse de l’inconnu.

La rousse qui observait la scène quelques mètres plus loin, elle tapa du pied et souffla profondément, avant de cerner le coupable d’un visage froncé. Elle disparut littéralement à la vitesse de la lumière, avant d’apparaître face à l’équipe ; les yeux ouverts comme deux soucoupes.

Que des mômes hein tu disais .. ?

Le jeune homme cornu encore sous le pied du jeune Hôzen répondit :

Haha c’était fait exprès bien sûr .. Histoire de jauger le niveau ..

(C’est qui celui-là ? Et puis ce reflex ? Je ne l’ai même pas vu venir ..)

Plutôt intéressant le petit .. Qui es-tu ?  Repris la rousse en regardant Ryûzaki.

C’est plutôt à nous de vous demander ça ! S’imposa Sunaika.

Sakae silencieuse exécuta discrètement une série de mudras et fixa la rousse droit dans les yeux.


(Ok j'y suis, voyons voir à qui nous avons à faire .. Naissance, parents.. Non, c'est plus loin ..)

Spoiler:

(Voleuse dès le plus jeune âge .. Eh bien ça promet ..)

Spoiler:

(Bannie de propre son village .. Intéressant..)

Spoiler:

(Elle a donc prit la mer et rencontrée ce fameux cornu ainsi ..)

(Ola ça doit faire une bonne dizaine de seconde, il faut que je sorte de là avant que ça ne devienne critique..)

La rousse secoua la tête (Pourquoi je me remémore tous ces souvenirs tout à coup ? Qu'importe ..) puis répondit à la jeune brune :

Commencez par le lâcher après on en reparlera ..  

Ryûzaki jeta un œil vif à Sakae, attendant sa conclusion concernant ces individus, celle ci acquiesça de la tête..

Le genin leva son pied, le jeune homme cornu pris place à coté de la rousse puis entama tout en dépoussiérant ses manches ..

Nous sommes ..

Des individus ne méritant pas notre temps, disposons.. Le coupa le jeune Hôzen tout en tournant les talons ..

Qu’est-ce vous en savez ? Lui dit la rousse en lui barrant la route.

Le regard de Ryûzaki se dirigea de nouveau vers sa camarade aux cheveux pourpes. Cette dernière le regarda lui puis Sunaika, la brune avait le même regard que son coéquipier, un regard signifiant: “parle”

Sakae se mit enfin à parler :
"Ah vous voulez que je réponde .. " elle se tourna vers l'étrangère puis commença  :

“Vous êtes une ancienne ninja, bannie de votre village, vous avez beaucoup voyager en mer, naufragés, vous avez atterri ici il y a exactement 3 nuits. Vous aimez boursoufler votre partenaire pour vous sentir plus forte et quant à lui, il vous suit de partout parce que ..”

Sakae n’eu même pas le temps de finir sa phrase que la rousse lui sauta au coup, les sourcils froncés, un kunaï en main, "Haha tu te crois maligne petite garce ?"Elle plaqua Sakae contre un arbre, le kunaï devant sa gorge "Qui est la plus maligne maintenant ?"

Toujours elle .. Répondit Sunaika

Sakae se transforma en tronc d’arbre et atterrit derrière la rousse.

" Une permutation ? Pas mal pour une petite garce .. Assez joué passons aux choses sérieuse ! "

Les trois autres autres protagonistes observaient la scène, chacun d’entre eux devait probablement penser qu’il n’était pas nécessaire d’intervenir..

A ces mots Sakae venait de finir l'enchaînement d’une série de mudras, elle joignit ses deux mains, forma une sorte de pistolet avec ses index puis cria :

"Suiton ! Mitraille d’eau !"

"Doton - Doryuuheki !" Riposta de justesse son adversaire en faisant un apparaître un petit mur de boue stoppant l’attaque de Sakae.

(Une technique de Doton ? Intéressant..) Pensa le jeune Hôzen.

La rousse essoufflée, se tourna vers le jeune homme cornu :

Spoiler:

" Oui, oui, pardon !"

Ce dernier sortit une cape de nulle part, la mis autour de son cou, redressa ses cornes, se dirigea vers les deux enfants et leur dit sur un ton hautain :

Spoiler:

Il avait tout à coup l'air imposant, il dégageait une certaine aura, une aura de quelqu'un de serein et sur de lui, rien avoir avec le pitre de tout à l'heure.

Cependant, cela n'avait pas l'air d’impressionner nos deux protagonistes ...

Spoiler:

Et il s’élança aussitôt en direction de… Sunaika !

« Tu vas périr de ma main ! » s’écria le cornu ayant visiblement changé de forme, gagnant en taille et en muscles.

Le colosse arma le poing en courant de manière assez désordonnée, un bruit assourdissant résonnant à chacun de ses pas. La brune semblait minuscule à côté.

(Il me prend pour la plus faible, c’est ça ?! L’enfoiré… Je vais lui faire regretter ! Je vais le prendre à son propre jeu !) pensa-t-elle en serrant les dents, dégainant vigoureusement son Kunaï.

« Approche, gros plein de soupe ! » lui lança-t-elle, tout de même déterminée... jusqu'à ce qu'elle se rende compte de l'énorme différence de gabarit qu'il y avait entre eux, les yeux écarquillés.

« Il a... vraiment grossi ?! » s'écria-t-elle, à présent confuse.

« YAAAAAAAH ! »

El Diablo abattit alors son énorme poing.

Un nuage de poussière se souleva autour d’eux sous la force de l’impact.

« Sunaika ! » s’écria Sakae essoufflée, en train d’affronter la rousse.

« Ton combat… est ici ! » remarqua son adversaire en abattant le bâton qui lui servait d’arme. La jeune fille esquiva en sautant sur le côté.


Le nuage se dissipa peu à peu… laissant découvrir ce qu’il renfermait.

La brune était recroquevillée, son bras portant le kunaï tendu devant elle… mais elle n’avait rien paré.

