Chapitre 3 : Confrontation

Jiraya leur avait laissé quelques jours de repos. La jeune fille aux cheveux pourpre ne savait que faire de ces quelques jours. Elle avait songé à retourner dans son village d’origine afin de se ressourcer (à quoi bon ? ce ne serait pas très utile finalement, j’irai une autre fois .. Je ferais mieux de m’entraîner demain matin.. )

Elle passa une paisible nuit, se réveilla à l’aurore, après quelques minutes à regarder dans le vide, pensive concernant le programme de sa journée, elle tourna la tête vers le rebord de sa fenêtre, un oiseau bleu y était posé, un merveilleux chant sortait de son bec .. Sakae sourit puis sortit du tiroir de sa table de chevet un paquet de biscuits, en écrasa un dans le creux de sa main puis s’approcha de l’oiseau, ce dernier picora quelques miettes avant de s’envoler.

(T’as des trucs à faire hein ? Moi aussi .. Il faut que je me prépare d’ailleurs …) Elle se dirigea vers son armoire, enfila sa tenue de combat habituelle, s’observa dans la glace installé sur la porte droite de son armoire : "Parfait !"

La porte gauche était toujours ouverte, sous cette petite penderie, on pouvait percevoir une boîte blanche de taille moyenne, Sakae l’a prit dans ses mains puis l’ouvrit : “Je le prends avec moi ou pas ? Mmh non pas besoin .. Allons-y ..”

Elle sortit de sa chambre en fermant la porte puis revint 3 secondes plus tard, prit l’objet de la boîte le mis dans la poche de son haut puis sortit à nouveau de sa chambre. Elle déjeuna rapidement, fit le tour du village histoire de s'échauffer un peu puis s’arrêta dans un coin de la forêt, il y avait peu d’arbre, beaucoup d’herbe, le ciel était à présent d’un bleu dragée, elle s’asseya en tailleur, un son familier la fit lever la tête :

“Tiens encore toi ? Je n'ai plus à manger pour toi désolée ..” Dit-elle en souriant, elle regarda à nouveau droit devant elle, les mains sur les genoux puis ferma les yeux ..




Ryûzaki marchait dans Konoha, toujours vêtu de son fameux kimono blanc, il regardait la devanture d’une librairie, à sa droite, devant un fleuriste, deux filles semblaient se disputer un bouquet de fleurs violettes :

- Je les ai vu la première ! C’est moi qui lui offrirait !

- Je travaille ici je te signale, elle m’appartiennent ...

- Et alors ? Ce n'est pas un prétexte !  

(De bien piètres querelles …) pensa-t-il.

Le jeune Hôzen n’y prêtais pas vraiment attention, un livre l'avait particulièrement captivé : une couverture rouge, sur laquelle il était inscrit en blanc L’anatomie du ninja . Il y entra et en ressortit avec un sac transparent, on pouvait voir ce fameux livre à travers.

En sortant de la librairie, les deux filles étaient toujours là, il ignora leur propos, cependant, un nom retint son attention ..

- De toute façon Sasuke n'aime pas les filles au grand front ..

- Ah parce que tu crois qu’un mec aussi beau et fort aime les filles boudinées comme toi peut-être ??  

(Sasuke... Ce n'est pas la première fois que j'entends ce nom. Est-il vraiment fort pour être si populaire ? Peut-être bien que je me pencherai sur son cas...)

Le jeune Hozen marchait en direction de la forêt ..

“Où était-ce l’endroit où Jiraya Sensei écrivait son livre déjà .. ?”

Il arriva dans un endroit calme et paisible, peu d’arbre et de l'herbe à perte de vue.  

“Ce n’est pas grave, cet endroit conviendra .. ”

Il s'avança vers un vaste étendu d’herbe dans l’optique de s’installer afin de commencer sa lecture, cependant quelque chose attisa sa curiosité : au loin une silhouette lui semblait familière ..

(Qui est-ce ?)

Il plissa le regard (Sunaika...? Non, ce n'est pas cette garce...)

Il plissa à nouveau le regard .. (Sakae ?) Il s’approcha, interloqué. (Ah... Elle médite.) pensa-t-il, caché derrière un rocher pour ne pas la distraire.

(Qu'importe, retournons à nos affaires...) se dit-il en reprenant sa marche.


- Tu pars déjà ? Lui lâcha la jeune fille aux cheveux pourpre, les yeux toujours fermés.

- Quand m'as-tu repéré ? Lui répondit-il en restant à distance, interloqué.

- Depuis un moment...

Le Hôzen fronça le sourcils et observa alors au sol... relevant les feuilles mortes qui s'y trouvaient.

- Je vois... j'étais tellement perdu dans mes pensées que je n'y avais même pas fait attention.

- Surprenant, pour quelqu'un qui est toujours sur ses gardes ! S'exclama-t-elle en ouvrant les yeux. Comment te portes-tu depuis notre dernière mission ? Viens donc t'asseoir... ..

- Je n'ai pas vraiment le temps de...

- Allez, tu vas quand même pas partir comme ça !

(Hum... Il serait malvenu de refuser son invitation... C'est ma coéquipière, il pourrait être intéressant d'en apprendre plus à son sujet.)

- Bon... Je peux peut-être me libérer quelques instants. répondit-il en s'asseyant en face d'elle.

- Tu m'en vois ravie ! Alors, que faisais-tu ? Je vois que tu possèdes un manuel de biologie... dit-elle en observant le livre qui se trouvait dans son sachet transparent.

- Comment as-tu deviné ?

- C'est facile... Les manuels biologiques ont généralement une couverture verte.

(Ah bon... Chez nous, elles étaient rouges.)

- Tu as l'air de t'y connaître en manuels... répondit le Hôzen en cachant son cabas derrière lui.

- Pas tellement... disons plutôt que je fais attention à certains détails, haha ! dit-elle en riant. D'ailleurs, pourquoi le caches-tu ? C'est top secret ?

- Il serait préférable de ne pas en parler.

- Allons, on est coéquipiers quand même !

Après quelques secondes de silence, Ryûzaki finit par lui répondre.

- Bon... Peut-être que je peux t'en parler. dit-il en sortant son livre du cabas.

- L'anatomie du Ninja... Tiens, tu t'intéresses à ça ?

- Je suis un combattant au corps-à-corps. Il est vital pour moi de connaître ce genre de choses, ne trouves-tu pas ?

- Tu marques un point... répondit-elle, tout de même un peu dubitative. (Je ne savais pas qu'il s'instruisait également de la sorte. Ce sont plutôt les ninjas médicaux, ou encore les combattants spécialisés dans l’assassinat qui se renseignent ainsi sur le corps humain...)

- Et toi alors ? Sur quoi méditais-tu ?


- Moi ? Je... bégaya momentanément Sakae, surprise que le Hôzen semble s'intéresser à elle.

- Je travaillais sur mon flux de chakra... Essayer de le concentrer dans chaque partie de mon corps pour améliorer ma maîtrise.

- Je n'avais jamais vu une telle façon de le travailler. Si tu veux mon avis... c'est trop mou. Tu ferais mieux de l'expérimenter en pratique plutôt que de rester sur place. Tu améliorerais par la même occasion tes capacités physiques. répondit-il avec beaucoup de sérieux, prenant le sujet à coeur.

- Mes capacités physiques ? Mais tu le sais bien... le taijutsu n'est pas mon domaine de prédilection.

- Qu'importe. Même un combattant à distance peut être amené au corps-à-corps. Et en général, c'est à ce moment qu'il a perdu. Il est toujours utile de chercher à combler ses points faibles.

Sakae tourna les yeux d'un air presque blasé.

- Facile à dire... T'as pas l'air d'en avoir toi, entre ton taijutsu, ton ninjutsu... Tu excelles au corps-à-corps tout en pouvant combattre à distance avec ta glace ! J'avais encore jamais vu ça, d'ailleurs...


Le Hôzen fronça alors les sourcils, n'ayant visiblement pas apprécié cette remarque qui était pourtant un compliment.

- Un Ninja doit savoir cacher ses faiblesses. Nous ne sommes plus à l'académie, Sakae.

Réponse qui ressemblait plutôt à un reproche, perturbant sa coéquipière.

- Oui, c'est vrai... Mais on est dans la même équipe, tout de même ! Pas la peine d'être aussi méfiant, il faut bien qu'on connaisse nos forces et nos faiblesses mutuellement afin d'établir des stratégies en conséquence ! répondit-elle pour sa défense.

(C'est vrai, quoi... Ce n'est pas comme si on était ennemis ! Je ne comprends pas, on aurait tout à y gagner...) pensa-t-elle, trouvant son raisonnement illogique.

- À quoi bon ? N'est-ce pas toi qui est censée être la plus intelligente parmi-nous ? Et pourtant, qu'as-tu accompli ?  

La jeune fille aux cheveux pourpres ne sut quoi répondre, tentant de ressasser tant bien que mal ses souvenirs à la recherche d'une performance.

Il était vrai qu'elle ne s'était jamais vraiment illustrée, l'épreuve des clochettes ne comptant pas puisque Gamabunta les avait délibérément laissé gagner...

Non, rien à faire...

Elle ne trouvait pas d'événements où elle avait brillé par son intelligence.

Spoiler:

Ces nouveaux mots furent douloureux à entendre, telles des piques qui venaient de transpercer le cœur de la jeune fille.

Elle qui a toujours été douée à l'académie, là où tout le monde venait lui parler pour avoir son aide... C'était la première fois qu'on la traitait de cette façon. Comme un... poids.

Ses mains posées sur ses cuisses commencèrent à les serrer, le regard dirigé vers le bas... Ses mèches violettes venaient cacher ses yeux.

- Tu... Tu as raison. dit-elle avec amertume.

(C'est toujours lui qui était au cœur de l'action. Que ça soit pour le test de Keîjîrô, l'attaque des brigands... Moi et Sunaika avons été plus des gênes qu'autre chose. Or, ça aurait dû être à moi de trouver des solutions efficaces qui n'auraient pas mis en péril la vie de notre équipe... Mais, je ne sais pas... Je n'y arrive... pas.)

Une main abîmée se posa alors sur son épaule, la sortant soudainement de sa torpeur.

Spoiler:

Lui avait-il déclaré, léger sourire aux lèvres.

Son visage, d'ordinaire si froid, paraissait soudainement... réconfortant.

À un point où Sakae changea aussitôt d'humeur, rassurée.

- Oui, c'est vrai... Désolée, je ne sais pas ce qui m'a pris... lui dit-elle en essuyant ses yeux humides.

- Ce n'est rien. Nous avons tous encore beaucoup à apprendre.

Une légère brise se leva, faisant flotter leurs cheveux tandis que l'herbe verdoyante à leurs pieds se courbait.

- Je peux te montrer quelque chose? demanda alors Sakae.

- Bien sûr, qu'y a-t-il ?

Elle sortit alors une boite de sa poche...

- Qu’est-ce donc ? Un instrument ?

- Exact, il appartient à la famille de mon père. Lui répondit la jeune fille en ouvrant la boite, puis poursuivit : Il s’agit d’un ocarina, il m’en a fait cadeau lorsque je suis passée genin..

- À quoi sert-il ?

- Ah ça .. Je préfère te le montrer .. Elle souffla dedans, ses doigts bougeaient sur la parois de l’instrument, une douce mélodie en sortit, ce qui fit perdre connaissance à Ryûzaki...