« Le lâche… » murmura alors une voix masculine bien familière.

Spoiler:

Ryûzaki se tenait debout, entre le colosse et sa coéquipière, sa main tenant fermement le poing de leur opposant qui serrait des dents, le bras tendu.

« Ce… sale gamin ! Avec une seule main ?! » s’écria-t-il, visiblement surpris.

(Ces doigts... Non... Ce ne sont pas ceux d'un enfant...) pensa-t-il alors en observant les phalanges abîmées du jeune Genin, la main couverte de cicatrices.

Spoiler:

Leur coéquipière aux cheveux pourpres observait la scène de loin, sourire aux lèvres.

(Sacré Ryûzaki… Il n’en loupe pas une.) pensa-t-elle, rassurée.

Le Hôzen resserra alors l’étau avec sa poigne, crispant de douleur le cornu qui tenta de s’échapper de son emprise… en vain.

« Inutile. Ton corps n’est visiblement qu’un artifice… Tu es faible. » lui déclara-t-il froidement en le perçant du regard.

« Bon sang… C’est quoi ce gosse ?! » ragea El Diablo, tentant encore de s’extirper.

Ce jeune garçon possédait étonnamment une force bien supérieure à la sienne.

(C'est donc ça... des vrais ninjas...? Sa vitesse, sa force... Rien à voir avec les marchands qu'on a l'habitude d'attaquer !)


De la sueur coulait le long de son front, se rendant compte de la situation dans laquelle il se trouvait.

Il semblerait que lui et sa coéquipière se soient attaqués à la mauvaise équipe...

« Je ne vais pas m'amuser longtemps avec de la vermine dans votre genre. Ça ne prendra qu'un instant... » lui déclara froidement le Hôzen en armant son autre poing, d'un air totalement indifférent.

« N... Nami ! » s'écria-t-il en direction de sa coéquipière, déjà apeuré par son nouvel adversaire.

« La ferme ! J'ai pas le temps là, débrouille-toi ! Ce ne sont que des gosses ! » lui cria à son tour sa coéquipière, effectuant plusieurs sauts de branches en branches pour esquiver les kunaïs que lui lançait Sakae.

« Non... C'est pas des simples gosses... » murmura-t-il timidement, angoissé par le regard du Hôzen.

Spoiler:

(Ces yeux... Non, il ne plaisante vraiment pas ! Il va me détruire !) paniquait-il, tremblant sous la peur.


Une autre voix vint alors les interrompre.



« NON MAIS ÇA VA JE TE DÉRANGE PAS ?! »

Ryûzaki et le cornu regardèrent instinctivement en sa direction…

Des yeux noirs brûlants, des sourcils frémissants, des dents grinçantes, une veine du front gigotante… Sunaika marchait d’un pas remonté jusqu’à son coéquipier, les épaules retroussées.

« Pour qui tu te prends, toi ? A toujours venir fourrer ton nez dans mes pattes ?! J’ai pas besoin d’un pseudo sauveur du dimanche ! Je me débrouille bien toute seule tu sais ! Tu crois vraiment que je t'ai appelé à l'aide ? Moi, Sunaika Zetsu ?! Non mais sérieux, on croit rêver ! » s’écria la brune tout en effectuant divers gestes avec ses poings pour montrer son mécontentement à son coéquipier, des flammes apparaissant à la place de ses yeux.

Le Hôzen ne semblait pas comprendre, son regard empli d’incompréhension devant le sermon qu’elle lui infligeait.

« Quel est donc le problème ? Serais-je intervenu trop tard ? Aurais-je laissé un angle mort qui aurait pu lui être fatal ? » se demandait-il en se frottant le menton, ignorant momentanément les cris de sa coéquipière qui continuait pourtant à l’enguirlander énergiquement.

« Euh… Si tu veux mon avis… Je crois qu’elle en pince pour toi... » lui susurra discrètement le cornu au creux de l’oreille, la main devant sa bouche.

« ET TOI M’INTERROMPS PAS PENDANT QUE JE PARLE ! » lui hurla la brune avant de lui enclencher un coup de poing qui l’envoya valser dans les airs...

« Oh… ça a été plus rapide que prévu ! Tu devrais être une furie plus souvent !» s’exclama Ryûzaki en observant le colosse se perdre dans le ciel, main tendue au-dessus de ses yeux afin de mieux le discerner derrière les nuages.

« TU M’ECOUTES LE NABOT ?! »

*BONG*

« O-oui b-bien sûr… » répondit-il en se grattant l’arrière du crâne… qui comportait désormais une énorme bosse rouge encore fumante.

Au loin, la rousse et la pourpre continuait à s’affronter dans un duel au corps-à-corps.

« Bon sang, mais tu sers vraiment à rien ! » s’écria la fameuse Nami, enragée de voir son coéquipier perdre aussi stupidement.

(Je… ne savais pas que Sunaika possédait autant de force…) pensa Sakae, se retenant de glousser devant la scène qui se produisait devant elle.

« Je vais te passer l'envie de rire ! Prends ça ! »

La rousse bondit en avant pour abattre son baton… qui percuta violemment la fille aux cheveux pourpres !

« Haha ! Dans tes dents ! » s’écria-t-elle, enjouée.

C’est alors qu’apparût un nuage de fumée… laissant place à un tronc d’arbre.

« Encore une permutation ?! »

Sakae se trouva bien plus haut, perchée à une branche.

(C'est bien ce qu'il me semblait, ce ne sont que de simples brigands. Autrement, elle ne serait jamais tombée deux fois dans le panneau... Bon, je pense donc que ça fera l’affaire.)

Elle tira ensuite un fil blanc à peine visible…  relié à plusieurs arbres aux alentours, sur lesquels elle avait méthodiquement lancé précédemment ses kunaïs en faisant croire à son adversaire que c’était elle la cible… ce qui arracha aussitôt leur écorce !

« Qu’est-ce que… ? »

La rousse eut à peine le temps de se rendre compte de ce qu’il se passait… Que plusieurs dizaines de mètres d’écorce s’effondrèrent sur elle !

Sakae redescendit de l’arbre avec précaution avant de constater les dégâts, satisfaite.

« Bien joué Sakae ! Je te reconnais bien là » s’exclama joyeusement sa coéquipière brune, qui venait d’arriver sur les lieux.

« Héhé, c’est pas grand chose… Mais où est Ryûzaki ? »

« T’en fais pas, il va bien ! »

Au loin, le jeune garçon titubait tout en cherchant à s’orienter, le corps couvert d'égratignures, ainsi que de très nombreuses bosses fumantes à l’arrière du crâne.

« Mais qu'est-ce que... j'ai fait... » râla-t-il avant de s’effondrer au sol.

Sunaika lâcha un léger rire gêné tout en se grattant les cheveux en remarquant la mine plus que sceptique de sa coéquipière.

« Hihihi… Ça va, il s’en remettra… »

L’équipe avait quitté le terrain quelques temps après. Sunaika marchait de son pas langoureux et nonchalant vers le vieux bâtiment non loin d’ici. Le temps maussade la fit sourire, la chaleur moite, souvent jugée insupportable par le vieux sensei, lui rappelait son village. Elle marchait sans vraiment regarder la route, contemplant tout autour d’elle ; une mauvaise habitude que la brune déplorait souvent. Cependant, malgré la quantité d’arbres et de cailloux lors de ces marches qui devenaient acrobatiques, elle n’avait jamais arrêté. Elle leva la tête et vit le soleil briller.

- C’est une bonne journée.

La voix de la vielle ermite la surprit et elle sursauta, geste parasite déplorable que le sensei derrière elle trouva spectaculaire. Il avait décidément un don pour apparaître tout le temps parmi eux. Sunaika se recomposa, rabattant une mèche rebelle derrière son oreille. La curiosité grandissante la convainquit de parler ;

- Pourquoi est-ce une bonne journée ?

Le ninja esquissa l’ombre d’un sourire, heureux de sa participation, comme s’il avait obtenu une sorte de victoire à travers ses paroles.

- Vous avez suivi mes conseils…Vous vous êtes tous amélioré, je suis cont-… !

Il n’eut pas le temps de terminer.

- Vous avez raison, sensei !, débuta Sakae. C’est grâce à vos conseils !, la jeune femme avait monté son poing en l’air, un sourire collé à son minois.

- Enfin à presque à mon niveau…

Légèrement pâteuse, l’exclamation provenait d’un jeune homme aux cheveux brillants. Le jeune Hozen avait malgré tout bien évidemment remarqué les efforts que ses deux camarades avaient fourni lors de leur aventure, et toutes les améliorations qui s’en suivaient.
Son ton présageait une réprimande qui fit grincer des dents notre brune.

- Toi… ! – la voix de Sunaika tonna. Toi…après la mission je te….provoque en duel !! Tu vas finir en chair à pâté !

Le sarcasme acéré de la réponse de la Zetsu était devenu habituel pour le jeune homme qui trouva le moyen de se délivrer de ce duel que la brune avait elle-même commencé en faisant mine de s’intéresser au discours de la vielle ermite.

- Vous disiez, sensei ?

- Je disais qu’on devrait fêter ça en allant se remplir le ventre dans le restaurant d’un ami non loin d’ici ! Kiri ne devrait pas être bien loin après ça !

**


L’air était chaud, presque étouffant. Face à un vieux restaurant traditionnel, le groupe entra et s’installa alors qu’entra un vieillard en tablier, ses cheveux lui voilaient les yeux. Très grand, sans doute se tenait-il un peu plus de deux mètres, il avait le dos vouté de ceux qui ont heurté toute leur vie les obstacles. Ses mains étaient brunies par la terre, il sentait le soleil et il n’était pas nécessaire de le déchausser pour savoir que ses pieds se révèleraient eux aussi, usés par l’effort.

- Jiraya, ça fait longtemps !

- B’soir Jun ! claironna le ninja, le sourire aux lèvres. Dis-moi, elle est par ici Kazumi ?

- Tu viens de la rater, vielle branche ! Tu changera jamais, s’écria le présumé Jun, en s’empressant de pouffer de rire sous les yeux ébahis du trio. C’sont tes gosses ?

- No-non !, ne dis pas de bêtises ! Ce sont mes élèves..

- Ça alors…Le grand Jiraya enseigne…

Le grand…Jiraya ?

Alors que Sunaika commençait à ouvrir la bouche pour saluer le nouvel arrivant, l’intéressé avait disparu et à sa place se tenait trois grands bols de ramens…

L’ambiance était joyeuse. Vacanciers, habitués, vieux et jeunes riaient. Toute cette présence humaine : c’était bizarre, effrayant, mais en même temps la brune ne put s’empêcher de trouver ça réconfortant. Elle leva les yeux au ciel et ne put s’empêcher de sourire. Son regard bascula vers la corbeille de chips à la crevette, elle en attrapa une poignée et la fourra dans sa bouche.


**


La nuit touchait à sa fin, le ciel semblait ronfler doucement sous son drap bleuté tandis que le bruit muet des arbres continuait à bercer ce grand enfant céleste. Une brise faisait gonfler le rideau du vieux bâtiment presque en ruine où le groupe avait déjà fini sa nuit. Insomniaque depuis son plus tendre âge, elle s’était faite meurtrière de l’aube afin de combattre les ténèbres qui l’effrayaient encore aujourd’hui.

Les fenêtres ouvertes, un vent frais parcourait l’étroite demeure qui arracha le jeune Hôzen au sommeil profond dans lequel il était plongé. Habitué à se lever seul, il se réveilla en frémissant au grincement de ses os. La pièce sentait le matin, cette odeur de sommeil et de soleil. Il s’endossa à l’encadrement de la porte, son regard se dirigea paresseusement vers la porte. Une fois dehors, Sunaika était déjà là.