Où suis-je .. ?

Spoiler:

Kirya .. ?

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Spoiler:

Ces souvenirs firent sourire Ryûzaki, il entendit ensuite la douce mélodie à nouveau ..  

(Cette mélodie ? C'est l'instrument de Sakae... Je ne m'en étais même pas rendu compte.)

Il reprit soudainement connaissance, d'un air perdu.

(C'était... Un rêve ?!) pensa-t-il en fronçant les sourcils.

- Alors qu'est-ce que t'as vu ?? Lui questionna la jeune Takahashi.

- Rien de bien intéressant.

- Mais... Tu souriais !

- Tu as dû mal voir. Sur ce, j'ai à faire. répondit-il sèchement avant de se relever en prenant son sachet tandis que sa coéquipière le fixait, le regard empli d'incompréhension.

- Et aussi... ajouta-t-il en se retournant, dos à elle.

- N'utilise plus jamais ton Genjutsu contre moi.

Sur ces mots le jeune Hôzen disparût dans un souffle de vent.

- Ryûzaki ! Attends ! Je ne voulais pas...

Son coéquipier n'entendit pas un mot, il était déjà loin ..

- Toujours aussi rapide... murmura-t-elle. Mais c'est étrange. Je me demande bien ce qu'il a pu voir... poursuivit-t-elle, encore troublée par sa réaction.

(Avec tout ça, j'ai oublié de lui parler de son duel avec Sunaika pour apaiser les tensions... Mais vu comme il vient de réagir, c'était peut-être une très mauvaise idée...)

Dehors, le soleil commençait à se coucher. L’agitation de la matinée avait laissé place au calme souverain de la fin d’après-midi, toute la ville du Feu était animée. Les lumières tamisée que déversaient les devantures des boutiques s’allumaient une à une, à mesure que le soleil se couchait.

Sakae se tourna vers Sunaika qui souriait distraitement, le coude appuyé sur la table.

- Tu as évité beaucoup de sujets ce soir… déclara Sakae vraisemblablement déçue.

- Et toi donc ! Laisse moi compter pour voir…

La brune leva les yeux vers le ciel et fit mine de compter, incapable d’obtenir un chiffre fixe elle abandonna et balaya l’effort d’un coup de main, « …Plusieurs sujets. Un facile…, tu as déjà aimé quelqu’un ?, Sakae se tourna vers Sunaika dont les yeux luisaient, brûlants de curiosité.

- N-Non, jamais !, La jeune femme aux cheveux pourpres secoua violemment la tête et fit mine de fermer sa bouche à clé ce qui fit doucement ricaner sa camarade. Cependant cette dernière se lança dans une terrible plainte ;

- Allez, raconte !

- Alors dis-moi pourquoi tu détestes Ryûzaki ?, demanda soudainement Sakae.

La jeune femme se raidit, et son sourire disparu l’ombre d’un instant.

Elle jeta un regard à sa coéquipière, se mordit la lèvre et bascula légèrement sa tête sur le côté, comme en pleine réflexion. La curiosité de Sakae éclipsait sa politesse et Sunaika n’eut aucun soutien ; elle était confrontée à la conséquence logique de la question de son amie : la réponse.

- Je ne le déteste pas…on ne peut pas détester un étranger.

Elle prit une inspiration,

- Ce n’est pas vraiment un étranger à vrai dire…Mais je ne pense pas le détester. Il est vrai que j’ai été un peu excessive dernièrement, surtout lors de notre duel, avoua la brune dans un élan de réflexion.

- Vous devriez repartir sur de bons termes, Sakae avait parlé doucement et pour la première fois Sunaika fut soulagée par sa voix.

Repartir sur de bons termes...


***



Les rues pavées, légèrement bombées du village faisaient claquer les semelles fines des sandales, et la brune demeurait le nez en l’air, absorbant la ville, ses contours et ses couleurs. Echoppes et boutiques exposaient leur inventaire dans la rue et gamins plongés dans leur bâtonnets de dangos. D’autres collaient leurs nez aux masques d’un vendeur passionné. Sunaika les regarda à son tour, si la brune s’était avancée elle aurait vu des mioches arborant fièrement leur masques mais elle ne s’avança pas, alors elle n’en vit rien et laissa la boutique couleur feu derrière elle.

Sunaika découvrit une petit espace verdoyant derrière l’académie de Konoha, parsemé de fleurs et d’arbres..

Que c’est agréable, pensa-t-elle, une étincelle paresseuse traversa ses yeux à cette simple pensée.

Dans un coin elle vit une horde de lavandes sauvages qui ressemblaient plus à un coup de pinceau ravageur d’un artiste qui laissait derrière lui une trainée violette qu'à autre chose. Beaucoup de jeunes ninjas se retrouvaient à cet endroit, et Sunaika eut un hochement de tête étrange, adressé à personne en particulier, avant de s’enfoncer dans le nouveau coin. La brune qui fut comme dans ses habitudes dans ses pensées ne manqua pas de bousculer une petite fille qui ne tarda pas chouiner sous les yeux ébahis de sa grande cœur.

- Eh ! Tu peux faire attention, l’étrangère !, brailla un blonde bien bruyante. La gamine qui cessa de pleurer tenait fermement le pan du vêtement de sa sœur telle une petite étoile apeurée à l’idée de se perdre dans l’énormité de l’océan.

Sunaika regarda la scène avec indifférence, elle ignora la blonde qui l’interpellait pour se mettre à genoux au niveau de la môme.

- Désolée ! Je ne t’ai pas vu, tu as mal ?

- N….Non..

La blonde haussait des sourcils parfaitement dessinés au ciel en secouant la tête et en passant distraitement une main sur l’épaule de sa petite sœur.

- Ino, tu fais quoi ?,  

La brune eut un mouvement de tête erratique vers la gauche, un garçon aux joues tracées de rouge s’adressait à la présumée Ino qui se tenait face à elle.

- J’attends les excuses d’une certaine personne, reprit la blonde.

Du haut de son âge, Sunaika portait bien son nom. Le portrait de son père lui avait on si souvent répété. Les mêmes mèches noires, les sourcils épais assortis, les yeux noirs identiques…Tout sauf la taille, qu’elle avait hérité d’une mère relativement courte sur pattes.

Un garçon se tenait debout, un peu plus loin. Non pas un garçon, un jeune homme pensa Sunaika, qui en avait vu si peu. Ryûzaki était nul part et partout à la fois. Une jeune fille était en train de lui parler, elle pouvait le deviner grâce au mouvement de sa bouche. Elle possédait des cheveux roux flamboyants et de petits yeux qui disparaissaient derrière des pommettes hautes, elle était ce que les garçons qualifiaient de « mignonne ». Des torrents timides de paroles jaillissaient de sa grande bouche souriante, ce qui passionna immédiatement Sunaika qui ne pouvait pas détourner son regard de l’énigmatique inconnue.

Elle inspira doucement.

Elle se sentait creuse. Devait-elle s’excuser face à Ryûzaki ? C’était la faute au jeune Hôzen, pleine et entière. Elle haïssait cette faiblesse qui lui rongeait l’âme. Mais la jeune femme trouva une détermination bien enfouie.

Un tonnerre commença à gronder.




- Ryûzaki !!, cria-t-elle en fuyant la situation qu’elle avait elle-même engendrée et en courant vers son camarade...

Dans sa course endiablée, elle fixa la rousse au visage rond et à l’expression la plus désinvolte qu’elle eut jamais vu, avant de tirer l’héritier du clan Hôzen par la manche.

- Qu’est-ce que…

Une fois à l’intérieur de la forêt, Ryûzaki tira sur sa manche et s’arrêta net, face à la brune.

Sa nonchalance lui donnait un regard vide. Il dégageait une sorte d’hiver impénétrable dans lequel tout le monde se voyait ensevelir sous un torrent de neige. Elle le trouva d’abord d’un naturel glacial, fait de marbre. Il la trouvait hautaine et blasée. Ennuyée et rêveuse.

Elle aussi le regarda un court instant avant de détourner ses yeux vers un autre point. Ryûzaki lui, se surprit à chercher ce qui l’intéressait et n’aperçut que le vide. Il se mit à réfléchir à ce qu’il pourrait dire pour qu’elle lui réponde. Il souhaitait une réaction, n’importe laquelle de sa part. A la place ce fut Sunaika qui brisa la glace.

- C’est comme ça que tu me remercies…

- Te remercier…, je devrais ?

Se sentant courageuse, peut-être dû à l’emportement soudain vécu plus tôt, la confusion ne s'est pas fait attendre et envahit l’esprit de la brune qui ne tarda pas à regarder par terre.        

L’intéressé hocha la tête.

- Ah...pour ça. Effectivement.

- Je veux bien qu’on reparte sur de bons termes…

Ryûzaki l’observa, la détailla, essayant de se convaincre que ce caractère tout feu tout flamme qui le hérissait n’était qu’une façade, que dans son âme résidait la jeune fille qui riait rencontrée plus tôt.

- Qu’on parte sur de bons termes, corrigea le jeune homme. Nous n’avons jamais été dans des termes tout court. Conclu-t-il encore visiblement agacé.

Il n’eut pas l’air convaincu, et toisa la jeune femme d’un air qui semblait dire « Et ensuite ? »
La brune se contenta alors de hocher la tête lentement, elle ne tarda pas à regarder le jeune Hôzen puis le ciel terne avant de formuler sa réponse.

Et bien, je…je…

Tu.. ?, s’impatienta le jeune homme.

Je…m’excuse.., grinça la concernée, la voix pincée.

Elle dit cela avec beaucoup moins s’assurance que la Sunaika qu’il connaissait, pourtant Ryûzaki vit une lueur dans ses yeux. Une étincelle capable de déclencher un incendie désastreux. Tout en fourrant ses mains sans ses poches, il décréta que c’était une bonne initiative.

- Bien. Dans ce cas, oubl-

- Je voulais juste…Être plus forte. La jeune femme soupira et reprit. Ma mère m’interdisait de combattre, débuta Sunaika. Je pense que c’est parce que mon père ne voulait pas quitter le combat. Ils se sont installés dans un village éloigné, mais mon père lui…Rêvait de prendre le large une dernière fois, le combat lui manquait, je le savais, il voulait revivre ça une ultime fois. Ma mère le supplia de ne pas partir. Elle ne voulait pas être seule. Enfin, elle le fit choisir entre les deux femmes de sa vie : Elle ou sa lame. La brune s’arrêta.

Elle ne put s’en empêcher : elle bascula sa tête sur le côté.

- Et…Que s’est-il passé ? Surpris de son ouverture subite, le jeune Hôzen baissa la tête ne sachant pas quoi penser de cet effleurement qui fit battre son cœur sourdement.

- Il a choisi sa lame.

Ryûzaki releva la tête, les sourcils froncés. Il ne dit rien, attendant la conclusion de la brune.

- Ma mère a presque perdu la tête. Quatre mois de désertion… et il est rentré, sa famille lui manquait. Il avait eu tort. Puis...le jour même, le village a été prit d’assaut. J’ai…vu son corps inerte, on disait souvent que la lame était son malheur car il ne pouvait vivre ni sans ni avec.