- Salut.

Elle le dit dans un souffle, tout comme soulagée de ne plus être seule.

Elle se retourna, et s’adossa à la balustrade. Une pile de briques de lait était entassée dans un coin, Ryûzaki sut immédiatement qu’elle avait passé la majorité de la nuit seule.

- Bonjour.

Sa voix était une glace qui éclatait, chaque articulation et déformation de la bouche était une brisure que l’on piétinait : désagréable mais pourtant si chaleureuse. Une voix entêtante, comme un vieux parfum.

Soudain un rire fit tressaillir les murs et, tout comme par magie, le temps reprit son cours. Le sensei se leva et ouvrit la petite fenêtre, l’air épais et le vent chaud entrèrent sans permission.

- Ça va être une bonne journée ! s’écria Sakae au reste du groupe, en s’immisçant dehors à son tour.

- Cette fois-ci, nous sommes tout proche du village de Kiri, terminons notre mission !, la déclaration du sensei fit hocher la tête au trio qui en avait déduit autant.

***


Alors que le groupe était en route pour Kiri ; un coup de tonnerre claqua dans le ciel et les branches des arbres semblaient s’immobiliser dans l’intempérie avant de se secouer subitement, emportés dans un simple élan. Sous doute celui du vent rabattant son écharpe, constellé de nuages sombres. Sunaika n’était jamais aussi belle que lorsqu’elle était trempée, lorsque ses cheveux noirs collaient à son menton, que ses yeux coloraient la pluie, que sa peau opaline semblait accrocher chaque goutte telle une cape de velours et que son sourire honnête ravivait la gamine en elle.


- Ouais, on ferait mieux de se dépêcher, claironna la vielle ermite en accélérant le pas.

Le voyage se fit dans le rire, surtout celui du sensei. Il racontait des blagues portant sur son bouquin à laquelle le groupe souriait discrètement.

Soudain, Sakae poussa un cri ravi.

- C’est ici ?, s’esclaffa la jeune femme aux cheveux pourpre en pointant du doigt des bâtisses qui dépassaient de la forêt.

- Effectivement, ça a l’air d’être ici, on est arrivé à bon port, il nous reste plus qu'à terminer ce qu’il nous reste à faire !

- Enfin !, s’écria la brune qui avait les yeux rivés vers le ciel qui se dégradait en nuances de roses. J’aimerais voler, pour arriver plus vite !

Elle se rua sur un rocher, et une fois de plus elle tendit ses bras en se tenant en équilibre, elle ferma les yeux et imagina ses pieds quitter la pierre. La voix du sensei s’éleva tout près de son oreille, et sans même le voir, elle devina le rire qui se dessinait sur ses lèvres.

- Je vais te faire voler, moi !, il attrapa sa taille et la souleva avant de se mettre à tourner rapidement. Le paysage disparu, cédant la place à de larges trainées de couleurs : roses, blanches, vertes… Regarde tu voles !, Haletant, la vielle ermite continua à tourner. Il avait mal au crâne, mal aux bras mais il ne s’arrêta pas. La brune ne put s’empêcher d’exploser de rire. Elle ne se reconnaissait plus !

- Dis-le sinon c’est que tu n’y crois pas !, la brune ne parvenait pas à reprendre son souffle et déclama entre deux crises de rire

- Je vole !, son rire communicatif fit rire Sakae, le sourire large et les yeux pétillants. Ryûzaki souriait lui aussi, contre toute attente.

- Il va falloir travailler notre atterrissage. Le sensei menaçait de tomber sous le monde qui tournait, alors que Sunaika une fois au sol, souri une dernière fois.


- Je sais que j’ai l’air d’une obsédée du ciel, mais celui-ci est particulièrement superbe ! Déclara-t-elle, elle qui ne se confiait jamais.

- Je ne pense rien de ce ciel, moi. Il est rose, un point c’est tout. Il n’a pas d’histoire…Ce n’est qu’une situation initiale attendant un élément perturbateur. Le lever du jour, à priori. , répondit le jeune Hôzen du tac au tac.

- Tu n’aimes rien. La brune fronça les sourcils, soupira un longuement et tourna à son tour la tête. Elle ne s’emporta pas mais se contenta d’un air déçu.

Le sensei changea de sujet.

- On est à l’entrée du village, restez derrière moi…, l’ermite prit un air plus sérieux. Allons-y.

La légère brume s'était dissipée laissant place à une brume beaucoup plus épaisse, laissant le village apparaitre, énorme et terriblement isolé. Moins accueillant qu'à la lumière du jour, le sol rocailleux s'élevait. La faible lumière présente, une lumière dure, blanche qui assaillait la demeure principale et lugubre du village. Les pré-adolescents buvaient la scène, découvrant un village brumeux, primitif, envahissant et sauvage. Tout puissant, il étreignait la verdure, imposant, il dépassait presque de la forêt.

Sunaika le trouva merveilleux, d'une beauté saisissante qui lui fit pencher la tête sur le côté, la bouche légèrement entrouverte.

« Nous y voilà… » déclara Jiraya, n’ayant en revanche pas l’air aussi joyeux qu’auparavant.

Le groupe entra par la porte principale, et y découvrit un village… plutôt spécial.

Spoiler:

« Woahh... C’est… »

« …impressionnant… »

Murmurèrent les deux filles sous le panorama qui se trouvait devant elle, une fois que l’épaisse brume s’était quelque peu dégagée.

Les bâtiments avaient tous une forme cylindrique qui montait haut dans les airs, cachés par de grandes montagnes qui se trouvaient au loin.

Ryûzaki fut également surpris, interloqué par cette architecture particulièrement atypique.

« Pressons le pas. Nous ne sommes pas venus en touristes. » commenta leur Sensei, s’enfonçant dans l’allée principale.



Beaucoup de regards étaient portés sur eux durant leur marche. Des regards suspicieux et menaçants, qui mettaient évidemment mal à l’aise les jeunes Genins.