Le tonnerre gronda, plus fort cette fois. L’orage approchait, apportant dans son élan un vent violent qui annonçait le mauvais temps. A la poursuite du soleil, l’obscurité chassait la lumière. La clarté prenait la fuite et regardait s’embraser le ciel à chaque éclair.

Mais ça va aller, je suis encore vivante, n’est-ce pas ? Le sourire timide aux coins de ses lèvres enchanta légèrement l’héritier du clan Hôzen, qui soupira.

- La voie de la lame est cruelle... Ceux qui y vouent leur vie ne peuvent espérer une fin paisible. dit-t-il d'un ton mélancolique, le regard vide tandis que la pluie commençait à s'abattre.

- Mais... c'est cette voie-là que tu as choisie, non ? interrogée par la réaction de son coéquipier qui n'avait même pas relevé l'humour de sa dernière phrase.

- Personne ne choisit cette voie. On naît, grandit, vieillit, et meurt avec. On ne se demande pas ce qu'il se passerait si notre vie était différente, ni ce qui se serait passé si nous avions emprunté une autre voie. Le doute entraîne la faiblesse, et ça ne ferait que précipiter notre défaite. Et par là, je veux parler du trépas. C'est pourquoi un guerrier ne doit montrer aucune faiblesse, tant devant ses proches que ses ennemis. Au contraire, il doit toujours bomber le torse et aller de l'avant. Il endosse une responsabilité que nul autre ne peut comprendre. fronçant les sourcils, tandis que ses mèches mouillées venaient se coller auprès de ses yeux.

Sunaika écoutait attentivement son discours. C'était la première fois qu'elle le voyait ainsi, et semblait presque admirative devant de telles paroles.

Il baigne dedans depuis tout petit, ça se voit... se disait-elle, pensive. Je comprends mieux son côté protecteur... tout en se remémorant...

Spoiler:

- Ryûzaki... Je... murmurait la brune, hésitante.

- Je m'excuse. finit-elle par dire, les yeux cachés par ses longs cheveux noirs.

Le Hôzen ne semblait pas comprendre, interloqué.

- Tu l'as déjà fait une fois, ce n'est pas la p-

- Non. le coupa-t-elle net. - Cette fois, je m'excuse pour... m'être trompé sur ton compte. déclara-t-elle en déviant son regard sur ses yeux surpris qui brillaient même sous cette pluie orageuse et ce ciel morose.

Ces paroles le troublèrent, à un point où il ne sut quoi dire pendant quelques instants.

- Dans ce cas... J'imagine que... je te dois également des excuses, Sunaika. répliqua-t-il lentement, se grattant timidement l'arrière du crâne en déviant sa tête sur le côté.

Cette réaction fit sourire la brune, amusée par la tournure de la situation.

Celui-là... Il peut être mignon quand il veut. se surprit-elle à penser.

L'orage se faisait de plus en plus fort, les gouttes venant s'abattre de plus en plus rapidement sur les lieux.

Ryûzaki recula instinctivement pour s'en protéger, et son dos frôla l’arbre derrière lui. La brune elle, ne cilla pas, et la voir de la distance du jeune homme, c’était comme la voir pour la toute première fois.

Debout à quelques mètres d’elle, il regarda la jeune femme s’offrir complètement à l'orage. Un éclair aveuglant illumina la ciel et explosa sous ce ciel sombre. Le jeune Hôzen secoua la tête avant de soupirer. Il pencha son bras pour attirer la brune sous l’arbre qui l’abritait, auprès de lui. Il s’apprêtait à la sermonner mais s’arrêta net face au large sourire qui illuminait alors le visage de Sunaika.

(Elle est réellement folle…) pensa-t-il.

- Tu vas attraper froid en agissant de la sorte... ou tu pourrais même te faire foudroyer par un éclair ici-même.

- Quelle merveilleuse façon de mourir !

- Je ne suis pas d'accord...

- Et pourquoi ça ?

- Mourir sans rien n'avoir encore accompli de sa vie... ça ne peut pas être un décès gratifiant.




- Au moins, tu seras là pour pouvoir conter aux autres ma beauté dans cette mort... répondit-elle fièrement, le regardant en souriant.

Le Hôzen soupira, ne cherchant même plus à comprendre ce qu'elle disait tant elle virevoltait d'une humeur à une autre. Complètement cinglée.

***

- Toi… Je vais te montrer ! le cri perçant à proximité interrompit le duo, alors interloqués par ces propos.

Ils se tenaient à l'embrasure de la rencontre, derrière le feuillage épais, comme incertains de qu’ils avaient le droit d’interférer ou non.

Deux jeunes ninjas se faisaient face…Sunaika fixait le plus dangereux des deux, un feu brûlait dans le fond de ses prunelles. Elle ne savait que dire s’il était alimenté par la colère, le désire, ou sa hargne habituelle latente. Les mots sortaient comme une éruption volcanique, ils avaient le gout de file et l’odeur de soufre.

- Viens te battre !, la voix avait claqué comme un fouet. Elle venait de partout et de nulle part.

Pourquoi la pluie nous lasse-t-elle, où le lac nous apaise et la mer nous porte à l’infini ? La pluie brouille la vue, trouble et gomme le ciel. Elle insinue la crainte qu’il n’y ait rien à voir. Que tout revienne au même. Où l’averse, brutale, est bientôt disparue. La pluie elle, dure. La pluie elle, efface. La pluie elle... Nous rend vide. C'est dans ce sentiment d'incertitude que nous laissa peu à peu le soleil, plongeant le village du Feu et sa belle forêt sous la belle et douce... Pluie.

*DOUBLE OST*


Sous ce temps pluvieux en pleine forêt, des impacts et des cris venaient discrètement imposer son rythme au bruit assourdissants des gouttes percutant les feuillages. Deux opposants, un seul but... Gagner. Se rendant coup pour coup, ces deux genin semblaient avoir entamé un combat interminable. A chaque coups portés, l'air se autour de l'impact emportait avec lui la pluie se trouvant dans son périmètre. Soudainement, suite à quelques minutes de combat l'un d'eux entouré par une étrange source de chaleur porta le premier coup critique... Son adversaire vêtu d'une tunique verte bien particulière glissa quelques mètres plus loin... En emportant avec lui la terre sous ses pieds.

Spoiler:

A sa plus grande surprise son poursuivant était déjà à sa trace, tel un prédateur chassant sa proie. Les yeux remplis de soif de victoire, le jeune Yuuto visiblement frustré par la remarque indécente du jeune genin, se rua jusqu'à son adversaire le poing armé... Le poing enflammé tout en criant.

Spoiler:

Le choc fût tel que la poussière traversa le champ de bataille à une vitesse folle, les feuillages ainsi que les arbres les plus proches se mirent soudainement à s'agiter au rythme de la rafale de vent... Sans parler de cette chaleur insupportable qui fit évaporer toute la pluie dans son périmètre... Puis soudain un nouvel impact se fit entendre, propulsé de cet amas de poussière... Le porteur du coup précédent se vit survoler bien cinq mètres en l'espace de quelques secondes, avant de s'écraser violemment contre un arbre. Tandis que Ren se remettait du choc, la poussière laissait place à son adversaire, face au ninja à la tunique verte le sourire aux lèvres.

Même en position de faiblesse il se montre toujours aussi rapide... Se disait le dragon sur le point de se lever, également enveloppé de cette aura joviale. L'enfoiré...

*avant la propulsion*



Plus le temps passait, plus la pluie se faisait sentir... Plus le temps passait plus le regard de Ren brûlait de milles feux. Puis une chose cassant ce rythme vit le jour... Sous le regard ébahis de ce Rock Lee, le corps entier du descendant Yuuto dégageait une chaleur intense. Et c'est à cet instant même qu'il comprit que le combat était encore loin d'être terminé.


Eh toi...

Spoiler:

Son regard... Il a chan... A la seconde où le genin à la drôle d'allure se mit à penser, se fît sans scrupule attraper par le visage. Attrapé par la main de Ren, sans pouvoir réagir... C'est la tête la première qu'il percuta ce tronc d'arbre. Suite à la violence inné, ce jeune ninja était à deux doigt de perdre conscience. Sans lui laisser la moindre chance, envahis par cette animosité... Ren le poing à nouveau armé sauta sur son adversaire sauf que...

Filant à toute vitesse, une nouvelle fois la proie s'échappa. Non, cette fois le prédateur était la proie. En une fraction de secondes, Ren cracha ses boyaux et se vit suite au coup de pied fulgurant de Lee, retrouvé à une dizaine de mètres au dessus du sol. Sans qu'il ne s'en rende compte... C'était déjà trop tard.

Spoiler:

Non loin derrière les feuillages, deux autres genin du même âge observaient silencieusement cette scène tout deux intrigués n'ont purent détaché l'intention du regard jusqu'à maintenant. Ryuzaki, tourna la tête au vue de cette dernière action en fermant comme déçu les yeux. Laissant derrière lui le bruit de l'impact.

C'est terminé.

Quelques pas effectués, l'enfant de neige tourna de nouveau son intention en direction de sa coéquipière étrangement silencieuse. La brune au fort caractère, ne bougea point... Abasourdi elle ne sut que dire. Elle se contentait la bouche grande ouverte de contempler ce qu'il venait de se passer.

Cherchant à comprendre la raison de sa surprise, son regard dévia également..

Spoiler:

Face à eux, se trouvaient un cratère d'une surface minime de quatre mètres où en son centre le corps semblant brûlé du genin à la vitesse folle et surhumaine de Rock Lee gisait... Puis celui qui titubait malgré sa victoire, le fier guerrier... Ren, le dragon.

Spoiler:

C’était un combat des plus effrénés auquel avaient assistés les deux jeunes Genins, Ryûzaki et Sunaika.

La pluie s'était même stoppée.

La brune ne put contenir son excitation à la vue d’un tel spectacle.

« Woah… Trop fort. » laissa-t-elle échapper, alors que l’un des combattants se releva après avoir vaincu son adversaire, la terre au sol brûlée par son attaque. (Même s’ils ont tous deux de sacrés sourcils…) ajouta-t-elle en les observant.

Alors que ce dernier s’autoproclamait vainqueur, le fameux « Lee » qui avait livré un combat tout aussi impressionnant se releva doucement, le corps couvert d’égratignures.

Spoiler:

S’écria également le combattant de feu, qui semblait cependant un peu essoufflé contrairement à son adversaire.

Tous deux prirent de l’élan, prêts à s’affronter aussitôt sous le regard ébahi de Sunaika une dizaine de mètres plus loin, impatiente de voir la suite.

« Tu paries sur lequel ? » demanda-t-elle alors d’un ton amusé en se tournant vers son coéquipier… qui avait disparu.

« …Ryûzaki ? »

Au même moment, à une vingtaine de mètres de là...

« AAAAYAAA ! »

« HAAAAAAAA ! »

Lee et Ren s’élancèrent l’un vers l’autre en déchaînant un cri de guerre…

« Cessez. »

Une voix glaciale les stoppa net, surpris par cette intervention… venant d’une ombre qui venait d’apparaître à l’instant devant eux.




« Celui-là… »

« … d’où il sort ?! »

Ryûzaki s’était dressé entre eux, les deux bras tendus de chaque côté leur faisant signe de s’arrêter.

Spoiler:

Son regard défilait de droite à gauche, sur chacun de ses adversaires.