« Pas très commodes, ces gens… » remarqua Sunaika, gênée par les nombreux regards qu’elle recevait de la part des villageois.

« Sommes-nous arrivés en tant qu’alliés, ou en tant qu’ennemis ? » demanda ensuite Ryûzaki, la main portée sur son fourreau.

« Ne dégaine surtout pas, malheureux. Ça serait vu comme une déclaration de guerre. » s’exclama fermement l’Ermite, sourcils froncés.

Lui-même ne semblait pas à l’aise en ces lieux, mais se contentait de regarder tout droit devant lui sans tenir compte des habitants.

La plupart avaient même stoppé leur activité pour porter leur attention sur eux. Se tenants simplement debout, à fixer le groupe étranger qui venait d’arriver.

« Les ninjas de Kiri ne sont pas réputés pour leur bienveillance… » commenta Sakae, qui ne semblait pas aussi surprise que ses coéquipiers.

« … En effet, leur village retrace de très nombreuses guerres civiles et conflits internes dus à leurs gouverneurs qui régnaient grâce à la terreur. Cela a changé récemment avec l’arrivée du nouveau Mizukage, mais il est normal que les villageois en aient gardé des séquelles. » ajouta-t-elle.

« T’en sais des choses, dis-donc… » lui dit Sunaika, impressionnée par sa culture.

« On ne vous a pas appris ça à l’école ? » remarqua Jiraya, interloqué.

« C’était une simple parenthèse lors d’un cours d’histoire ninja… Ça ne faisait pas vraiment parti du programme, je pense. » lui répondit Sakae.

« Bonne mémoire, dans ce cas. Qu’importe, n’y prêtez pas attention. Ils ne nous feront rien tant que nous ne leur donnerons pas de raison de le faire. »

Le Hôzen ne semblait pas l’entendre de cet avis.

Spoiler:

Avait-il déclaré en dévisageant à son tour certains villageois.

(Il a raison. Sérieux, ils se prennent pour qui ces guignols ?!) pensa intérieurement Sunaika, agacée par l’atmosphère étouffante qui régnait en ces lieux.

« Et bien quoi ? Tu veux déclarer une guerre pour des regards ? » lui demanda alors ironiquement Jiraya.

« Ce ne sont pas de simples regards. C’est une menace directe à l’intégrité du village. Comment peut-on les considérer en tant qu’alliés alors que leur peuple éprouve tant d’animosité à notre encontre… » remarqua le Hôzen.

Spoiler:

Cette leçon surprit ses élèves qui ne surent quoi dire plusieurs minutes durant, trop occupés à réfléchir sur ces paroles.

(Tout n’est que question d’intérêt… C’est si triste…) pensa Sakae.

(Ils feraient tout pour être les plus forts… C’est logique.) se disait la brune.

(Recourir à de telles bassesses afin d’obtenir plus de puissance… C’est pitoyable.) commenta quant à lui le Hôzen.

Ils étaient finalement arrivés à ce qui semblait être une résidence gardée par deux ninjas postés à la porte d’entrée.

« Maître Jiraya. Vous pouvez entrer, Mizukage-Sama vous attend. » déclara un des gardes.

"Maître" ?

Ce terme interloqua ses élèves, surpris par cette politesse soudaine.

Ils entrèrent ensuite à l’intérieur… qui paraissait tout aussi sinistre.

(Je me demande bien à quoi ressemble ce Mizukage…) pensa Ryûzaki, une goutte de sueur coulant le long de son front.

(Il doit être terrifiant, ce Mizukage…) se disait Sunaika.

(Je ne sais rien à son sujet, mais s’il est plus doux que ses prédécesseurs… Peut-être est-il plus commode…) pensa Sakae, frottant son menton.

Le groupe arriva au fond du couloir, donnant sur une pièce où la porte était également gardée par un ninja.

« L’équipe envoyée par Konoha ? Oh, très bien. Entrez. »

Sans un mot, ils voulurent donc franchir la porte.

« Mais pas vous. » dit-il en faisant signe aux genins de se stopper.

« Laisse-les, Tenryo. Ce ne sont que des enfants… »

Une voix étrange et envoutante avait émané de la pièce.

« Je… Euh… Très bien, Mizukage-Sama. »

Sans trop chercher à comprendre, ils entrèrent ensuite à leur tour…

« Et bien… Mais qui voilà ? »

Les trois Genins écarquillèrent les yeux.

Spoiler:

(C’est…)

(… une…)

(… femme ?!)

S’écrièrent-ils intérieurement en même temps.

Spoiler:

Une ravissante femme aux cheveux bruns avec des reflets de roux, arborant une somptueuse robe bleu nuit descendant jusqu’au bas de ses genoux qui piqua aussitôt de l’œil aux deux filles. Loin du portrait que les jeunes Genins s’étaient dressés.

(Trop… Trop belle !) pensèrent-elles, stupéfaite.

« Ça, c’est sûr… Qu’est-ce qui vous amènent, toi et tes adorables petits disciples ? » demanda-t-elle en jetant un œil au trio.

« Ce ne sont pas vraiment mes disciples… Ce sont les Genins dont j’ai la charge. »

« Oh, des Genins ? Pour venir jusqu’ici ? C’est dangereux, pourtant… »

« Ne t’en fais pas. Ils en ont dans le ventre… »

« Si tu as accepté qu'ils soient tes élèves, c’est que c’est sûrement le cas… Je t’en prie, assieds-toi donc. » lui dit-elle en montrant la chaise qui se trouvait juste en face de son bureau.

« Je ne vais malheureusement pas avoir le temps. Je suis simplement venu te remettre ça… »

Il déploya alors un parchemin au sol comportant une certaine inscription…

« Kuchiyose no jutsu ! » s’écria-t-il en posant sa main au milieu du symbole.

C’est alors qu’apparût une longue mallette, dans un nuage de fumée.

« Mmmmh… intéressant… » commenta le Mizukage en se léchant sournoisement les lèvres.