Spoiler:

Spoiler:

L’un semblait cependant bien plus en colère que l’autre…

(Ryûzaki… Mais qu’est-ce qu’il fait ? Ces deux-là sont bien trop forts !) pensa Sunaika, inquiète.

« Tu vas voir ce qu’il en coûte d’interrompre un duel de fiers guerriers ! » s’écria le garçon colérique aux cheveux hérissés en prenant impulsion sur ses jambes, bondissant droit sur le Hôzen !

Poing hissé devant lui, il visa son visage…

« Ridicule. » avait commenté le Hôzen, alors que le coup était sur le point de le percuter... avant d'esquiver in extremis !

(Cet enfoiré…) pensa Ren tandis que son adversaire évitait son attaque d’un simple mouvement de bassin.

« C’est pas fini ! »

Dans l’élan, il fit une rotation sur lui-même… pour lui asséner un coup de pied retourné !

Ryûzaki le bloqua cependant avec ses deux mains in extremis… avant d’enchaîner sur une balayette, visant le second pied de son adversaire qui lui servait de stabilisateur !

« Qu’est-ce que… »

Le corps de Ren s’en retrouva momentanément basculé dans les airs par la force de la balayette, son regard se dirigeant alors vers ce ciel sombre, yeux écarquillés… avant de s’écraser au sol.

« Je ne sais pas depuis combien de temps vous combattez, mais… ton corps ne tient même plus la cadence. Tu ferais mieux de renoncer. » déclara froidement le Hôzen après s’être redressé, le regard dirigé vers son adversaire au sol.

(Sérieux… c’était rapide !) constata la brune, admirative.

« Toi… quel est ton nom ? »

Cette démonstration avait visiblement piqué la curiosité de ce Lee.

Spoiler:

« Ryûzaki, hein ? Tu ferais mieux de retenir le mien ! »

Au même moment, un cri avait émané de derrière…

Spoiler:

Une explosion retentit au contact du corps de Ryûzaki, soulevant un nuage de fumée sous les yeux ébahis des deux autres Genins !

« Ryûzaki ! » s’écria la brune.

« Ren… » murmura quant à lui le garçon aux gros sourcils, n’ayant visiblement pas apprécié cette attaque par derrière, quand bien même elle ne fut pas dirigée contre lui.

Spoiler:

La fumée se dissipa sous la pluie…

Le Hôzen se trouvait debout les deux avant-bras croisés devant lui, ayant visiblement reculé de plusieurs mètres sous la force du coup.

Des tâches noires de brûlé se trouvaient sur ses bras, qui cachaient son visage… mais on pouvait cependant distinguer ses yeux turquoises sous ses sourcils froncés.

(Ouf, il l'a paré... Mais il n’a visiblement pas trop apprécié ce coup bas. Ça me rappelle quelque chose, tiens…) pensa Sunaika, quelque peu gênée.

« Très bien, puisqu’il en est ainsi… » murmura le Hôzen en dépliant lentement ses bras meurtris.

(Ses bras… il va avoir du mal à les utiliser.) remarqua Lee en retrait, inquiet.

Spoiler:

(Un véritable dragon ? Il va… utiliser sa technique du dragon cristallin comme contre le Sensei ?) se demanda sa coéquipière, intriguée.

(Un véritable dragon… Qu’est-ce que ça peut bien être ? Une technique de ninjutsu ?) pensait quant à lui Lee.

« " Un véritable dragon ". Approches que je te brises cette fois tes ailes ! » lui cria Ren en le pointant du doigt, un sourire rempli de sadisme taillant son visage égratigné.

« C’est ce qu’il en coûte de s’opposer à moi sans en avoir la carrure ! » ajouta-t-il fièrement, grand sourire aux lèvres. (Cependant… il a quand même réussi à le parer alors que je l’attaquais par derrière. Il possède au moins de très bons réflexes…)

Le Hôzen n’y prêta même pas attention. Il posa ses deux mains au sol en allongeant sa jambe droite tout en repliant l’autre…

« Style Ryû... »

Avant de bondir !

Des feuilles mortes se soulevèrent sous la force de l’impulsion. Il traversa la distance qui les séparait en un instant… avant de lui adresser un coup de pied en plein visage !

« L’Envol du Dragon ! » s’écria-t-il dans les airs alors que le dessus de son pied venait de percuter la face de son adversaire… dont le corps fut aussitôt propulsé plusieurs mètres plus loin, s’écrasant lourdement contre un tronc d’arbre qui fut secoué sous la force de l’impact !

(Du Taijutsu...? Quelle vitesse !) se disait Lee, admiratif.

Spoiler:

(Je ne le pensais pas… aussi fort.) pensa la brune, encore surprise par ce revirement de situation. En effet, elle ne l'avait jamais vu à l'oeuvre contre des Genins comme eux... Bien que ceux qui se trouvaient là étaient déjà très forts pour des Ninjas de leur rang. Mais ça, elle ne s'en rendait pas encore compte...

Ren serrait des dents, le corps adossé contre l’arbre. Du sang coulait de sa bouche et il gisait là sans même pouvoir bouger. Le choc avait visiblement été douloureux.

(Ryûzaki Hôzen… J’avais déjà entendu parler des mérites de sa technique à la lame. Mais on ne m’avait pas parlé de son taijutsu…) pensa Lee, léger sourire aux lèvres.

(… Serait-il plus fort que Ren ?) ajouta-t-il en fronçant les sourcils.

« Ryûzaki Hôzen ! Je te défie à mon tour ! » lui cria-t-il en se mettant en position de combat.

Le regard du Hôzen se dirigea alors vers lui, interloqué.

« Je n’ai aucune raison de me battre contre toi. »

« Et moi, j’ai toutes mes raisons de le faire ! »

Et il disparût au même moment, fonçant à toute vitesse sur Ryûzaki !

(Rapide ! J’arrive à peine à le voir !) pensa Sunaika, surprise.

Il sauta en l’air, élevant sa jambe…

Spoiler:

Le coup circulaire s’abattit à pleine vitesse sur Ryûzaki… qui esquiva in extremis, basculant le haut de son corps vers l’arrière !

Ses mèches flottèrent au même moment que la jambe de son adversaire frôlait son corps…

N’en démordant pas, il répliqua aussitôt avec un coup de pied circulaire à son tour… Que son adversaire bloqua avec son avant-bras.

(Pas mal ! Mais…)

Repoussant le pied du Hôzen, il fit un pas de côté rapide et sauta en l’air en effectuant plusieurs saltos sur lui-même… avant d’abattre son talon sur son adversaire ! Mais il écrasa le sol, Ryûzaki ayant esquivé l’attaque in extremis en reculant d’un pas.

Profitant de cette ouverture, il bondit à son tour pour lui balancer un coup de pied latéral en plein torse… que son adversaire par avec ses deux bras, son corps tout de même repoussé par la force de l’impact ! Ses pieds au sol avaient frotté la terre sur plusieurs mètres.

(Ils sont d’un tout autre niveau…) constatait Sunaika en serrant le poing.

Au même moment, grand sourire se dessinait sur ses lèvres du garçon aux gros sourcils.

(Ce type… il est du genre à prendre plaisir au combat.) remarqua-t-elle ensuite. (C’était pas également le cas de Ryû… ?)

Ryûzaki et Lee se fixaient alors du regard… l’un semblant plus enthousiaste que l’autre.

(Je n’arrive même pas à le toucher… Il semble même pouvoir rivaliser avec ma vitesse sans mes poids… Peut-être que je devrais… ?!) pensait le garçon à la combinaison verte, brûlant de l’intérieur.

« Vous deux… Vous prenez vraiment les combats à la légère. » déclara alors le Hôzen, brisant ce silence.

« À… la légère ? » lui demanda son opposant, interloqué.

« Vous avez l’air d’y prendre régulièrement part, sans vous soucier des conséquences… Comme si c’était un jeu. »

« Ce n’est pas un simple jeu. C’est notre façon d’exprimer notre fougue, qui brûle à l’intérieur de nous telle une passion ! » s’écria alors son adversaire avec des flammes dans les yeux, visiblement en désaccord avec ses propos.

Spoiler:

Un nouvel homme avait fait irruption, ressemblant étrangement à ce dernier.

(Ces cheveux… Ces sourcils… C’est... qui lui, encore ?) se demanda Sunaika, le teint livide, semblant presque dégoutée.

(Ce type… d’où sort-il ? Je ne l’ai même pas senti arriver…) s’étonna le Hôzen, surpris.

« Gaï-Sensei ! Vous êtes venus assister au combat ? » demanda-t-il, tout excité.

Spoiler:

(Son Sensei… ? Je comprends mieux la ressemblance… Et il nous regardait depuis le début ?!) s’étonnait-t-il en les observant.

« Le costume moulant… c’était obligé ? » demanda la brune, ayant encore du mal à penser à autre chose.

« C’est le symbole de notre détermination ! Et en plus, il est exceptionnellement classe ! » s’écria Gaï, visiblement fier de son costume.

« Exactement ! La tenue de Gaï Sensei est parfaite ! » ajouta Lee, brandissant le poing.

« Louche… Beaucoup trop louche… » pensa-t-elle, la mine exaspérée.

Cette remarque installa un léger silence… qui fut aussitôt rompu.

« Tu te bats plutôt bien, Ryûzaki ! »

Cette voix émana cette fois… d’à côté de lui ?!

Tournant la tête instinctivement, il recula également d’un pas par réflexe sous la surprise.

« Allons, ne prends pas peur ! Je ne vais quand même pas t’attaquer… »

Gaï, le Maître de Lee, venait d’apparaître juste à côté du Hôzen.

(J’ai relâché mon attention un seul instant… et il s’est retrouvé là ? C’est stupéfiant !) pensa-t-il, les yeux grands ouverts.

(Je ne l’ai même pas vu se déplacer… C’est donc lui, le Maître de Lee ?!) se disait quant à elle Sunaika.

Spoiler:

Son regard glacial n’impressionnait pas ce Gaï, mais en revanche ces mots…

(Il est bien tel qu’on le décrit… intéressant ton petit protégé, Jiraya.)


« Lee, dis-moi… » dit-il alors en se frottant le menton.

« Oui, Gaï Sensei ? »

« Comptais-tu l’utiliser ? » ajouta-t-il d’un ton nettement plus sérieux.

« Euh… C’est que… » bégaya son élève, visiblement gêné.

Spoiler:

Son Maître lui balança alors un coup de poing qui renvoya Lee au tapis, sous les regards ébahis du Hôzen et de la Zetsu.

(Il vient de…)

(… défoncer son élève ?!)

« Qu’est-ce que je t’avais dit à ce sujet, Lee ?! »

« Désolé, Sensei… Mais ce n’était pas tous les jours que je pouvais y aller à fond… Et je voulais vraiment mesurer ma force à la sienne… »

« C’est donc ça… Lee… » dit alors Gaï, des larmes coulant des yeux.

« Oui, Sensei… » répondit son élève, pleurant à son tour.

« La fougue de la jeunesse… Pour la peine, je ferai les 500 tours de Konoha que je comptais t’infliger en guise de punition avec toi ! »

« Sensei ! »

Spoiler:

« Allons-y, Lee ! »

« Oui, Sensei ! »

Et ils se mirent en route, courant en petite foulée sans même porter attention…

(Vraiment trop…)

(… Bizarre…)

Pensèrent Ryûzaki et Sunaika au même moment, les yeux tout ronds consternés devant la scène qui s’était déroulée devant eux.