(Cette femme ne me dit rien qui vaille.) pensa le Hôzen.

(Elle est très belle… Mais surtout très louche…) se dit la brune.

Jiraya avait posé la mallette sur le bureau. Elle semblait être plus lourde que ce qu’elle paraissait…

Spoiler:

[COUPER OST]

Quelques temps plus tard…

Le groupe était ressorti de Kiri, désormais sur le chemin du retour.

« Bien. Tout s’est déroulé correctement. » déclara Jiraya, léger sourire aux lèvres tandis que la douce brise lui caressait les cheveux.

« Cette femme… c’est donc elle, le nouveau Mizukage ? Elle ne paraît pas tellement plus douce que ses prédécesseurs. » commenta Ryûzaki, encore surpris par sa rencontre alors que son kimono flottait au gré du vent.

« Il ne faut pas te fier aux apparences… Meî est une Kage bien plus respectable que les anciens. Elle a amené beaucoup d’ordre dans le village, mine de rien. »

« Tout de même… Et de plus, une femme, Kage ? C’est peu usuel. »



Remarque de la part du Hôzen qui irrita aussitôt sa coéquipière brune.

« Et alors ? Ça te pose un problème ?! » lui gronda-t-elle, sourcils froncés.

« J’en ai que faire. Je remarquais juste que c’était inhabituel, étant donné que les plus illustres shinobis ont toujours été des hommes. »

Une veine se formait sur le front de Sunaika.

On ne saurait dire si c’était tant les propos en soi qui la dérangeaient, ou plutôt celui qui les tenait…

« Toi… T’en fais pas. Tout ça, ça va changer ! Je te rappelle qu’il faut toujours que je te casse la gueule ! »

« Ma… quoi ? » demanda-t-il, stupéfait par une telle vulgarité.

Spoiler:

Leur Sensei semblait surpris par une telle tournure.

« Oui, oui, oui ! » s’écria Sunaika en hochant la tête frénétiquement, des flammes dans les yeux.

Ryûzaki semblati quant à lui bien plus réticent à ce sujet.

« Mais non, c’est elle qui-»

« Très bien ! On va le faire, ce duel. Ça pourrait bien être intéressant… »

« Quoi ?! » « YES ! »

Sakae semblait quant à elle plus amusée par la situation qu’autre chose.

Un duel entre ces deux pourrait bien calmer leurs ardeurs… ou bien les alimenter encore plus.

« Quel genre de duel aviez-vous prévu ? »

« On n’avait rien prévu du t-»

« Un duel de taijutsu ! »

Cette fois, la jeune fille aux cheveux pourpres, jusque-là spectatrice, fut interloquée.

« Au taijutsu ? Tu es sûre, Sunaika ? Ça ne me semble pas être une très bonne idée… » lui dit-elle, inquiète.

« Quoi ? Tu crois que je vais perdre ou quoi ? T’es folle ! Je vais le détruire sur son propre terrain ! »

Ryûzaki, gêné, leur faisait signe de se calmer à l’aide de ses mains.

« Voyons… Tout ceci est ridicule… »

Spoiler:

« Quoi ?! » « YES ! »

L’un était dans l’incompréhension la plus totale tandis que l’autre sautait de joie le poing levé en l’air.

« Vous vous affronterez ici-même ! » déclara leur Sensei, enthousiaste.

Ils se trouvaient dans un champ d’herbe verdoyante entouré d’arbres, le lieu était donc propice à un affrontement au corps-à-corps…

La brune semblait encore bien plus excitée.

« Enfin… Tu vas voir, je parle jamais dans le vent moi ! Tu vas morfler ! » le menaçait-elle en lui faisant les gros yeux.

Menace qui ne semblait pas vraiment avoir l’effet escompté, puisqu’il ne réagissait même pas, trop occupé à chercher à comprendre le pourquoi du comment…

« Bah alors, le nabot ? T’as peur de ne pas être… à la HAUTEUR ? » ajouta subtilement Sunaika, grand sourire vicieux au lèvres.

Il était vrai que Ryûzaki était légèrement plus petit qu’elle… Mais cette différence n’était pas visible si on n’y portait pas d’attention particulière.

Néanmoins, il semblerait que cette attaque eut son effet. En effet, le Hôzen ne disait plus un mot. Les yeux cachés par ses cheveux, la tête dirigée vers le sol… avant de la relever en sa direction.

Spoiler:

Cette réaction amusa plus ses coéquipières qu’autre chose. Et la brune était secrètement satisfaite que sa provocation eut marché. Mieux encore, elle avait découvert son point faible… Sa taille.

Elle n’hésitera sûrement pas à s’en servir à nouveau à l’avenir…



« Cependant ! Quelques règles à respecter… » les interrompit Jiraya.

« Premièrement, pas de coup fatal. M’enfin, ça me semble logique… On attaque pas un camarade pour le tuer. Deuxièmement, vous devrez respecter la limitation du terrain. C’est-à-dire qu’il se limitera au champ. Le premier qui met un pied dans la forêt a perdu. Et troisièmement… interdiction de recourir aux armes et aux jutsus ! Ce sera du taijutsu pur ! » déclara Jiraya, le doigt levé.

Sunaika hochait de la tête sans vraiment écouter. Elle avait son duel, c’était tout ce qui comptait.

Les deux Genins s’étaient avancés au centre, se faisant alors face.

Les yeux noirs sombres rappelant la nuit de la brune semblaient plonger dans les yeux turquoises clairs brillants comme la clarté lunaire de son adversaire.

Spoiler:

Malgré les apparences, Sunaika n’était pas si confiante. Elle connaissait le niveau de son adversaire…

« Prêts ? » leur demanda Jiraya, tendant son bras pour donner le signal de départ.

Une goutte de sueur coulait le long du front de la brune.

Elle n’avait pas vraiment réfléchi à une stratégie spécifique.