Spoiler:

Il en avait presque oublié Ren, cet autre adversaire qui venait tout juste de se relever… Visiblement prêt à en découdre à nouveau.

« T’as toujours pas eu ton compte, toi ? Il va juste te remettre ta raclée ! » s’écria la brune, pas très intéressée par un nouveau duel à sens unique.

« C’est une histoire entres guerriers… N'interfères pas. » murmura-t-il alors, titubant dans sa marche.

« Pardon ?! Tu vas voir quand la guerrière que je suis va te fracasser ! » s’écria-t-elle en commençant à s’approcher de lui en remontant son manche, des flammes à la place des yeux.

« Cesse donc, Ren. Tu tiens à peine debout. » déclara quant à lui Ryûzaki, le regard désintéressé.

Son effroyable ténacité était probablement due à sa profonde hargne. Peu importe combien de fois il tombait, il se relevait... c'était à se demander s'il était humain.

Le corps couvert d'égratignures et de blessures, il continuait sa marche... jusqu'à finalement s'arrêter à plusieurs mètres de son adversaire, le regard plein de malice.

« Dit le gars aux bras inutilisables... » remarqua-t-il sournoisement en le pointant du doigt, grand sourire aux lèvres.

Au même moment, le Hôzen apparût juste devant lui, son visage faisant face au sien… avant de lui adresser un coup de poing qui le percuta en pleine face, basculant violemment son corps qui s’effondra en frottant le sol.

Spoiler:

Avait-il déclaré de son air toujours aussi glacial, alors que son adversaire gisait à quelques mètres de lui.


(Incroyable… il pouvait encore les utiliser ? Mais je pensais que… Non, en fait. Ce n’est pas aussi simple…) remarqua sa coéquipière en observant son bras encore cramé qui tremblait.

(Ryûzaki…)

Spoiler:

(Il donne l’impression que ce n’est rien, alors qu’il doit souffrir le martyr…)

« Allons-y, Sunaika. » dit-il en se dirigeant vers sa coéquipière.

« Mais… et tes bras ? » demanda-t-elle en montrant son avant-bras qui tremblait encore après ce coup.

« Oh, ça… ce n’est rien. »

(Ah ça, je m'y attendais pas tiens...)

Alors qu’ils s’apprêtaient à repartir, une voix émana de derrière eux.

« Ryûzaki Hôzen… Je n’oublierai pas… »

Son adversaire était allongé en se tenant sur ses bras, fixant le sol. Il semblait cette fois-ci avoir beaucoup plus de mal à se relever, le corps et le visage couvert d’égratignures.

Il avait encaissé énormément d’attaques, que ça soit contre lui ou contre Lee… C’était déjà un miracle qu’il était encore conscient. Mais sa détermination semblait être sans faille, à un point où il semblait ignorer la fatigue et la douleur… ce qui surprit les deux protagonistes.


« Bon sang, il lâche jamais l’affaire lui ! Eh sourcils bizarres, tu ferais mieux de rester couché si tu veux pas que ça soit moi qui en termine avec toi ! »

Au même moment, le Hôzen se retourna.

« Toi… Quel est ton nom ? »

Cette question fit sourire le fameux « dragon », qui rassemblait ses efforts pour se hisser jusqu’à pouvoir s’asseoir sur l’herbe, le regard dirigé vers Ryûzaki.

Spoiler:

Spoiler:

« Et toi aussi, retiens mon nom ! Sunaika Zetsu, c’est moi qui te mettrai ta raclée la prochaine fois ! »

Elle tenait visiblement à l’ajouter, n’appréciant visiblement pas que Ryûzaki soit encore une fois au centre de l’attention, surtout qu’elle n’appréciait également pas son adversaire.

(Non, je ne dois pas l’envier… Au contraire, c’est à moi de me battre pour leur prouver à tous ce que je vaux vraiment. C’est ça, ils vont comprendre à leur dépend qui est vraiment Sunaika Zetsu !)

Elle pensait cela, mais en même temps... cela la rassurait également d'une certaine façon de se sentir bien gardée, après la démonstration de force que venait de lui offrir malgré lui son coéquipier.

(Mais au final, il leur a mis une belle raclée... Je suis bien contente de l'avoir dans mon équipe plutôt qu'en face... Je devrais peut-être en profiter pour lui demander de m’entraîner...) pensait-elle en souriant. (Oui, comme ça je deviendrai bien plus forte.. Et il pourra également compter sur moi pour le protéger...)

C'étaient des pensées tout à fait inhabituelles pour Sunaika, mais passer du temps avec Ryûzaki semblait avoir un réel impact sur elle. La haine qui obscurcissait son coeur à son propos semblait totalement occultée depuis leur discussion, la rendant depuis beaucoup plus naturelle... Bien qu'elle n'en avait pas encore totalement conscience. Elle se sentait bien à ses côtés.

Sur ces paroles, les deux coéquipiers quittèrent les lieux, tandis que Ren les observait partir, sourire aux lèvres.

« Ryûzaki Hôzen… ça va être intéressant. »

La pluie avait cessé pour laisser place à un soleil cuisant typique du Pays du Feu qui commençait déjà à agresser, en ce mois de printemps, les yeux inaccoutumés des inhabitués du coin. Le village grouillait de silhouettes opalines de villageois, alors que certains genins évitaient la place publique et préféraient s’enfermer dans leur chambre qui leur promettait des après-midis tranquilles pour réviser l’examen qui approchait à grands pas. Les commerçants ouvraient leurs parasols décolorés et nettoyaient leurs tables dans l’attente de clients. La température grimpait à vue d’œil, l’été promettait d’être chargé.

Alors que le duo dépareillé quitta la forêt pour rejoindre le centre-ville de Konoha, les boutiques se dressaient devant eux et formaient une symphonie de couleurs qui faisait pétiller les yeux de Sunaika, qui n’avait visiblement pas l’habitude d'un tel spectacle. Les propriétaires des bars à ramens, un vieux chiffon à la main, se saluaient d’un hochement de tête subliminal et s’interpellaient de leurs voix graves à l’accent prononcé du Pays du Feu qui claquait sous la langue. Les discussions s’animaient : le festival des masques allait durer trois jours cette année, accrochez-vous bien ! Le sol terreux brûlant supportait le piétinement des foules indécises, les habitants de multiples villages se mêlaient de leur accents franchouillards aux commerces du coin.

Sunaika scrutait Ryûzaki d’une curiosité naissante.

N’avait-t-il vraiment peur de rien ? Jusqu’à où était-il capable de se surpasser ? Comment un seul être pouvait-il faire naître autant de questionnements ? La question resta suspendue dans son esprit pendant quelques secondes puis s’évanouit, honteuse de sa propre existence.

Sunaika l’avait pourtant examiné, scruté, elle lui avait cherché un défaut de fabrication, une preuve tangible et irréfutable qu’il n’était pas aussi fort qu’elle aurait imaginé. Malheureusement, l’aura qu’il dégageait ne mentait jamais.

Lorsque Sunaika fit irruption dans sa vie, le long fleuve de tranquillité du Hôzen fut quelque peu secoué mais retrouva presque aussi vite un équilibre soporifique.

La brune pouvait enfin donner un nom au gouffre qui se creusait entre elle et le jeune Hôzen : Ren Yuuto. Une nouvelle personne à surpasser.

La flamme qui brûlait dans les yeux du nouvel arrivant avait laissé la brune sans voix. Sa fière expression avait sûrement déjà commencé à être célèbre parmi les ninjas de Konoha. Son sourire provocateur complétait les grands yeux ambrés qui voyaient tout, n’étant dissimulés nullement derrière de longs cils mais par des sourcils broussailleux et extravagants de la couleur de sa crinière.

La jeune femme se tourna vers son camarade qui regardait devant lui, la mine déterminée qui ne l'avait visiblement pas encore quitté.


- C’était…incroyable !

- Incroyablement dangereux, oui. S’exclama Ryûzaki de sa voix quelque peu nasillarde.

- Il était fort, très fort, tu peux pas le nier Ryûzaki !

L’intendant hochait de la tête.

- C’est vrai, il est fort. Mais il est aussi très immature et imprudent. Être fort, ça ne fait pas tout. Se battre pour se battre…A quoi bon s’il n’y a aucune finalité, aucune urgence qui demandait le combat. Et ceci vaut également pour l'autre, le sensei est même intervenu...

- Tu parles du sensei à la combinaison moulante ! Dégoûtant ! Un sourire félin se dessina sur le visage de la brune avant de partir dans un grand éclat de rire.

- C’est vrai qu’il n'était pas normal, celui-là… Il retint un sourire, qui s’effaça après quelques secondes sous la douleur présente dans son bras.

- Ton bras…c'est vrai, la main tremblante de la brune s’était levée pour toucher du bout des doigts mal assurés, le bras souffrant du jeune Hôzen. Un bras qui devait souffrir le martyr, plus haut encore, juché sur un grand cops tailladé, culminait encore plus haut un visage fin, arborant deux iris glacées et, avouons-le, un peu paniquées.

Déconcentré, le garçon laisse glisser son attention un moment avant d’être ramené à la réalité par un frisson qui lui parcourra le bras.

- Arrête ça, tu…non mais- Sunaika !, il se dégagea de la pseudo emprise de la brune et attrapa le bras de cette dernière à pleine main. Est-ce que je t’attrape le bras, moi ?,la détailla-t-il.

Un tiraillement se fit connaître au creux de l’estomac de la jeune femme. Un tel geste lui était anodin, exceptionnel et d’une intimité telle que Sunaika se sentit soudain empotée et de trop. Le rouge lui monta aux joues sans qu’elle ne sache pourquoi.

- On est arrivés en face de chez moi, j’y vais ! Marmonna la brune de sa voix naturellement prononcée.

Ryûzaki sourit, mettant par la même occasion Sunaika encore plus mal à l’aise. Cette dernière lui rendit une grimace forcée avant de déguerpir à la vitesse de l’éclair.

***


La première épreuve est à première vue un examen écrit qui se déroule à l'Académie de Konoha.
Si l’insoutenable silence n’était pas suffisamment révélateur de l’humeur exécrable de Sunaika aujourd’hui, l’épouvantable trajet vers le centre-ville aurait dû mettre sur la voie Sakae qui s’entêtait à parler d’examen et de projets d’avenir à une Sunaika franchement désintéressée. La torture verbale ayant été abrégée par Ryûzaki qui venait de repérer un panneau qui arborait l’indication de l’académie de Konoha.

Et à force de chercher, on finit par trouver. Le groupe s’arrêta devant l’embrassure de l’académie : une jungle noire de monde, des yeux qui vibraient dans la lumière. Sakae était profondément gênée par la situation. Il y avait des gennins de Konoha, mais aussi d’autres villages. Certains approchaient la vingtaine, d’autres semblaient encore s’accroche à l’adolescence dans leurs traits. Tous toisaient le groupe arrivant avec un regard balayant tout le spectre de l’expression humaine, de la surprise à la…colère. En passant par la méfiance.

Sunaika promena son regard un peu partout.

Un toussotement retint son attention : la blonde de la dernière fois, et le jeune homme aux joues tirées d’un rouge vif.

Encore eux…


- Ca ira ?

La voix avait éclaté derrière elle et l'obligea à se retourner.

- Oui, merci. Claironna la jeune femme, dans une incompréhension totale.

C’était une fille de son âge, de longs cheveux roses, des yeux verts.

- Je vois que tu poses problème à Ino, commença-t-elle, on va bien s’entendre. La jeune femme avait terminé sa phrase dans un murmure inaudible, suivi d'un clin d'oeil.

Ils sont tous bizarres…

Spoiler:

Le jeune Hôzen fit volte-face brusquement, surpris par la voix qu’il n’avait pas du tout entendu arriver.

- Na….ruto ?


Le blond lui tendit la main, la paume face à lui. Ryûzaki ne comprenait rien et se trouva fortement embarrassé quand le jeune Uzumaki lui claqua un peu brutalement sa main sur la sienne, il recula de surprise alors que le blond explosa de rire franchement.

- En tout cas, poursuivit le blond, si tu as besoin de moi n’hésite pas ! N'oublie pas que je serais…le prochain grand Hokage !

Le drôle de personnage s’apprêtait à tourner les talons, sachant qu’il n’aurait rien du Hôzen, quand il marqua un temps d’arrêt, l’expression plus sérieuse.


- Ne te laisse pas intimider par les gens d’ici, l’essentiel est que tu trouves ta place et que tu t’y sentes à l’aise !

- Tu devrais arrêter de faire le guignol pour une fois, Naruto.

La voix était profonde et grave. Elle résonna dans les os de Ryûzaki qui, à peine s’était remit de la situation actuelle, releva le regard pour toiser le brun ténébreux qui transperçait le groupe de son regard atypique en dévalant, les mains dans les poches.

Le fameux Sasuke…Ce serait lui ?

- Et toi tu devrais arrêter de frimer, lança la brune à l’étrange personnage qui les dépassa.
Ne restait donc que le brun qui la dévisagea un court instant, la même étincelle dans le regard que précédemment, son regard s’était durci.

Quelle ne fut pas sa surprise quand le groupe se retrouva nez à nez avec Ren Yuuto. Sunaika roula des yeux, les bras croisés contre sa poitrine.

L’attroupement autour d’eux s’était très vide vidé, les Genins entrants les uns après les autres.

Sans trop faire attention, l’équipe 8 fit de même. Ils arrivèrent alors à la fameuse salle 15-3, où ils avaient initialement rendez-vous. La salle 15 se trouvant à l’étage 3.

Mais un duo de chûnins dégageait tous ceux qui voulaient passer par la porte.

« Vous n’avez pas le niveau, c’est pour votre bien que l’on fait ça ! »

Disaient-ils, sourire carnassier aux lèvres.

Sakae soupira.

« C’est n’importe quoi… »

« On a monté que 2 étages, non ? » remarqua Sunaika, pensive.

« En effet, nous ne sommes pas au 3ème… » conclua le Hôzen, levant le voile sur cette supercherie.

Ils rebroussèrent aussitôt chemin, là où la plupart des autres Genins attendaient ou tentaient d’affronter les chûnins qui bloquaient l’entrée.


« C’était du Genjutsu de bas niveau, en plus… Sérieux, ce n'est pas très digne de ninjas tout ça… » commenta Sakae durant leur marche, ayant du mal à comprendre comment les autres ont pu se faire avoir ainsi.

« Il faut croire que le niveau n’est pas très élevé… » ajouta le Hôzen, bras croisés derrière la tête.

« Mais pourtant, y’a aussi des types très forts… » disait Sunaika en se tenant le menton.

« L’examen ne portera pas que sur la force physique… Même si quelqu’un arrive à battre les Chûnins qui gardaient la porte, ça l’avancerait à quoi s’il n’est même pas capable de comprendre qu’il est au mauvais étage ? » demanda ironiquement Sakae avant de rire.

« On a encore une heure devant nous, je pense que ces types-là auront le temps d’y réfléchir... à moins d’être gravement atteints. » remarqua Ryûzaki en jetant un œil à une horloge accrochée au mur du couloir.

« On devrait en profiter pour tâter un peu le terrain. Peut-être qu’il y a des indices dans d’autres salles ? » la jeune fille aux cheveux pourpres réfléchissait aux différentes ficelles que pourrait bien cacher cet examen.

« Pas si sûr… ils auraient bien préciser s’il y en avait. » rétorqua la brune.

« Un Ninja doit également savoir s’adapter sans avoir besoin de consignes… Toutes les solutions sont envisageables. » ajouta le Hôzen.

« Allons voir de ce côté ! » Sakae montra du doigt une porte qui semblait mener à un autre couloir.

« Bon, si vous le dites… » Sunaika semblait un peu moins enjouée à cette idée, mais qu’importe.

Après quelques mètres franchis dans cette salle bien plus grande que ce qu’elle paraissait, le groupe s’arrêta net…

Ils se trouvaient en hauteur, vue imprenable sur un combat qui se déroulait sous leurs yeux.

Spoiler:

« Ce sont des Genins… Rock Lee, et Sasuke Uchiwa ? Mais qu’est-ce qu’ils font ? » s’étonna Sakae.

« Tiens, tu les connais ? » demanda Sunaika pendant qu’elle les observait.

« Oui. Je me suis renseignée au sujet des autres combattants, et ils sont tous les deux… très forts. Je les ai mis sur la liste à éviter… » murmura-t-elle.

Ryûzaki quant à lui ne pris même pas la peine de parler, bien trop captivé par ce qui était en train de se passer.

Lee avait légèrement le dessus, Sasuke ne le tenait pas au corps-à-corps.

Les coups fusaient des deux côtés, mais ceux de Lee étaient plus rapides, plus précis… et plus forts. Le Uchiwa n’arrivait même pas à le toucher, son adversaire parait ou esquivait toutes ses attaques.

(C’est donc lui, le fameux Sasuke ? Il se fait malmener de la sorte ?) pensa Ryûzaki, déçu par cette piètre performance.

Au bout de plusieurs minutes, le garçon aux gros sourcils s’arrêta, se tenant alors debout sans garde face à son adversaire essoufflé.

« Ça suffit, je n’ai pas besoin de plus. Tu peux maintenant comprendre la différence qu’il y a entre un entraînement acharné et un talent immérité ! » déclara Lee en resserrant ses bandages aux mains.

Sasuke, essoufflé, gisait dos au sol en se tenant sur ses mains.

« Sasuke ! »

Sa coéquipière aux cheveux roses accourut aussitôt vers lui pour lui porter secours.

Lee était visiblement venu le défier afin de montrer sa supériorité... Et l'équipe 8 venait d'arriver au moment opportun pour voir ce spectacle. Néanmoins, Sasuke ne fut pas à la hauteur... et fut battu sans grande difficulté malgré ses efforts.

« C’est tout… ? » demanda Sunaika, déçue.

« "Tout" ? C’était quand même impressionnant, ce niveau de Taijutsu ! Ces types sont la crème des Genins de Konoha, même Sasuke s'est bien défendu... Il est juste tombé contre plus fort que lui ! » répliqua Sakae, surprise par la remarque de sa coéquipière.



« Bof… J’ai déjà vu mieux. » répondit-elle de manière désintéressée. « D’ailleurs, comment vont tes bras ? » ajouta-t-elle en observant les bras couverts de bandages du Hôzen.

Cette question l’extirpa d’ailleurs de sa torpeur.

« Mes… bras ? Euh oui, bien sûr. »

« Mmmh… t’es sûr… » la brune attrapa par la même occasion son avant-bras par surprise. Le Hôzen le retira aussitôt par réflexe.

« Qu'est-ce que je t'avais dit sur mes bras ?! Ne les touches pas sans prévenir ! »
s'écria-t-il, plus affolé par la douleur que l'acte en soi.

« C’est bien ce que je pensais. Une brûlure comme ça ne guérit pas aussi vite… »

« Ça n’arrivera plus, de toutes manières. »

« Ah bon, qu’est-ce qui te fais dire ça ? »

« J’apprends de mes erreurs, c'est moi qui l'aurai la prochaine fois ! »

« Si tu le dis… »

Sakae les écoutait sans trop comprendre, assez dubitative.

« Qu’est-ce que c’est que ces histoires ? Ryûzaki a affronté Rock Lee ?! Et j’avais même pas fais attention, d’où ça sort ces bandages ? »

« Une longue histoire… je te raconterai plus tard. Le temps presse. »

« En effet, il ne faudrait pas être en retard. Hâtons-nous. » déclara le Hôzen en se dirigeant vers la porte.

C’est alors qu’une voix émana au loin.

« Le prochain ce sera toi, Ryûzaki ! »

Lee le pointait du doigt depuis l’autre bout de la salle, déterminé.

Ryûzaki acquiesça en hochant de la tête, sans trop lui donner crédit.

Il ne voyait bien évidemment aucun intérêt à ce genre de rivalités qui consistaient en affrontements réguliers afin de savoir qui était le plus fort.


« Tiens, mais c’est Naruto… il est au sol ? » remarqua Sunaika en clignant des yeux.




« Peu importe. » répondit froidement le garçon aux cheveux blancs en se retournant, ne portant visiblement aucun intérêt à la scène.

« Lee l’aurait vaincu juste avant… pour ensuite se charger de Sasuke ! Ryûzaki, je ne sais pas pourquoi il s’intéresse à toi, mais tu ferais mieux de l'éviter lors de l’examen… » conseilla Sakae, inquiète.

« Toi, t’as toujours rien compris ! Cette fois, tu réfléchis de travers si tu veux mon avis… » lui répondit la brune en lui adressant un clin d’œil, suivant Ryûzaki vers la sortie.

« Que… Qu’est-ce que vous racontez ? C’est quoi ces histoires ? » demanda-t-elle en franchissant à son tour la porte de sortie.

« Ce Lee… Ryûzaki l’a déjà combattu et lui a tenu tête. Sans les mains. » lui dit-elle d’un ton malicieux tout en lui adressant un clin d’œil.

Sakae s’arrêta net.

« Tu… plaisantes ? »

« J’ai l’air de plaisanter ? Il a affronté Ren et Lee en même temps ! Même si bon, l’autre malade aux sourcils crochus lui a adressé un coup en traître et lui a brûlé ses bras… »

« … C’est donc pour ça, les bandages ? Je comprends mieux… Ren et Lee, je les avais tous les deux mis dans ma liste de ninjas à éviter. Dire qu'il les a combattu tous les deux... »


Aussi bizarre que cela puisse paraître, Sakae sous-estimait Ryûzaki par manque de démonstration. Elle ne l’avait vu à l’œuvre que contre des ennemis bien plus puissants, et non pas contre des adversaires de leur rang.

Sunaika pensait de la même manière, jusqu’à le voir de ses propres yeux.

« Ne vous emportez pas. Ils sortaient tous les deux d'un combat, ils n'étaient clairement pas au maximum de leurs capacités. Surtout ce Lee... » commenta le Hôzen en fronçant les sourcils.

« Peut-être... Mais toi non plus, pas vrai ? » répondit Sunaika, confiante.

Ce à quoi son coéquipier ne put répondre, ce silence donnant raison à la brune.

Étrangement, ils ne savaient pas grand-chose du niveau des autres… Parce qu’ils ne les ont jamais vraiment côtoyés, eux qui ont fraîchement débarqué à Konoha.