De plus, Ryûzaki semblait extrêmement calme… comme à son habitude, à vrai dire. Mais elle se rendait compte malgré elle d’à quel point ça pouvait être perturbant en tant qu’adversaire.

(Est-ce que… j’ai une chance de gagner ?)

Cette question provint soudainement du plus profond de son être.

(N’importe quoi ! Qu’est-ce que je raconte… Bien sûr que oui !) se rattrapait-elle en secouant la tête.

Sa témérité lui permettait d’entreprendre des actions des plus surprenantes, guidée par ses émotions.

Mais lorsque venait le moment de la réflexion… tout se chamboulait dans son esprit. C’est pourquoi elle préférait éviter de réfléchir à ses actions. Elle se sentait beaucoup mieux ainsi.

Sakae remarqua que sa coéquipière était pour le moins tendue.

(C’est maintenant qu’elle se rend compte de la situation… Mais ça devrait aller. Ryûzaki ne sera probablement pas être trop dur avec elle. Enfin, « probablement »…)

« Commencez ! » déclara Jiraya en levant son bras.



À peine eut-il terminé sa phrase que la brune fonça immédiatement sur son adversaire pour lui porter un coup de poing !

(Tant pis pour la réflexion ! On va la jouer sur la surprise !)

Son poing fendait l’air jusqu’à arriver au niveau du visage de son adversaire, qui ne s’était même pas encore mis en position de combat…

Sa coéquipière aux cheveux pourpres remarqua cette initiative.

(Une attaque surprise… ? À cette distance, même lui ne pourra pas…)

(Ça va marcher ! Il a pas eu le temps de réagir !) s’écriait la brune au fond d’elle, constatant son poing arriver sur la face de son adversaire…

C’est alors qu’un léger sourire se dessina sur les lèvres du Hôzen.

Et en l’espace d’une fraction de seconde, il disparût !

(Hein ?!)

Le haut du corps replié vers l’arrière, il venait d’esquiver son attaque in extremis !

Dans son élan, il poursuivit son mouvement en mettant une main au sol et pivota son corps en levant sa jambe droite…

(Oh non ! Il contre-attaque tout de suite dans la foulée ?!) s’inquiéta Sakae.

(Merde, je suis encore dans l’élan de mon attaque… Je vais jamais pouvoir…) pensa la brune en voyant le pied de Ryûzaki lui arriver en plein sur la joue…

C’est alors qu’un coup de vent fit flotter ses cheveux, alors qu’elle venait de fermer les yeux par réflexe.

Mais elle se tenait toujours là, debout.

(Qu’est-ce que…)

Le haut du corps vers le bas avec une main au sol et sa jambe droite tendue en l’air, le Hôzen avait stoppé sa riposte, son pied se trouvant alors au raz de sa joue.

« Im… Impressionnant. » lâcha Sakae sous la surprise.

La brune ne parlait plus. Ses cheveux cachaient ses yeux tandis qu’elle était figée sur place.

« Toi… TOI ! » s’écria-t-elle ensuite en levant sa jambe en l’air… avant de l’abattre sur Ryûzaki, qui se tenait toujours sur sa main !

Il esquiva élégamment en se déplaçant avec ses paumes en rotation autour d’elle les jambes tendues en l'air, tandis que la terre craquela à l’impact du talon de la jeune fille, soulevant des débris autour !

Voyant cela, il prit ensuite impulsion sur ses poignets pour faire un bond en arrière.

(Ai-je bien vu ?) se demanda-t-il, stupéfait par la force de l’impact.

Il n’eut même pas le temps d’observer les traces au sol que la brune lui fit à nouveau face, portant une expression plus déterminée que jamais.

S’en suit plusieurs coups de poings et de pieds qu’elle lui envoya, que le Hôzen esquiva avec des mouvements de corps et de pieds sans soucis.

(Elle n’est pas très adroite…) pensait-il alors qu’il esquivait un de ses coups de poing.

Elle enchaîna ensuite avec un coup de pied circulaire qu’il esquiva en baissant une fois encore son corps vers l’arrière.

(… mais ses coups…) se disait-il en observant son attaque terminer son mouvement d’un référentiel soudainement bien plus lent.

« PRENDS ÇA ! »

Le poing de la brune percuta alors une souche d’arbre qui se trouvait juste derrière Ryûzaki après qu’il eut esquivé d’un pas de côté, des morceaux d’écorce jaillissant tout autour sous la force du coup.

(… ils sont puissants !)

Sakae était tout aussi surprise que lui. A vrai dire, elle n’avait jamais eu l’occasion de voir ce dont sa coéquipière était capable... et ni le style du Hôzen, qu'elle trouva étonnamment harmonieux.

(Je comprends mieux pourquoi tu tenais tant à l’affronter au taijutsu… Mais il est clair qu'il se retient. Je ne l'avais d'ailleurs jamais vu combattre de la sorte, quel style particulier...)

« Alors ? T’as perdu ta langue ? » demanda Sunaika en esquissant un fier rictus, tout en retirant son poing de l’arbre.

« D’où as-tu acquis cette force ? » lui répondit Ryûzaki, sans même relever son énième provocation.

« Tu crois vraiment être le seul à t’être entraîné d’arrache-pied ? » lui dit-elle en grinçant des dents.

« Des longues sessions, jusqu’à en perdre haleine... Moi aussi, j’en ai faites. Pas besoin d’être un "Hôzen" ou je sais pas quoi d'autre comme conneries. » ajouta-t-elle plus calmement, avant de commencer à marcher en sa direction.

« On n’obtient rien dans le creux de sa main, tu devrais le savoir… Par contre, tu ne sais rien de moi ! De tout ce que j’ai enduré ! » lui lança-t-elle poings serrés, ses mèches recourbées sur ces sourcils froncés, chacun de ses pas lourds démontrant sa détermination.

« Sunaika… » murmura Sakae, se rendant compte qu’elle-même ne savait pas grand-chose au sujet de sa coéquipière.

Ryûzaki l’avait écouté du début à la fin, particulièrement concentré.

Puis il clôt les yeux.

« Humph. Laisse-moi rire… »

Avant de disparaître, des feuilles mortes se soulevant à sa position initiale.

« C’est vous, qui ne savez rien de moi. »


Venait-il de susurrer dans le creux de son oreille, à présent juste derrière la brune tandis qu’elle écarquillait les yeux sous la surprise.

(Il est… déjà derrière moi ?!)

(Cette vitesse… Sunaika ne peut rivaliser…)

La brune sentit aussitôt une pression à l’arrière de son crâne… qui fit brutalement basculer tout le haut de son corps vers l’avant.

(Qu’est-ce que…)

Le Hôzen avait attrapé sa tête avec sa main par derrière… et l’écrasa alors au sol d’un seul geste !

La terre craquela au moment où le visage de la brune s’enfonça dedans avec violence tandis que le bas de son corps était dirigé vers le haut sous la force du coup… sous le regard stupéfait de Sakae, la main devant la bouche sous le choc.

« Sunaika ! » laissa-t-elle échapper, constatant le corps figé de la brune, à présent tête écrasée dans le sol.

Jiraya inspecta la scène, perplexe, attendant encore quelques instants avant de déclarer un vainqueur.

Le Hôzen se frottait les mains, comme pour les débarrasser de la poussière.

Il gardait ce regard froid et indifférent, à en faire frémir ses propres alliés.

(Il n’a pas hésité une seule seconde à en finir avec elle de la sorte… Est-il vraiment notre coéquipier… ?!) se demandait Sakae, inquiète.

« Sunaika ! »

Cette fois, la fille aux cheveux pourpres voulut courir afin de vérifier l’état de sa coéquipière…

Et c’est à ce moment que son corps donna enfin signe.

(Oh… Ce n’est peut-être pas fini.) se disait leur Sensei.

Tremblotante, elle dégagea finalement sa tête du sol en soulevant des débris.

« Toi… » murmura-t-elle sinistrement tout en se relevant avec difficulté, le visage toujours couvert de quelques morceaux de terre.

(Ouf… Elle a l’air d’aller…) se disait sa coéquipière, rassurée.

« Espèce de… » ajouta la brune en serrant le poing, regard noir caché par ses cheveux à présent désordonnés pointé vers son adversaire qui se trouvait à quelques mètres, dos à elle.

« Qu’y a-t-il ? Ne t’avais-je pas prévenu que je te ferais manger le sol ? » lui répondit-il le plus naturellement du monde sans même se retourner, avant de légèrement tourner sa tête en lui adressant un sourire mauvais.

« TU VAS ME LE PAYER ! » s’écria-t-elle à présent enragée, avant de faire des signes avec ses mains.

(Non... Elle ne va quand même pas…) remarqua Sakae, écarquillant les yeux.

Spoiler:

Une énorme boule de feu jaillit de la bouche de la brune, fonçant tout droit sur Ryûzaki !

(À cette distance… C’est impossible à éviter, même pour lui !) ajouta leur coéquipière, spectatrice de tous ces tumultes.

Le Hôzen venait de se retourner, bras plié devant son visage par réflexe... le regard stupéfait devant la sphère enflammée qui s’apprêtait à l’emporter…

(Elle a vraiment...? Cette garce !)

L’explosion au contact retentit, soufflant les environs.

La tenue de Sakae flottait sous la puissance de l’impact, cachant elle aussi son visage avec son bras par réflexe.

Les feuilles mortes s’envolaient tandis que le feuillage des arbres remuait… jusqu’à finalement s’arrêter.

Un nuage de poussière s’était créé autour du choc, se dissipant peu à peu…

Spoiler:

Jiraya se tenait devant Ryûzaki, ce dernier serrant des dents avec son bras toujours devant lui. Ses sourcils froncés venaient écraser ses yeux clairs visiblement animés par une rage certaine… à un point où des étincelles semblaient presque jaillir de son regard.

Spoiler:

L'ermite s'était vraisemblablement interposé pour arrêter l'attaque.

« Vous savez donc qui est le vainqueur. » déclara leur Sensei en désignant le Hôzen, qui ne tirait pas vraiment une tête de vaiqueur… ayant l’air plus frustré que satisfait.

« Et Sunaika… ne recommence plus. C'était dangereux. » ajouta-t-il en s’adressant fermement à la brune.

Cette dernière ne semblait pas tant déçue que cela. Elle arborait même un léger rictus sous son visage couvert d’égratignures.

(Oh que j’aime ce regard… Peu importe que j'aie perdu. Tu sais maintenant à qui tu as affaire, mon petit Ryû !) se disait-elle tout en lui adressant un clin d'oeil satisfait, que ce dernier lui rendit en regard noir.

(Ce petit jeu va trop loin... Et ça ne va sûrement pas s'arrêter là. Il faut les raisonner au plus vite, avant qu'il ne soit trop tard...) pensa Sakae, le regard inquiet dirigé vers le Hôzen qui semblait encore enragé par ce dangereux coup en traître.

Aucun mot n'était sorti de sa bouche depuis cet instant. Seul ses yeux communiquaient, quelque chose que Sakae avait interprété comme "Tu le regretteras." Et c'est bien ce qui inquiétait la jeune fille, même si sa camarade semblait bien moins soucieuse...

C'est un retour dans une atmosphère extrêmement tendue qui se fit ensuite.

La jeune fille aux cheveux pourpres a bien tenté de s'expliquer avec sa coéquipière, mais cette dernière ne voulait rien entendre. Son caractère n'aidait pas, elle était trop satisfaite de la tournure qu'avait pris les choses. Quant au Hôzen, mieux valait ne même pas tenter de lui adresser la parole pour le moment. On eut dit qu'il était prêt à sauter à la gorge de n'importe qui à la première occasion.

Les quelques blagues que tentait Jiraya n'y changèrent rien.

Malgré tout, ils finirent tout de même par rentrer à Konoha sans encombres... pour le moment.