« Une chose m’intrigue cependant… » dit Ryûzaki en brisant ce silence alors qu’ils marchaient dans ce couloir.

« Quoi donc ? » demanda alors Sunaika, étonnée de le voir dans cet état.

« Les pupilles de ce Sasuke… »

« Ah oui ! Elles étaient… rouges ? Moi aussi, j’ai trouvé ça bizarre. »

« Ah, ça ? C’était le Sharingan, un Dôjutsu propre au clan Uchiwa. »

« Le… Sharingan ? »

« Les… Uchiwas ? »

« Ah c’est vrai, vous n’êtes pas d’ici… Le Clan Uchiwa était un redoutable clan de guerriers qui vivaient à Konoha depuis la création du village. Le Sharingan est un puissant atout qui leur est propre, permettant de lancer de puissants Genjutsus mais également mieux analyser les attaques, les prédire grâce aux flux de chakra, et même… les copier. »

« Wah… Mais c’est carrément balèze comme technique ! » s’exclama Sunaika.

Ryûzaki demeurait pensif, sourcils froncés…

« Pourquoi parles-tu à l’imparfait ? Que leur est-il arrivé ? » demanda-t-il ensuite, intrigué.


Sakae baissa alors les yeux en prenant un air plus grave…

« Il y a plusieurs mois de cela, tous les membres se sont faits… massacrer. »

Ses deux coéquipiers écarquillèrent les yeux à l’écoute de cette terrible annonce.

« Ce clan de puissants guerriers... Massacrés ?! »

« … Par qui ?! »

Sakae inspira tristement.

« Par… Itachi Uchiwa, le grand frère de Sasuke. »

Sunaika et Ryûzaki furent stupéfaits par cette annonce, demeurant sans voix en raison de la gravité de cette nouvelle.

« … Mais… Pourquoi… » demanda alors la brune, dans l’incompréhension.

« C’est bien là le problème… On n’en sait rien. Officiellement, il a agi sans motif, mais ça ne peut pas être le cas… Sasuke fut le seul à être épargné. » murmura la jeune fille aux cheveux pourpres.

« Ce Sasuke… Il porte ce lourd fardeau sur ses épaules. L’héritage de son clan, ainsi que la vengeance de son frère… »

« C’est vraiment terrible… »

Spoiler:

« En effet… Il faut craindre son évolution, vu qu’apparemment tu es plus fort que lui en l’état si tu as pu combattre Lee sans même utiliser tes mains. » remarqua Sakae. « Bien que j’en sois toujours surprise… ce Lee, il est vraiment impressionnant tout de même. On sent qu'il s'est vraiment entraîné dur pour arriver à ce niveau... »

« Tu n’as pas vu Ryûzaki combattre Keijirô lors de notre mission, ça se voit. Mais c’était d’autant plus surprenant de le voir combattre Ren et Lee… » ajouta Sunaika. (Il est clair qu’il y a un fossé entre nous et lui. Heureusement, je me débrouille en ninjutsu… Et Sakae… euh… Je sais même pas en quoi elle est forte, à part qu’elle utilise bien sa tête en général… Est-ce qu’on a vraiment nos chances à cet examen ?) se demanda-t-elle ensuite, inquiète.

« Je pense que nous avons toutes nos chances, dans ce cas. Nous avons un des meilleurs combattants au corps-à-corps, une des meilleures utilisatrices du ninjutsu, et… une puissante lanceuse de Genjutsu. Techniquement, l’équilibre est parfait. » déclara-t-elle avec un léger sourire aux lèvres.



« Du… Genjutsu ? Toi ? Pourquoi tu ne nous l'as jamais montré ? »

« Parce que je n’en ai jamais vraiment eu l’occasion, ni la nécessité… »

« Intéressant… ça renforce nos chances de succès ! Il faudra établir une stratégie en conséquence le moment venu… »

« Evidemment ! Mais en vérité, rien ne nous dit qu’on restera en équipe tout le long de l’épreuve. »

« Comment ça ? »

« C’est un examen qui consiste à passer Chûnin. Les Chûnins sont des chefs d’équipes, pas de simples membres… Ils vont forcément évaluer nos aptitudes personnelles. »

« Merde, j’y avais même pas pensé… Mais... ça devrait aller pour nous... n'est-ce pas... » se rassurait ironiquement Sunaika en lançant un regard désespéré à Sakae.

« Cessons de spéculer inutilement, nous verrons bien ce qu’il adviendra lorsque nous y serons confrontés. » coupa froidement Ryûzaki, n’appréciant visiblement pas vraiment ces éloges à son égard.

« Il a sans doute raison, on parle peut-être pour rien là… Surtout que même individuellement, on n’est pas à plaindre non plus. Moi j’ai toujours ma tête, couplée à mes illusions… et toi tu es plutôt polyvalente, avec une forte affinité avec le Ninjutsu élémentaire. Nous sommes tous redoutables dans cette équipe, finalement… Quand on se compare aux autres, je n’aimerais clairement pas être à leur place. » dit-elle en adressant un clin d’oeil à sa coéquipière.

« C’est vrai… Tu as raison, Sakae. Je me fais du soucis pour rien, j’en oubliais presque que le niveau moyen était nul ici ! On va les rétamer ! » s’écria la brune en dressant son poing devant elle.

« Exactement ! On va tout déchirer ! » s’écria-t-elle en brandissant le poing à son tour.

Et c’est dans cette optique que le groupe se dirigea vers la fameuse porte d’entrée de l’examen, traversant ce long couloir aux murs peints d’un gris délavé…

Jusqu’à apercevoir un ninja masqué se tenir devant cette porte, lisant un livre.

Spoiler:

Avait-il instinctivement dit en les voyant arriver.

Le Hôzen leva le sourcil. Cet homme lui disait quelque chose, il l’avait sûrement déjà aperçu ici.

« Ce type… »

La brune était pensive, elle l’avait également déjà vu quelque part…

« C’est le Sensei de l’équipe 7, Kakashi Hatake. » ajouta Sakae, dissipant les doutes.

(C’est donc lui, le Maître de Sasuke, Naruto et… cette fille aux cheveux roses.) pensa Ryûzaki en fronçant les sourcils. (À vue d’œil, il a l’air très fort… On distingue dans son regard le calme et la confiance sereine d’un guerrier.)

« Oh, je vois que tu es bien renseignée… » répondit-il en souriant.

« L’information est vitale, surtout dans un examen de ce genre ! »

« Et tu as bien raison ! Je vous souhaite bonne chance pour la suite, même si je ne suis pas votre Sensei. »

« Qu’est-ce que vous faites là, d’ailleurs ? Vous êtes le seul Maître présent ici. » répliqua Sakae, intriguée.

« Rien de spécial, je faisais juste un tour… » répondit-il l’air un peu gêné.

« Vous attendez vos élèves… Vous êtes inquiets pour eux, pas vrai ? » ajouta alors Sunaika d’un sourire carnassier.

« Hum… Non, pas vraiment. Je voulais vérifier quelque chose. » dit-il d'un ton désintéressé.

« Ah bon ? Et quoi donc ? » demanda la fille aux cheveux pourpres.

« Qu’importe, Sakae. Allons-y. » déclara Ryûzaki en poussant la porte, n’ayant visiblement rien à faire de cette discussion.

Sunaika le suivit en souriant. Pour elle, elle avait eu raison avec sa remarque… ça lui suffisait.

(S’il fait ça, c’est sûrement qu’il n’est pas sûr à propos de leur niveau… Voilà pourquoi Jiraya-Sensei n’a pas cherché à savoir comment on allait. Il a confiance en nos capacités…) se dit-elle, satisfaite.

« Oh, désolée ! Bon courage à vous, Sensei… » Sakae s’empressa alors de rejoindre ses coéquipiers qui passaient de l’autre côté.

« … Vous en aurez besoin ! » rajouta avec un humour discutable la brune tout en franchissant la porte.

Kakashi les regarda entrer en souriant… avant de reprendre un air bien plus sérieux.



« Ce sont donc eux les petits protégés de Jiraya… Les rumeurs ont l’air vraies. Ils sont bien intéressants… Ce qui m’inquiète un peu plus. »



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Le fils de Ryûdan Hôzen faisait apparemment beaucoup parler de lui. Pour ses performances d'une part, mais surtout pour son simple lien de parenté direct avec l'un des criminels les plus recherchés des quatre pays ninjas... Mais pourquoi était-il si tristement célèbre ?

Une chose était sûre, c'était que rien que le nom de son clan inspirait la crainte même chez les plus puissants shinobis...

Cette épreuve allait vraisemblablement être riche en rebondissements.

Suite au combat, la longue et lourde pluie cessa de tomber laissant les rayons du soleil faire étinceler la forêt tout entière. Chants d'oiseaux, bruits d'insectes... Remplaçait le son horrifique de la pluie qui heurtait le sol. Tandis que le duo sous la tutelle du célèbre Jiraya rentrait, simultanément ... Au loin, à nouveau dans la forêt le picotement et le son dû au craquèlement du bois à cause d'un feu se fit entendre. Autour de ce feu deux genin s'y trouvaient, accompagnés tous deux d'une adulte assise auprès d'un loup balafré. Celle-ci se trouvant être leur sensei, s'exprima d'une manière assez agacée.

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L'un postiché sur un tronc d'arbre sans scrupules et aucune pudeur grattait le visage du serpent lui positionné sur l'épaule de son maître. A l'entendent des remords de son Sensei... Il tourna son intention auprès d'elle et employa les paroles suivantes avec aucun remords, sans montrer le moindre sentiment.

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S'exprima cette fois la deuxième genin, les larmes aux yeux... Le loup au vue de leurs comportements roula des yeux avant de commencer à sommer. Tsune elle, en une fraction de seconde percuta du poing la tête de ses élèves avant de croiser les bras. Tous deux maintenant recouverts d'une bosse fumante, se trouvaient au sol les yeux complètement blancs.

" Si j'entends à nouveau de tels injuries venant de votre part, je vous donnerais à bouffer à  Kuromaru. " Le loup ouvrit subitement les yeux, et regarda étonner sa maîtresse... Sauf que son intention elle le fit regarder en direction des bruits de feuillages... Et se mit aussitôt en position d'attaque. Les jeunes ninjas entrain de comater réagir eux-même instinctivement en se mettant tous-deux en formation... Et à la grande surprise de chacun c'était... Le dit Dragon. Couvert de blessures, les vêtements déchirés Ren se rafala instantanément au sol sous les yeux ébahis de ses coéquipiers. Mais avant même qu'il ne toucha le sol... Le loup lui accourut pour le réceptionner correctement.


" REN QUE T'ES-T-IL ARRIVE ?! Vous, ramenez-moi de quoi le soigner et le nourrir! " Au-dessus de son fort caractère se cachait une femme qui s'inquiétait pour ses élèves, une mère protectrice. Une trentaine de minutes passèrent... La jeune équipe de Konoha posé autour du feu, ne disait plus rien et se contentait de regarder silencieusement Ren entrain de manger qui depuis son arrivée, n'a employé pas un seul mot... Il semblait à la fois heureux et posé contrairement à son habitude.


" Eh toi. Tu l'as enfin trouvé... "

Une voix tranchante, brisa ce silence paisible. Et cette voix appartenait à ce genin à la bouche bandée.

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Ne comprenant pas, les deux autres se fixèrent avant d'épier les garçons de haut en bas... Bien leurs différences, Kenji ainsi que Ren sans forcément se parler, d'un simple regard ils se comprenaient. Cela montrait bel et bien, que tous-deux se connaissaient depuis bien longtemps.


*couper ost*


Le jour était enfin arrivé. Le jour de l'examen chunin. A deux heures du début de l'épreuve, des genins venant des cinq grands pays se rendaient au lieu de rendez-vous. Cris, chahuts, combats étaient à l'affut. Et dissimulé dans ce chaos auditif... Se trouvait le groupe du jeune Yuuto. Tandis que Kenji ainsi qu'Ayako marchaient au milieu de la foule, Ren lui balaya du regard les autres concurants... Presque déçu, personne dégageait ce qu'il attendait.

" Ren. "

Kenji se tourna dans sa direction, le visage inexpressif comme toujours. A la vue de son regard, le dragon plaça ses mains derrière la tête et se mit à marcher l'enthousiasme habituel de ce genin se lisait à nouveau sur son visage... Alors d'un ton machiavélique presque mesquin il s'exprima.

" Ayako trouves-nous la salle 15-3. "

" Suffisez de demander Ren-Kun ! "

Spoiler:

Alors la jeune genin vêtue de vert s'avança les yeux grands ouverts, en quelques secondes la rétine de ses yeux s'agrandit et son visage se vit remplir de veine. Le dragon puis Kenji n'eurent le temps de réagir qu'Ayako grâce à une vision surdévellopée sû définir le lieu où ils devaient tous-trois se rendre. Et c'est le doigt pointé dans la direction à entreprendre puis le sourire aux lèvres qu'elle rétorqua.

" Vous m'en devez un ... " N'ayant même pas terminé la jeune Ayako se fit bousculer par Ren qui semblait encore plus motivé. Il se craquait les poings et marchait en avant suivit de près par Kenji. Elle resta derrière les joues gonflées et les bras croisés... en s'écriant " T'afçon je ne vous aimes pas, bandes de nuls! ".


" Ryuzaki... Attends-moi! "



Arrivé à destination, un ninja masqué dont les yeux étaient plongés dans un bouquin se trouvait non loin de la porte qu'ils se devaient de franchir. Les protégés de la maître-chien, s'avançaient sans poser le moindre coup d'oeil sur celui-ci, mise à part un... Kenji. Sur le point de quitter le champ de vision du célèbre ninja, sous une rapidité inouïe le mystérieux genin aux longs cheveux noirs lui jeta un rapide regard.

Spoiler:

Spoiler:

C'est en laissant derrière eux Kakashi que le groupe rentra dans cette grande salle... Salle qui dès leur entrée se tue. Plus un bruit, plus un son... Tout regard, toute pression se déversa sur eux, ce qui fit réagir la tête brûlé du groupe... Pendant que la fille auprès de Ren, se cachait derrière celui qu'on définirait d'impassible... Kenji.


" Je vois... Vous voulez vous battre. "

Spoiler:

D'un pas lourd et rapide, un genin situé dans la foule se rapprochait du nouvel arrivant. Sur son front positionnait le bandeau du village d'Oto... Sur son visage se lisait la fierté et l'arrogance même. A mis-pas du dragon, le genin du village caché du son porta un coup la paume ouverte dans le ventre de Ren. Kenji ainsi qu'Ayako se contentaient simplement de regarder, sans promouvoir un seul émotion.

Spoiler:

Ren quant à lui souria... Jusqu'à que de cette paume soit expulsé une aire comprimé, faisant craché un filet de bave au guerrier du feu. Afin de ne pas se retrouver à dix pas, Ren agrippa le bras de l'étranger... Puis sourit à nouveau en employant la phrase suivante.

" Katon ! "

Spoiler:

Ce challenger plus âgé que le genin au tempérament de feu, se vit foudroyer par un dragon sortit du sol. Tandis qu'il était à la merci de Ren et son dragon, à quelques pas un second intervenant s'écria en se rapprochant tout comme le précèdent à toute allure.

Spoiler:

Alors qu'il comptait porter un coup, le bruit aiguë d'un kunai touchant sa cible retentit. C'était Kenji qui inter-ferra cette fois. Sans dire le moindre mot, le ninja aux 1000 serpents dévia le coup avec une facilité inné. Mais bizarrement une onde traversa son corps tout entier... Kenji se vit déstabilisé, l'onde traversant tout son corps le fit plier genoux avant de disparaître en fumée.


Un clône depuis le début, le genin aux manches longues et au bras métallique fit frustré en constatant cela... Il tourna son regard en direction du porteur de serpent le regard rempli de haine... Le visage inexpressif de celui-ci heurta encore plus la sensibilité du ninja d'Oto.

Parallèlement Ren faisait face à son adversaire tout juste sortit de l'emprise de ses griffes... Il se levait essoufflé mais sourire toujours tailladant son visage... Zaku était fière et excitée de combattre un adversaire du gabarit de ce fameux Dragon qui lui rétorqua.




Pendant que Ren et Kenji étaient face à leurs adversaires, la porte s'ouvrit... Laissant paraître sous la lumière le trio intitulé " équipe 8 ", intrigué le groupe composant Kenji, Ayako et le dragon se tournèrent. A quelques minutes du début de l'examen, deux groupes aux réputations étonnantes se faisaient face... Sous la pression étouffante de la salle dite " 15-3 ". La seule souriante parmi eux-six étaient la porteuse de sang Hyuga qui s'exprima jovialement.

- ALORS APPROCHEZ !,

La voix criarde du jeune Yaato éclata de l’autre bout de la pièce : têtu, fier, et peut-être bien un brin inconscient, il voulait clairement montrer qui il était ; le débat était inutile et sot.

- Tiens…C’est Ren Yuuto...il s’est très vite rétabli !, avait parlé Sakae d’une petite voix infiniment surprise.

La jeune femme ne put s’empêcher de sourire à la mine étonnée du jeune Hôzen. Celui-ci, les bras derrière la tête, s’étira avant de répondre d’une voix posée ;

- N’est-ce pas ?

Sunaika regarda l’intéressé d’une curiosité mêlée clairement à une sorte d’amusement :

- Il est encore là, le dragonneau !

La provocation était sortie tel un venin, Sakae redressa la tête, et Ryûzaki fronça les sourcils.

- Sunaika !!, la réprimanda Sakae qui vint tout de suite placer sa main libre sur sa bouche pour s’empêcher de sourire. Elle secoua sa tête énergiquement pour appuyer ses propos.

La brune ne put s’empêcher de rire d’un rire sonore, communicatif et qui continue de résonner dans la pièce bien après que l’on ait fermé la bouche. La foule autour d’elle la fixait, elle captivait son entourage de son étrange comportement et de sa beauté froide.

Le jeune dragon à l’entente de cette insulte, balaya la salle à la recherche d’une paire d’yeux inquisitrice. Il repéra immédiatement le minois de la jeune femme pour s’avancer dans une démarche déterminée.

Quant à elle, elle se calma très vite pour se retourner vers un Yaato qui la fixait de ses grands yeux.


Ce dernier ne semblait pas voir l’ironie de la situation et arriva à la conclusion que la gennin se moquait de lui.

Il approcha son regard du sien.

Dangereusement proche.

- Toi…t’as envie de te battre ? Je le sens ! Nez à la brune, ce n’était pas une question. Avec Ren ce n’en était jamais une : sa voix de feu arrêta la jeune femme net. Seul un tic léger à la lèvre trahissait la colère qui montait en lui.


La brune pivota son regard vers Ryûzaki qui s’était mué dans un silence impassible. Elle revena à Ren et son regard contourna sa personne, elle commençait à être habituée maintenant, à ses excès de colère dévastateurs.

Malheureusement, l’Homme est imparfait. Ses émotions fuient comme un torrent d’eau. Le barrage de Sunaika se heurta à la dure réalité : le dragon voulait cracher ses flammes. Il gonfla son torse légèrement n’alternant que la voix de la jeune femme, qui se fit vicieuse :

- T’en a pas eu assez, la dernière fois ?


- La dernière fois ? Ils se sont déjà croisés ? Ren Yaato en a eu « assez » ?, les chuchotements se firent plus nombreux autour du groupe qui commençait à s’assembler.

Face à l’insolence de la brune, une lueur de dégoût apparut dans le regard impénétrable légendaire de Ren. Il la détailla de la tête aux pieds, sans chercher à masquer son inquisition : cette satané « femme » avait osé prendre l’initiative. Il releva la tête et la fixa, un sourcil levé qui tremblait presque face à sa colère qui montait.

- Tu veux mourir aujourd’hui… ?!!

Spoiler:

Elle tendit à son tour sa main.

- Kenji…

C’était la première fois que la femme entendait le son de sa voix et pire : qu’elle le voyait tout court. Elle était douce, presque semblable à un soupire, un murmure.

- Suna…ika.

Le gennin enveloppa sa main dans la sienne et secoua légèrement. Un sentiment compliqué à s’expliquer s’installa chez la brune. Elle eut d’abord envie de rire, puis de lever les sourcils, puis enfin de le questionner. Elle retira sa main et ramena une mèche derrière son oreille.

A côté, une jeune femme les bras croisés lance des éclairs de son regard de la même couleur que le breuvage que la brune buvait le matin. Des mèches brunes semblaient tenir en équilibre sur son front, tandis que deux grosses joues ne cessaient de se gonfler dans un rythme incertain, trahissant l’agacement qui envahissait la gennin.

- Ren…C’est ça ?, excuse la pour cette fois !, La jeune femme aux cheveux pourpre s’était empressée de relever les mains de son manuel qu’elle tenait dans ses mains pour fixer le jeune dragon de ses yeux candides. Elle essayait de le caresser dans le sens du poil, lui donner raison mais il le comprit tout de suite, hélas. Ses efforts étaient inutiles, il crâna, la mâchoire décrochée :

- L…l’excuser ?, l’intervention de la jeune Sakae avait visiblement rajouté encore plus de bois dans le feu qui commençait déjà à se consumer à l’intérieur du ninja !

Cette dernière s’empressa de jeter un regard de détresse à un Ryûzaki bien silencieux. D’un geste machinal, il enfonça ses mains encore plus profondément dans ses poches. Il n’avait pas particulièrement envie de s’interposer dans cette situation. Un sourcil qui pointait vers le ciel, la jeune brune avait le don de l’énerver ; pourquoi fallait-il qu’elle intervienne sans cesse ?

Il soupira alors d'un air exaspéré.

- Vous pourriez au moins attendre le début de l'épreuve pour vous battre... déclara-t-il en avançant jusqu'à côté de ce fameux Ren d'un air nonchalant, mains dans les poches.

Spoiler:

Avait-il froidement susurré auprès de lui, à l'abri des oreilles indiscrètes.

La brune fut la seule à entendre ces mots qui la firent frissonner. De la crainte ou du plaisir ? Elle-même ne saurait qualifier le ressenti que lui dégageait son coéquipier à ce moment.

(Suna en fait une de ces tête... Qu'est-ce que Ryûzaki a bien pu dire à ce gugusse ?!) se demanda Sakae, trop éloignée pour avoir entendu.

Cette phrase, qui n'avait pas tellement vocation de calmer les choses, eut de toute manière l'effet inverse.

Un sourire malsain se dessina alors sur les lèvres de Ren.

Spoiler: